Il a également admis être à l'origine des deux précédentes offensives au cours desquelles cinq militaires ont été tués

Al-Qaida revendique l'attentat malien qui a blessé six soldats français

AFP PHOTO/ECPAD - Un soldat des forces maliennes (FAMA) parle à un soldat de la mission française de l'opération Barkhane (à gauche) lors d'une opération conjointe de coordination tactique, dans une photo d'archive

La branche sahélienne d'Al-Qaida, le groupe de soutien aux musulmans et à l'islam (JNIM), a revendiqué la responsabilité de la dernière attaque contre les forces françaises dans le cadre de l'opération Barkhane. Seuls six soldats français ont été tués, grâce à l'action rapide d'un des véhicules qui composaient le convoi attaqué.

Le kamikaze, qui se trouvait dans un véhicule chargé d'explosifs, a été contraint de les faire exploser plus tôt que prévu, ce qui a eu un impact bien moindre sur le convoi que si l'armée française n'avait pas réagi aussi rapidement. Les six blessés ont été emmenés à l'hôpital militaire de Gao, d'où trois d'entre eux ont ensuite été emmenés dans la capitale malienne.

Le groupe JNIM, qui est affilié à Al-Qaida, est une plateforme résultant de l'union de différents groupes locaux et régionaux, de ce qui était Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) à Ansar Dine, Al-Murabitum et la Katiba Macina. Le groupe est actuellement dirigé par Iyad Ag Ghali, un leader touareg qui a dirigé le Mouvement de libération de l'Azawad dans les années 1990 et au début des années 2000, jusqu'à ce qu'il se radicalise et crée son propre mouvement terroriste.

La déclaration de la JNIM n'est pas surprenante, puisqu'elle affirme également être responsable des deux attaques précédentes, l'une fin décembre et l'autre début janvier, au cours desquelles cinq militaires français ont été tués par deux explosions d'engins improvisés (EEI) sur le passage de leurs véhicules. 

La structure du JNIM a été touchée à plusieurs reprises au cours de l'année dernière, grâce à plusieurs opérations des forces françaises. En juin, le leader d'AQMI Adelmalek Droukdel a été tué et en novembre, le chef de la branche militaire de l'organisation, également touareg, Bah ag Moussa, a été tué. La mort du chef militaire du JNIM avait déjà entraîné plusieurs attaques en novembre sur les bases où les forces françaises sont stationnées à Kidal, Ménaka et Gao, sans causer de dégâts. Le succès de ses dernières attaques aurait donc pu être recherché pour envoyer un message d'autorité. 

Ces frappes chirurgicales de l'opération Barkhane, bien qu'importantes, n'ont pas empêché le développement de la violence au cours des derniers mois dans la région du Liptako Gourma, avec un total de 90 attentats en novembre, selon l'Observatoire international pour l'étude du terrorisme (OIET), une tendance à la hausse qui s'était amorcée depuis le mois d'août.

Face à la mort de ces soldats français, la ministre française de la défense, Florence Parly, a souligné le caractère temporaire de l'extension de Barkhane qui a été décidée lors du sommet de Pau avec les pays du Sahel, et qui impliquait l'envoi de 600 soldats français supplémentaires dans la région. Maintenant, ce contingent pourrait être renvoyé chez lui, alors que l'on s'attend à ce que la présence de troupes d'autres pays dans le cadre de la Task Force Takuba –les Grecs, les Suédois, les Tchèques et les Italiens– augmente, et compte tenu de la demande que la force conjointe G5-Sahel étende également sa présence.