La police turque arrête 33 personnes associées au groupe du clergé de Fethullah Gülen
La Turquie redouble de répression contre l'opposition. La police turque a arrêté 33 personnes aux petites heures du matin jeudi, sous l'accusation de liens avec le groupe clérical Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'être à l'origine du prétendu coup d'État de l'été 2016. Le bureau du procureur d'Istanbul a émis un mandat d'arrêt contre ces personnes pour appartenance au groupe Gülen et pour avoir occupé des postes à responsabilité, selon le quotidien d'opposition turc Cumhuriyet.
Les forces de sécurité turques ont lancé des opérations de sécurité simultanées pour arrêter les suspects et en détenir certains. Des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de plus de 300 personnes, dont des soldats, des avocats et des enseignants. Erdogan et son parti, Justice et Développement, affirment que l'ecclésiastique Fethullah Gülen est accusé d'avoir orchestré la prétendue tentative de coup d'État, ce qu'il a fermement nié. L'opposition turque affirme que les événements de la nuit du 15 juillet étaient un « coup d'État orchestré » visant à liquider les opposants aux soldats et les membres des organisations de la société civile. Ces événements ont entraîné la mort de 248 personnes, en plus de 24 des dirigeants du coup d'État.
Les autorités turques ont régulièrement lancé des campagnes d'arrestation qui ont touché des milliers de personnes depuis la tentative de coup d'État, sous prétexte de contacter le groupe Gülen, ainsi que de séparer nombre de leurs emplois dans l'armée, les universités et d'autres emplois gouvernementaux, selon des décrets présidentiels directement émis par Erdogan pendant la période d'urgence de deux ans. A ce jour, le rapport d'enquête sur la tentative de coup d'État du Parlement qui a pris fin en 2017 n'a pas encore été publié.
Ces arrestations s'ajoutent à celles effectuées cet été contre 42 étudiants de l'académie militaire et 54 officiers de marine, accusés d'appartenir au mouvement de l'ecclésiastique Fethullah Gülen. Les 54 officiers de marine auraient passé les tests d'acceptation avec l'aide du mouvement de Gülen, selon le site web du journal d'opposition turc Sozjo, cité par Al-Ain News. Le Bureau du Procureur a alors souligné que les accusés avaient frauduleusement accédé à l'Académie navale par la fuite d'un examen de membres du mouvement d'opposition, dont 54 suspects sur 62 personnes qui s'étaient présentées pour témoigner auraient bénéficié. Bien que le bureau du procureur n'ait pas présenté de preuves incriminantes de ces événements.
L'enquête a permis d'assurer que 62 étudiants ont reçu de bonnes notes de la part des membres du comité. En outre, 42 autres étudiants de l'académie militaire ont été renvoyés dans le cadre de l'enquête sur le coup d'État. Suite à la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016, des milliers de cadets ont été licenciés et 259 membres ont été condamnés à la prison à vie pour avoir participé à la tentative de coup d'État.