Le Premier ministre grec exprime son inquiétude concernant la vente de sous-marins d'attaque allemands à la Turquie

"L'Allemagne prévoit d'exporter des sous-marins d'attaque vers la Turquie. C'est une question qui nous préoccupe", a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis lors de la conférence virtuelle Europe 2021.
Faisant référence aux aspirations du continent pour l'année à venir, Mitsotakis a exprimé son inquiétude concernant la vente de sous-marins d'attaque Type 214 par le gouvernement allemand à la Turquie, dans le cadre des litiges en Méditerranée.
Le gouvernement dirigé par Mitsotakis a demandé à plusieurs reprises à l'Allemagne de ne pas vendre de telles armes à la Turquie. Les Grecs prétendent que ces derniers pourraient être utilisés contre la Grèce dans un éventuel conflit, mais la chancelière allemande Angela Merkel a ignoré leurs demandes.
Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre allemande de la défense, aurait rejeté la demande au motif que son gouvernement est incapable d'arrêter un contrat conclu par une entreprise privée, telle que la société de construction ThyssenKrupp, selon le quotidien grec Proto Thema.
Bien qu'ils soient tous deux partenaires au Parlement européen, le parti Nouvelle démocratie de Mitsotakis et l'Union chrétienne-démocrate de Merkel appartenant au groupe conservateur de centre-droit du Parti populaire, la chancelière allemande a bloqué la demande de sanctions exigée par la Grèce contre les plans de la Turquie de forer dans les îles grecques à la recherche de pétrole et de gaz.

Une décision qui, selon le ministre grec de la défense Nikolaos Panagiotopoulos, "a amené la Grèce et la Turquie au bord de la guerre à trois reprises tout au long de l'année 2020". Cependant, l'Allemagne "a poursuivi des ventes lucratives de sous-marins et, en même temps, a apporté son soutien à la Grèce".
Mitsotakis a mentionné les sanctions imposées par les États-Unis à l'industrie de défense turque, y compris la suspension du programme de construction des chasseurs F-35 après la décision de la Turquie d'acheter des systèmes de défense aérienne S-400 à la Russie, afin de réprouver les intentions de l'Allemagne.
Cependant, les Grecs ont trouvé un nouveau partenaire. Le ministre grec de la défense, Nikolaos Panagiotopoulos, a convenu avec son homologue français d'acheter 18 avions de chasse Rafale pour un total de 2,5 milliards d'euros en janvier dernier.
Un autre signe confirmant le soutien de la France aux positions grecques. Bien que certains analystes aient considéré cette alliance comme une tentative de Macron de diriger l'Union européenne en matière de politique étrangère.
Le conflit sur les matières premières dans la mer Égée dure depuis plusieurs mois. Athènes accuse Ankara de chercher du gaz naturel dans des zones maritimes qui, selon le droit maritime international, ne pourraient être exploitées que par la Grèce. Alors que la version turque défend que ces zones appartiennent à son plateau continental.
Le conflit concernant l'exploration du gaz naturel turc au large des îles grecques de Rhodes et de Kastellorizo, en Méditerranée orientale, s'est intensifié ces derniers mois. Mais la question des eaux territoriales n'est qu'un des points de friction. D'autres questions, comme la politique d'immigration dans le détroit de Gibraltar, sont également controversées depuis des années.

La Grèce et la Turquie ont repris les négociations à Istanbul le 25 janvier. Cette réunion a marqué le retour des deux parties sur la voie du dialogue après quatre ans de calme. Les tensions ont mis fin à la voie diplomatique et ont ouvert la porte à un éventuel conflit.
Les discussions se poursuivent à Athènes. Ils seront également soutenus par l'Allemagne, puisque la ministre allemande de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a reçu son homologue turc, Hulusi Akar, à Berlin le 2 février pour agir en tant que médiateur.