Nouveaux appels sur les réseaux sociaux pour un afflux massif de migrants du Maroc vers l'Espagne

Vue générale du poste frontière marocain de Fnideq avec l'enclave espagnole de Ceuta (en arrière-plan) - PHOTO/FADEL SENNA/AFP
Les autorités marocaines prévoient une nouvelle approche massive d'immigrants marocains, tunisiens et algériens vers les villes de Ceuta et Melilla

Après le grand succès des forces et corps de sécurité marocains et espagnols le week-end dernier, les réseaux sociaux sont à nouveau remplis de messages appelant les jeunes d'Algérie, de Tunisie et du Maroc à franchir illégalement la frontière de Tarajal à Ceuta et la clôture de Melilla. 

Ces derniers jours, les autorités ont arrêté plus de 60 personnes accusées d'avoir encouragé et coordonné une « opération massive d'immigration clandestine » via les réseaux sociaux.

Des migrants escaladent une digue dans la ville de Fnideq, dans le nord du pays, après avoir tenté de franchir la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta, en Afrique du Nord - AFP/FADEL SENNA

Selon l'ancien ministre marocain de la Justice et chef du parti de l'Union socialiste des forces populaires, Mohamed Ben Abdelkader, sur ses réseaux sociaux, le gouvernement des voisins orientaux du Maroc, à savoir l'Algérie, et des activistes sont responsables de ces appels. 

L'ancien dirigeant de l'Union socialiste des forces populaires affirme clairement qu'il n'y a aucun doute sur les responsables de l'organisation de la soi-disant « opération Castillejos » à Fnideq. 

Les hashtags #OnVousVoitLe15/9 et #15/9FnideqCeuta ont été les plus partagés par les activistes, pour la plupart algériens, qui ont mobilisé des milliers de personnes, principalement des jeunes hommes, pour franchir les frontières de Ceuta et Melilla. Cette fois-ci, le mode opératoire est le même. A travers le réseau social X et Tik Tok, des centaines de comptes, pour la plupart algériens, ont mobilisé les marches vers les frontières de Ceuta et Melilla. 

De telles agressions montrent qu'une partie de la jeunesse de ces pays est prise au piège dans un labyrinthe sans issue et sans direction. Les clichés partagés sur les réseaux sociaux montrent clairement la réalité de nombreux jeunes qui, pleins d'espoir, laissent leur vie entre les mains de mafias et d'organisations militantes qui vendent leur arrivée en Europe comme leur seul salut. Malgré les mesures prises par les institutions publiques pour prévenir de tels cas, des milliers de jeunes ont été attirés à la frontière. 

Selon des rapports publiés par la police et les forces de sécurité marocaines, le travail commun d'expulsion de ceux qui traversent la frontière sera effectué sans délai. Le même document fait état de l'existence d'appels et de messages en provenance de plusieurs villes marocaines proches des enclaves espagnoles. 

Des migrants africains sont assis au sommet d'une clôture frontalière alors qu'ils tentent de passer en territoire espagnol, entre le Maroc et l'enclave de Melilla - REUTERS/JESÚS BLASCO DE AVELLANEDA

Le mouvement migratoire vers l'Europe est de plus en plus insoutenable en raison des mafias qui réalisent ce type de mobilisation de masse, qui ne fait que nuire à ceux qui veulent migrer de manière ordonnée et correcte. À tel point que, lors des mouvements du week-end dernier, la police a arrêté des centaines d'immigrés, ce que les activistes sur les réseaux sociaux niaient.

Profiter de l'innocence et du désespoir des gens est la principale motivation de ces organisations. Outre les centaines de personnes arrêtées, les mobilisations ont entraîné la mort d'un jeune Marocain qui tentait de rejoindre l'Espagne. 

Face à la possibilité d'une répétition des événements du week-end dernier, les forces de sécurité marocaines, guidées par la DGSN et la police nationale espagnole, renforceront les contrôles dans les environs. 

Des milliers de personnes interceptées 

Au cours de l'opération de sécurisation déployée, les forces de sécurité marocaines ont intercepté 4 455 migrants, dont 519 étrangers, qui tentaient d'entrer à Ceuta. 

Des migrants qui cherchaient une vie meilleure sur le territoire espagnol et européen, encouragés par les appels lancés sur les réseaux sociaux. 

Parmi les personnes arrêtées figurent 3 795 adultes marocains, 141 mineurs marocains et 519 étrangers, dont 164 immigrés clandestins de nationalité algérienne. 

Une source de sécurité a déclaré que six assauts organisés ont été menés sur la clôture frontalière séparant Ceuta du Maroc, mais qu'aucune entrée n'a été réussie, comme le rapporte le média Rue 20.