Bien qu'aujourd'hui ait été la date limite pour parvenir à un accord, les deux parties se sont donné quelques jours supplémentaires

La négociation de Brexit prolongée de quelques jours

PHOTO/AP - Le Premier ministre britannique Boris Johnson à Downing Street à Londres, le 22 octobre 2020

Le seul accord est qu'il n'y a pas d'accord. Pour l'instant. Dans une déclaration conjointe du président de la Commission européenne et du Premier ministre britannique, les deux dirigeants ont déclaré "qu'il est responsable de faire un effort supplémentaire, malgré le fait que les délais ont été constamment dépassés".

Lors de la réunion de mercredi, la date d'aujourd'hui a été fixée pour évaluer si les positions sont si éloignées qu'il vaut mieux que Brexit se déroule sans accord ou si, au contraire, il vaut la peine de faire un dernier effort. Jusqu'à présent, seule une base d'accord a été trouvée pour le protocole sur la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord

La pêche est l'un des principaux points de friction. Les deux équipes s'affrontent sur cette question, bien qu'elle soit de peu d'importance réelle, par exemple, pour l'économie britannique. Cependant, tant à Londres qu'à Paris, c'est une question sensible au niveau national, et c'est pourquoi la situation est bloquée. 

Les deux autres points qui sont en litige en seraient en fait un et ils concernent la confiance. Bruxelles craint que Londres ne joue la déloyauté en ne respectant pas les règles du jeu équitables et en favorisant ses entreprises malgré la possibilité d'accès au marché unique. Et aussi, comment faire respecter le Royaume-Uni si ces règles du jeu équitables ne sont pas appliquées dans des domaines tels que les droits du travail ou le respect de l'environnement. C'est un fait curieux quand, précisément, le minimum que le Royaume-Uni s'est fixé pour 2030 est plus élevé que celui de la Commission européenne elle-même.

Lors de l'ancienne EUCO, la position de certains dirigeants était claire: "nous nous préparons au non-accord", et c'est le scénario le plus probable aujourd'hui. Bien que la situation politique au Royaume-Uni soit meilleure pour un Brexit difficile que les années précédentes, étant donné la victoire écrasante des Tories aux dernières élections, on s'inquiète de l'impact que ce manque d'accord peut avoir sur une économie qui tente de se remettre de la crise qui a causé la pandémie. Étant donné l'incertitude des marchés, en attendant de voir si les vaccins commencent à arriver ou non, faire face à une issue aussi tortueuse pourrait avoir des conséquences qui n'avaient pas été prévues à Londres il y a tout juste un an.

En tout état de cause, les équipes continueront à travailler au cours de la semaine prochaine afin de rechercher un rapprochement sur l'un ou l'autre de ces points qui donnera un certain espoir d'accord avant que le klaxon ne retentisse et que la présence du Royaume-Uni dans l'Union européenne ne soit plus qu'un événement du passé.