La Russie continue de lutter contre l'incursion ukrainienne dans la région frontalière de Koursk
La Russie continue de lutter contre une incursion ukrainienne lancée la veille à Koursk, région frontalière de l'Ukraine où cinq civils ont été tués et des milliers d'autres évacués à la suite de combats et de tirs d'obus, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Selon Moscou, les forces ukrainiennes sont entrées dans la région mardi avec quelque 300 soldats, une douzaine de chars et une vingtaine d'autres véhicules blindés.
De son côté, Kiev est resté largement silencieux sur l'opération.
Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé une "provocation à grande échelle" et a déclaré que "le régime de Kiev" tirait "sans discrimination avec différents types d'armes, y compris des roquettes, sur des bâtiments civils, des maisons et des ambulances".
Le dirigeant devrait rencontrer plus tard dans la journée de mercredi les chefs des forces de sécurité et de l'armée.
Le ministère russe de la Défense a déclaré que "l'opération de destruction des formations de l'armée ukrainienne se poursuivait", plus de 24 heures après le début de l'incursion.
Les affrontements se sont poursuivis "pendant la nuit" dans les zones "immédiatement adjacentes à la frontière", a ajouté le ministère.
Le ministère a affirmé sur Telegram que les soldats russes "ont empêché l'ennemi d'avancer profondément sur le territoire russe", reconnaissant apparemment que les soldats ukrainiens ont gagné du terrain au cours de l'opération.
Selon la chaîne Telegram Rybar, qui compte des millions d'adeptes et qui est proche de l'armée russe, les troupes ukrainiennes se sont emparées de trois villages dans la région de Koursk.
Une source des services de sécurité ukrainiens (SBU) a déclaré à l'AFP qu'un petit drone avait détruit en plein vol un hélicoptère russe Mi-28, un événement "sans précédent dans l'histoire de la guerre".
Des milliers de personnes évacuées
Plusieurs milliers de personnes ont évacué la zone en raison des combats et des tirs d'artillerie, qui ont fait au moins cinq morts et 28 blessés parmi les civils, selon les autorités locales.
Selon le ministère russe de la santé, 13 personnes, dont trois mineurs, ont été hospitalisées dans la région après les bombardements ukrainiens.
Les autorités ukrainiennes gardent un silence presque total sur la situation à Koursk et plusieurs hauts responsables interrogés par l'AFP se sont refusés à tout commentaire.
Selon Sergey Zgurets, expert militaire ukrainien, l'armée ukrainienne semble tenter de détourner les forces russes d'autres secteurs de la ligne de front, où elles se pressent depuis plusieurs mois.
La géographie de cette partie de la Russie permet "de mener efficacement ce type d'action dissuasive contre l'ennemi avec un petit engin, et c'est probablement ce que l'armée ukrainienne est en train de faire", a-t-il déclaré à l'AFP.
Attaques de drones
Deux autres régions russes limitrophes de l'Ukraine, Voronej et Belgorod, ont également été visées par des attaques de drones ukrainiens sur des immeubles résidentiels mercredi, selon les autorités locales.
"Deux drones ont attaqué un bâtiment à Chebekino, à Belgorod, brisant les fenêtres d'un appartement et mettant le feu à un autre, a écrit le gouverneur Vyacheslav Gladkov sur Telegram, précisant que "personne n'a été blessé".
À Voronej, capitale de la région de Voronej, les débris de deux drones abattus par la défense aérienne ont endommagé la façade d'un bâtiment et brisé les fenêtres de plusieurs appartements dans un autre, a déclaré le gouverneur Alexander Gusev.
Depuis le début du conflit en février 2022, des combattants ukrainiens ont fait plusieurs incursions en Russie.
L'armée russe a affirmé les avoir repoussées à chaque fois, mais certaines d'entre elles l'ont obligée à recourir à l'artillerie et à l'aviation, comme dans le cas de l'incursion de mardi.
Cette opération intervient alors que les forces de Kiev, à court de munitions et de nouvelles recrues, peinent à contenir l'avancée des troupes russes dans l'est de l'Ukraine depuis quelques mois.
En mai, les troupes russes ont également lancé une offensive terrestre dans la région frontalière de Kharkov, où elles se sont emparées de plusieurs villes avant d'être repoussées par l'armée ukrainienne.