Netanyahu n'exclut pas que des fonctionnaires locaux administrent la bande de Gaza après la guerre

Pour la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté un plan pour la bande de Gaza une fois le conflit terminé. Toutefois, ce document - présenté hier soir au cabinet de guerre pour approbation et publié aujourd'hui par le bureau du Premier ministre - manque de détails concrets et se fonde largement sur les déclarations publiques faites par Netanyahu au cours des derniers mois.
- Sécurité aux mains des Israéliens et coopération possible avec les pays arabes
- Fermeture et remplacement de l'UNRWA
- Israël continue de rejeter la création d'un État palestinien
- Nouveaux pourparlers en vue d'une trêve
Dans ce plan, Netanyahu n'exclut pas que des fonctionnaires locaux administrent Gaza une fois la guerre terminée, à condition qu'ils aient une "expérience administrative" et qu'ils ne soient pas liés à des "pays ou entités qui soutiennent le terrorisme".
Netanyahu souhaite également mettre en œuvre un plan de "déradicalisation" de toutes les institutions religieuses et éducatives de la bande de Gaza. Ces progrès seront réalisés "dans la mesure du possible" avec l'aide des pays arabes qui ont de l'expérience dans ce domaine.
Contrairement aux déclarations précédentes, Netanyahu évoque la possibilité que les autorités palestiniennes jouent un rôle dans la gestion de Gaza, ce que les États-Unis ont proposé à plusieurs reprises.
Sécurité aux mains des Israéliens et coopération possible avec les pays arabes
Si les fonctionnaires locaux sont chargés de l'administration civile et du maintien de l'ordre, Israël conservera le contrôle de la sécurité. À moyen terme, les forces de défense israéliennes conserveront la liberté d'opérer dans l'enclave palestinienne "sans limite de temps".
Une "zone de sécurité" sera également établie dans le territoire de Gaza limitrophe d'Israël "tant qu'il y aura un besoin de sécurité". En outre, Israël contrôlera la frontière entre Gaza et l'Égypte - dans la mesure du possible en coopération avec Le Caire et avec l'aide des États-Unis - afin d'empêcher la contrebande du côté égyptien de la frontière.

Le document souligne que le processus de reconstruction commencera une fois le territoire démilitarisé. De même, les plans de reconstruction seront mis en œuvre grâce au financement et à la direction de pays "acceptables" pour Israël.
Netanyahu semble faire référence à l'implication possible de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis dans les efforts de reconstruction et de déradicalisation, ce que Washington espère également. Toutefois, ces deux pays ont clairement indiqué qu'ils ne participeraient à aucun plan d'après-guerre s'il n'incluait pas les fondements d'un État palestinien.
Fermeture et remplacement de l'UNRWA
Un autre point mis en avant dans le plan est la fermeture et le remplacement de l'UNRWA, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, en raison de ses liens avec le Hamas et de l'implication de certains de ses membres dans les massacres du 7 octobre.
"Israël s'efforcera de mettre fin aux activités de l'UNRWA dans la bande de Gaza et de les remplacer par des agences d'aide internationales responsables", indique le document.
À cet égard, à court terme, un haut fonctionnaire israélien a déclaré à Times of Israel que Jérusalem s'oppose à la dissolution immédiate de l'UNRWA, car l'organisation est actuellement la principale association de distribution d'aide dans le territoire, et que sa fermeture pourrait entraîner une catastrophe humanitaire qui pourrait forcer Israël à cesser sa lutte contre le Hamas.
Just how many more @UNRWA employees need to also be Hamas operatives before UNRWA is shut down? pic.twitter.com/6Um7zXCb6s
— Aviva Klompas (@AvivaKlompas) February 22, 2024
Israël continue de rejeter la création d'un État palestinien
Toutefois, ce plan ne serait pas mis en œuvre tant que les objectifs fixés par Israël au début de la guerre ne seraient pas atteints : la destruction des capacités militaires et des infrastructures gouvernementales du Hamas et du Djihad islamique, la libération des otages enlevés le 7 octobre et l'élimination de toute menace à long terme.
Le plan de Netanyahou conclut en réitérant le rejet par Israël de tout diktat international sur un règlement permanent avec les Palestiniens, qui ne devrait être atteint que par des négociations directes entre les parties, sans conditions préalables. Il souligne également que Jérusalem continuera à s'opposer à la reconnaissance unilatérale d'un État palestinien, qu'elle considère comme une "récompense pour la terreur".
Nouveaux pourparlers en vue d'une trêve
La présentation de ce plan coïncide avec la décision d'Israël d'envoyer une délégation à Paris pour discuter d'un accord sur les otages et d'une trêve dans la guerre. Le Qatar, l'Égypte et les États-Unis sont les médiateurs d'un éventuel accord visant à libérer, le 7 octobre, plus de 130 otages qui seraient détenus par le Hamas.