Perspective et perspectives de la coopération décentralisée Espagne-Maroc à Rabat
L'atelier, qui réunit des autorités locales du Maroc et de l'Espagne, a pour objectif d'établir un premier bilan des programmes de coopération menés par les gouvernements locaux des deux pays, de mettre en lumière les expériences réussies dans ce domaine et d'établir une feuille de route commune pour promouvoir et renforcer les liens entre les municipalités, les conseils provinciaux et les autres entités locales des deux côtés du détroit de Gibraltar.
Sous forme d'atelier et sous l'égide de l'association marocaine des présidents des conseils préfectoraux et provinciaux (AMPCPP), cette réunion institutionnelle hispano-marocaine permettra de prendre connaissance de quelques initiatives réussies dans le domaine de la coopération locale, comme le programme de coopération mené depuis plus de 20 ans par la mairie de Malaga avec des villes marocaines telles que Tanger, Tétouan, Al Hoceima et Nador, qui bénéficie depuis longtemps du soutien financier de l'Union européenne dans le cadre de programmes de coopération transfrontalière.
Le maire de Malaga, Francisco de La Torre Prados, présentera à ses hôtes marocains à Rabat, un recueil des 25 années de coopération de la ville de Malaga avec les villes du Royaume du Maroc, en effet Malaga est la ville espagnole qui mène la coopération décentralisée avec le pays voisin, Celle-ci ne s'est pas limitée à la signature d'accords, mais depuis plus de deux décennies et toujours avec le soutien de l'Union européenne, elle a réussi à tisser un réseau de coopération avec des villes du Nord et du Sud du Maroc et à développer plusieurs projets qui ont permis de mener des activités dans plusieurs domaines prioritaires pour les municipalités tels que l'amélioration de la gouvernance municipale, la promotion de l'entrepreneuriat et la dynamisation de l'économie locale ou encore la réhabilitation et la valorisation du patrimoine architectural.
La preuve de ce leadership de la ville de Malaga a été l'événement historique qui a eu lieu dans cette ville en 2019 au cours duquel 30 maires de villes marocaines aussi importantes que Fès ou Agadir et les représentants de 33 entités locales marocaines ont signé un document montrant leur soutien au conseil municipal de Malaga pour demander aux deux gouvernements et à l'Union européenne de lancer un nouveau programme de coopération transfrontalière.
Ces dernières années, nous avons assisté à la multiplication des rencontres et des initiatives de coopération décentralisée hispano-marocaine grâce à l'impulsion d'une autre entité de référence : le gouvernement régional de la Junta de Andalucía qui, à travers le ministère régional de la présidence et son bras opérationnel pour la coopération internationale, l'agence andalou de coopération internationale pour le développement, a su maintenir et développer les liens qui unissent les entités locales d'Andalousie à leurs homologues, principalement dans la partie nord du Maroc.
À Rabat, Enrique Millo Rocher, secrétaire général pour l'action extérieure, l'Union européenne et la coopération du gouvernement d'Andalousie, présentera les efforts déployés par son département pour renforcer le détroit de Gibraltar.
Outre les représentants des entités andalouses, une importante délégation de représentants des municipalités des îles Canaries, conduite par la présidente de la Fédération des municipalités des îles Canaries (FECAM) et mairesse de Candelaria, María Concepción Brito, participera à l'atelier.
Selon Nourdine Mouati, qui coordonne plusieurs programmes de coopération entre les deux pays et qui, lors de l'atelier de Rabat, animera le débat sur l'avenir de la coopération décentralisée hispano-marocaine :
Cette rencontre revêt une grande importance car elle réunira des élus des deux pays qui se distinguent par leur foi dans le partenariat stratégique global entre les deux pays et qui sont prêts, comme ils l'ont déjà démontré par le passé, à participer activement au renforcement des liens institutionnels, culturels et économiques qui unissent les deux peuples jumelés...
Les deux gouvernements centraux ont tout intérêt à associer les collectivités locales aux rencontres bilatérales et il est plus que jamais nécessaire d'établir un cadre de financement commun pour les projets portés par les collectivités locales des deux pays".
