Selon le Premier ministre israélien, seule la pression militaire permettra d'obtenir la libération de plus de 130 otages, dont au moins 32 seraient morts en captivité

Netanyahou rejette les conditions du Hamas et insiste sur une victoire totale

El primer ministro israelí, Benjamin Netanyahu - PHOTO/FILE
El primer ministro israelí, Benjamin Netanyahu - PHOTO/FILE

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté la dernière proposition du Hamas concernant un accord de cessez-le-feu qui prévoirait également la libération des otages encore détenus dans la bande de Gaza. Quatre mois après le début de la guerre entre le groupe terroriste et Israël, Netanyahou continue d'insister sur la "victoire absolue", affirmant que le conflit sera réglé en "quelques mois" plutôt qu'en quelques années.  

  1. Israël insiste sur la démilitarisation de Gaza et le "remplacement" de l'UNRWA 
  2. Au moins 32 otages ont été tués à Gaza 

Netanyahou a qualifié d'"exigences délirantes" les conditions posées par le Hamas pour parvenir à un accord, affirmant qu'elles "ne permettraient pas de libérer les otages, mais inviteraient à de nouveaux massacres". "Elles conduiraient à un désastre pour Israël qu'aucun citoyen israélien ne souhaite", a-t-il déclaré.    

Les propositions du Hamas comprennent une trêve de quatre mois et demi au cours de laquelle les otages seraient libérés en trois étapes menant à la fin de la guerre, selon Reuters. L'organisation terroriste a également demandé la libération des prisonniers palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes pour des motifs liés au terrorisme.  

Toutefois, Netanyahou a souligné que le retour des Israéliens kidnappés restait la priorité absolue, affirmant que "le maintien de la pression militaire est une condition essentielle à la libération des otages".  

Le chef d'état-major des forces de défense israéliennes, Herzi Halevi, s'est exprimé dans le même sens, affirmant que la libération des otages ne sera pas possible sans pression militaire.  

Cette stratégie et ses résultats - "sans précédent", selon Netanyahou - ont déjà permis l'élimination de 20 000 combattants du Hamas, ainsi que le démantèlement de 18 de ses 24 bataillons. Parallèlement, après les combats dans le nord, les troupes israéliennes se trouvent à Khan Younis, le principal bastion du Hamas à Gaza, et se dirigeront ensuite vers Rafah, selon le Premier ministre.   

Selon le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ce mouvement "augmentera de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire avec des conséquences régionales incalculables".  

À Rafah, la moitié des 2,3 millions d'habitants de l'enclave sont bloqués le long de la frontière avec l'Égypte, selon Reuters. Les autorités de Gaza, contrôlées par le Hamas, ont fait état de frappes aériennes israéliennes dans la région. L'une de ces frappes a tué un officier supérieur de la police palestinienne et un membre du Hamas, Majdi Abdel-Al. 

Israël insiste sur la démilitarisation de Gaza et le "remplacement" de l'UNRWA 

Les remarques de Netanyahu interviennent dans le cadre d'une nouvelle visite en Israël du secrétaire d'État américain Antony Blinken. Lors de leur rencontre, le dirigeant israélien a insisté sur le fait qu'une fois le Hamas détruit à Gaza, Israël "garantira" que l'enclave sera "démilitarisée à jamais".   

Les Etats-Unis, pour leur part, espèrent qu'une fois la guerre terminée, l'Autorité palestinienne, ainsi que plusieurs pays de la région comme l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, administreront Gaza. Washington insiste également sur la nécessité d'une voie diplomatique vers la paix et la sécurité pour Israël, ainsi que vers un État palestinien.  

En ce qui concerne le récent rejet par Netanyahu des demandes du Hamas, Blinken a assuré qu'en dépit de "certains échecs évidents", il était encore possible de "parvenir à un accord".  

Au cours de leur rencontre, ils ont également abordé la récente controverse concernant l'UNRWA, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, qui, selon Jérusalem, est étroitement liée au Hamas.  

Ces allégations sont fondées sur des preuves selon lesquelles au moins 12 membres de l'UNRWA à Gaza ont été impliqués dans les massacres du 7 octobre. Sur cette douzaine, sept étaient des enseignants du primaire ou du secondaire, dont deux professeurs de mathématiques et deux professeurs de langue arabe. 

Israël estime que 10 % des employés de l'UNRWA sont liés au Hamas, tandis que les estimations des services de renseignement communiquées aux États-Unis concluent qu'environ 1 200 des quelque 12 000 employés de l'association à Gaza ont des liens avec le Hamas ou le Jihad islamique palestinien. En outre, près de la moitié d'entre eux ont des parents proches qui appartiennent à des groupes islamistes.  

C'est pourquoi plusieurs pays ont cessé de financer l'organisation onusienne, tandis qu'Israël estime qu'elle doit être "remplacée". 

Au moins 32 otages ont été tués à Gaza 

Quatre mois après l'attaque du Hamas qui a fait 1 200 morts et plus de 200 otages - dont beaucoup ont été libérés lors d'une trêve temporaire en novembre - les services de renseignement israéliens ont conclu qu'au moins 32 des plus de 130 otages encore présents à Gaza sont morts en captivité.  

Outre les 32 décès confirmés, les FDI évaluent la possibilité qu'au moins 20 autres otages aient été tués. 

Jusqu'à présent, les autorités militaires israéliennes ont informé les familles de 31 otages dont le décès a été confirmé. Il s'agit notamment de 29 otages enlevés le 7 octobre et des soldats Oron Shaul et Hadar Goldin, qui ont été tués par le Hamas en 2014 et dont les corps se trouvent toujours à Gaza.