Cumbre del Néguev: reunión en Manama y posible inclusión de Palestina en las negociaciones
"J'espère vous voir bientôt dans un autre désert", a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors de la conférence de presse qui a clôtu ré le premier sommet du Néguev en Israël. Cette référence a été facilement interprétée comme une invitation à tenir la prochaine réunion de l'alliance israélo-arabe au Sahara occidental, afin de renforcer le soutien international aux revendications de souveraineté du Maroc.
Fin juin, les mêmes alliés se sont réunis dans la capitale du Bahreïn, Manama, pour préparer le prochain sommet. L'invitation de Bourita tient toujours. Selon le communiqué officiel de la réunion, celle-ci a permis de définir les tâches des groupes de travail. Le prochain sommet du Néguev 2.0 visera à renforcer la coopération et l'échange d'expériences entre le Maroc, les Émirats arabes unis, Israël, les États-Unis, Bahreïn et l'Égypte.
Selon un communiqué, la réunion de Manama a abouti à l'approbation d'une feuille de route qui comprend six groupes de travail dans les domaines des énergies renouvelables, de l'éducation et de la coexistence pacifique, de la sécurité alimentaire, de la santé, de la sécurité régionale et du tourisme. Les groupes de travail doivent se réunir régulièrement tout au long de l'année pour faire rapport au Comité de coordination du Sommet.
Faisant suite au premier sommet de mars, le Néguev est un signe du succès des pays arabes et d'Israël dans la création et le renforcement d'un front contre l'Iran, à un moment où les États-Unis prennent de plus en plus leurs distances avec la région. La prochaine réunion est prévue pour 2023, et bien qu'il n'ait pas été officialisé qu'elle aura lieu à Dakhla, les remarques du ministre Bourita suscitent des spéculations.
La localisation de cet important groupe de pays avec leurs institutions et les représentants de chaque gouvernement à Dakhla serait un atout de communication fort pour le Royaume du Maroc, qui célèbre avec éclat chaque ouverture de consulat au Sahara, qu'il administre depuis plusieurs décennies. Depuis que l'administration Trump a ouvert le sien en 2019, une longue liste de pays lui ont emboîté le pas.
La diplomatie marocaine se déplace comme un poisson dans l'eau dans ces mers. Son hyperactivité diplomatique porte ses fruits, notamment avec Israël, avec qui elle a conclu d'importants accords en matière de défense, d'économie et de tourisme. Des membres du gouvernement hébreu se sont rendus successivement à Rabat, de Benny Gantz à Orna Barbivai, en passant par la chef du ministère de l'Intérieur, Ayelet Shaked.
Le Maroc utiliserait cette bonne étoile pour tenter de donner aux autorités palestiniennes un siège aux négociations du Néguev. Le quotidien marocain Le Desk rapporte que le ministère des Affaires étrangères du Maroc, ainsi que celui de l'Egypte, seraient les principaux soutiens de la Palestine vis-à-vis des autres membres du club du Néguev.
Au Maroc, le roi Mohammed VI préside le Comité Al-Qods, une commission de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) chargée d'étudier l'évolution de la situation des musulmans à Jérusalem, de mettre en œuvre les résolutions adoptées par la Conférence Islamique sur cette question et, en somme, de veiller au bien-être et aux droits de la communauté musulmane dans la Ville Sainte.
Selon le quotidien marocain Le Desk, qui cite des informations du Times of Israel, le Maroc, ainsi que l'Egypte, "auraient fait pression pour la participation de la Palestine au forum".
En réaction à la nouvelle, le quotidien Jeune Afrique, par le biais de ses sources diplomatiques, estime qu'il s'agit d'une "sonde d'information" délibérément divulguée par le Gouvernement israélien pour obtenir les réactions de l'opinion publique sur la question.
Les autorités palestiniennes ont affirmé en mars dernier que le sommet du Néguev en Israël était une stratégie du Gouvernement de Naftali Bennet pour esquiver la question palestinienne, et n'ont jamais voulu participer à ce Forum. "Cette mobilisation israélienne [Forum du Néguev] vise à dissimuler ses actions visant à approfondir l'expansion des colonies et l'annexion rampante, à judaïser Jérusalem et à empêcher la création d'un État palestinien", a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères après une réunion avec Blinken avant le Forum du Néguev.
Si la participation palestinienne reste en suspens, les efforts du Maroc pour inclure Mahmoud Abbas dans un futur Forum du Néguev constitueraient un pas supplémentaire vers la concorde et mettraient sur la table la question qui éloigne depuis longtemps les pays arabes de l'État d'Israël.
Coordinateur pour les Amériques : José Antonio Sierra.