Sur les 22 ministres, dix-sept sont issus du Parti socialiste et cinq de Sumar

Le nouveau cabinet de Pedro Sánchez en Espagne s'inscrit dans la continuité

PHOTO/POOL/AFP/ANDRÉS BALLESTEROS - Le Président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez (G) participe avec le roi Felipe VI à une cérémonie de prestation de serment sur la Constitution, un jour après avoir été réélu Président du gouvernement, au palais royal de La Zarzuela à Madrid, le 17 novembre 2023

Le Président du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez a dévoilé lundi le cabinet de sa nouvelle coalition gouvernementale avec la gauche radicale, conservant nombre de ses ministres et donnant plus de pouvoir à ses plus proches collaborateurs. 

Réélu par le Congrès jeudi dernier, grâce au soutien de plusieurs partis régionaux, dont les indépendants catalans et basques, le dirigeant socialiste de 51 ans maintient un exécutif de 22 ministres, dont douze seront dirigés par des femmes. 

Sur les 22 ministres, dix-sept sont issus du Parti socialiste et cinq de Sumar, une plateforme de gauche radicale dirigée par la communiste Yolanda Díaz, qui restera à la tête du ministère du Travail.

Parmi les personnalités de l'exécutif qui conservent leur poste, citons le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, la ministre de la Défense, Margarita Robles, et le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. 

La ministre de l'Économie et vice-présidente, Nadia Calviño, est également reconduite, dans l'attente de la décision qui sera prise en décembre sur la présidence de la Banque européenne d'investissement (BEI), pour laquelle elle est candidate.

PHOTO/FILE - Nadia Calviño et Nadia Fettah

Le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, considéré comme le bras droit de Sánchez et l'un des protagonistes des négociations avec les partis indépendantistes, ajoutera à son portefeuille celui de la justice. 

La ministre des Finances, María Jesús Montero, qui fait également partie du cercle rapproché de Sánchez, héritera de l'une des quatre vice-présidences de l'exécutif. 

Parmi les nouveaux visages, on trouve des proches de Yolanda Díaz, comme Ernest Urtasun, qui prendra la tête de la Culture, et Mónica García, qui dirigera la Santé. 

Contrairement au précédent, le nouveau gouvernement ne comptera aucun ministre issu de Podemos, le parti de gauche radicale avec lequel Sánchez a gouverné en coalition depuis début 2020 jusqu'à aujourd'hui, toujours avec des affrontements retentissants.

PHOTO/POOL/AFP/JAVIER SORIANO - Le Président du gouvernement espagnol par intérim Pedro Sanchez (G) célèbre sa victoire lors du vote parlementaire pour élire le prochain Président du gouvernement espagnol au Congrès des députés à Madrid, le 16 novembre 2023

Avec son déclin électoral, Podemos a été intégré à la plateforme Sumar, bien qu'il se batte pour maintenir son autonomie. 

Le parti, qui compte cinq députés, a menacé ce week-end de ne pas soutenir le nouveau gouvernement s'il recevait un "veto" et n'entrait pas au gouvernement. 

Le nouveau gouvernement entrera en fonction dans un contexte de forte division du pays et d'opposition farouche de la droite à la décision de Sánchez d'amnistier les indépendantistes catalans poursuivis pour leur implication dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Dans un nouveau mouvement de protestation, 170.000 personnes, selon la délégation du gouvernement, ont manifesté samedi à Madrid contre l'amnistie, qui devrait commencer à être traitée prochainement par le parlement espagnol.