La Palestine se prépare à ses premières élections depuis 15 ans

Le 22 mai 2021 sera un jour historique en Palestine. Ce jour-là, des élections parlementaires seront organisées après 15 ans. Mahmoud Abbas, président palestinien a annoncé en janvier dernier la tenue d'élections. Selon le média Wafa, M. Abbas a demandé à toutes les agences d'État concernées "d'être bien préparées pour un processus démocratique qui aura lieu dans tous les gouvernorats palestiniens, y compris Jérusalem-Est." Outre l'annonce des élections législatives, il y aura également une élection présidentielle le 31 juillet et une élection du Conseil national palestinien en août. Ces élections ont été convenues en septembre 2020, lorsque le Fatah et le Hamas ont décidé d'organiser des élections lors de pourparlers en Turquie pour aborder le processus de réconciliation. Le Hamas, une organisation considérée par de nombreux pays occidentaux comme "terroriste", a publié une déclaration exprimant sa satisfaction quant à la convocation des élections et "son intérêt à faire de ces élections un succès afin de réaliser les intérêts du peuple palestinien, qui a le droit absolu de choisir ses dirigeants et ses représentants."
Les deux camps rivaux, le Fatah et le Hamas, se sont rencontrés ce mois-ci au Caire pour garantir et convenir d'un "code de conduite" pour que les élections se déroulent dans "la transparence et l'intégrité". Dans le cadre de cet accord, ils se sont également engagés à respecter les résultats des élections et les observateurs internationaux, à ne pas inciter à la violence contre les candidats et à ne pas utiliser les lieux de culte pour la campagne électorale, entre autres points.

La commission électorale a annoncé que la date limite de dépôt des candidatures est ouverte jusqu'au 31 mars. Il a également communiqué que "le Comité exige une femme parmi les trois premiers noms de la liste et une femme pour quatre hommes". En d'autres termes, la loi électorale a été modifiée pour faire passer le nombre minimum de femmes de 20 à 26 %. Outre les listes des deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas, il existe 3 listes pertinentes : le mouvement réformiste au sein du Fatah, dirigé par Muhammad Dahlan ; une liste formée par Nasser al-Qudwa, neveu de Yasser Arafat et représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de l'Autorité nationale palestinienne (ANP) aux Nations unies entre 1991 et 2005 ; et une autre dans laquelle figure l'ancien premier ministre de l'ANP Salam Fayyad. D'autre part, la gauche palestinienne a du mal à former une liste commune, et l'on pense qu'elle sera présentée divisée en deux formations.

L'ONU a salué cette évolution démocratique dans la région. "Il est encourageant de voir une participation publique aussi forte au processus démocratique", a déclaré Tor Wennesland, l'envoyé des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. L'ONU a déclaré qu'elle "travaille avec les parties et les partenaires internationaux pour répondre aux besoins socio-économiques urgents des Palestiniens, y compris dans le contexte de la pandémie, ainsi que pour aller de l'avant avec l'objectif de mettre fin à l'occupation et de parvenir à une solution négociée à deux États, sur la base des résolutions de l'ONU, du droit international et des accords précédents". Elle a également souligné que le processus "inclura un plus grand nombre de femmes".
Cette décision démocratique peut servir à améliorer les relations entre la Palestine et les États-Unis après l'administration Trump. L'ancien président américain n'a pas maintenu de bonnes relations avec les dirigeants palestiniens et a réduit l'aide économique. Cette élection sera sans aucun doute saluée par l'Occident et pourrait dynamiser les relations entre l'ANP et Joe Biden. Selon Reuters, le président "élabore un plan visant à rétablir les liens entre les États-Unis et les Palestiniens".