Le dialogue a été encouragé par le nouveau Premier ministre, Mustafa al-Kazemi

De nouvelles discussions entre les États-Unis et l'Irak pour convenir de réductions des troupes sur le terrain

PHOTO/REUTERS - Le général de brigade américain Vincent Barker serre la main du général irakien Mohammed Fadel lors de la remise des forces de la coalition dirigée par les États-Unis aux forces de sécurité irakiennes à l'aérodrome de Qayyarah West, dans le sud de Mossoul, en Irak, le 26 mars 2020

Les Etats-Unis et l'Irak ont repris les pourparlers ce jeudi après des mois de relations tendues entre les deux pays, selon l'agence de presse AFP. Les experts consultés par l'agence de presse prévoient que ces contacts n'entraîneront pas de changements importants, mais ils envisageront la réduction des troupes sur le terrain. Ce dialogue a été promu par le nouveau premier ministre, l'ancien chef des services de renseignement Mustafa al-Kazemi, considéré comme un homme proche de Washington et de ses alliés arabes. 

"Les relations Etats-Unis-Irak ne vont pas être redéfinies du jour au lendemain, mais cette fois nous avons les bonnes personnes au bon endroit et au bon moment", a expliqué Robert Ford, chercheur à l'Institut du Moyen-Orient, dans des déclarations à l'agence AFP. 

Les discussions, qui ont commencé par une première session ce jeudi après-midi avec un débat sur les mesures à prendre pour lutter contre le coronavirus, devraient se poursuivre pendant plusieurs mois, selon l'Associated Press. L'influence croissante de l'Iran en Irak sera également l'un des points forts des discussions.

Sentiment anti-américain

Plus de deux ans et demi après la "victoire" sur les djihadistes, des milliers de soldats américains sont toujours déployés dans le pays. Après une trentaine d'attaques à la roquette contre les Américains, et après l'assassinat en janvier par Washington du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien à Bagdad, le sentiment de rejet contre les Etats-Unis au sein de la population s'est accru, selon l'agence AFP. 

Primer ministro de Irak, Mustafá al-Kazemi

Les députés chiites irakiens ont voté pour l'expulsion des soldats étrangers et les États-Unis ont répondu par des menaces d'attaques sur les sites paramilitaires. L'arrivée d'al-Kazemi a changé la situation. Il a pris la tête d'un pays en pleine crise économique et avec des citoyens qui demandent justice pour les 550 manifestants tués dans la répression d'une révolte populaire sans précédent. Contrairement à son prédécesseur Adel Abdel Mahdi, qui n'a jamais été invité à Washington, Kazimi pourrait être reçu à la Maison Blanche cette année, ont déclaré à l'AFP deux responsables du gouvernement.

"Il y avait un problème de confiance avec le gouvernement précédent, mais cela a maintenant changé", déclare un fonctionnaire. L'une des principales questions abordées lors de la réunion est la présence américaine en Irak. La coalition dirigée par les États-Unis n'a que trois bases dans la nation du Moyen-Orient. "Nous ne connaissons pas en détail le nombre de soldats américains, la proposition des Etats-Unis sera une réduction des troupes sur le terrain", a assuré un responsable irakien à l'agence AFP. 

Il est peu probable qu'il y ait un départ drastique des soldats, car la menace djihadiste persiste, selon le reste des membres de la coalition, qui ont été très attentifs à ces pourparlers auxquels ils n'ont pas participé. "Les membres non américains de la coalition ne resteront en Irak que si les Américains restent", a déclaré un diplomate à l'AFP. 

Problèmes économiques

La crise économique provoquée par COVID-19 a eu un impact direct sur l'Irak en raison de l'effondrement du prix du baril de pétrole. Le pays essaie de garantir les contrats de reconstruction conclus avec les Américains. Les autorités cherchent également à conclure des accords avec les pays du Golfe et la Banque mondiale pour recevoir de l'aide

Militares

Les alliés de l'Iran en Irak suivent également de près les nouveaux pourparlers du pays avec les États-Unis, même s'ils n'y participeront pas. Ahmed Asadj, porte-parole de son bloc parlementaire, qui a mené le vote en faveur de l'expulsion des soldats étrangers, a réitéré qu'il donne aux Américains six mois pour quitter le pays.