Le Soudan et l'Éthiopie ne parviennent pas à un accord sur leur différend frontalier
Il y a deux jours, une réunion a eu lieu dans la capitale soudanaise, Khartoum, pour tenter de définir une zone frontalière utilisée par les agriculteurs éthiopiens, mais que le Soudan revendique. La zone est limitrophe de la région du Tigré, où il y a eu des affrontements ces dernières semaines pour renverser le gouvernement régional qui maintenait le TPLF, contrairement aux politiques qu'Abiy Ahmed met en œuvre.
La zone contestée, d'environ 250 km2, se trouve dans la région d'Al-Fashaqa au Soudan, dans l'État de Gedaref, une terre très fertile qui est convoitée par les agriculteurs des deux pays. Le différend est dû au fait que, dans les accords de 1902 entre la Grande-Bretagne et l'Éthiopie, la ligne de démarcation n'était pas exactement définie, et ce différend territorial n'a cessé de s'éterniser depuis lors.
Le contexte des relations entre les deux pays, que le ministre des affaires étrangères Demeke Mekonnen juge très positif, est tendu après que les troupes soudanaises aient été prises en embuscade par les troupes éthiopiennes et qu'au moins quatre personnes aient été tuées et 20 autres blessées.
Demeke accuse également le Soudan qu'avant cette attaque il y a quelques jours, les troupes soudanaises menaient des attaques sur les terres et les camps éthiopiens le long de la frontière, dans ce qu'il appelle "une escalade de violence inutile".
Déjà en mai, une autre réunion avait eu lieu à Addis-Abeba pour délimiter cette zone contestée, mais aucun accord n'a été trouvé non plus et, de plus, la réunion prévue pour juin a dû être annulée. Enfin, la délégation éthiopienne souligne la nécessité de trouver une "solution à l'amiable" bien que, selon l'Ethiopie, la position du Soudan soit plus hostile qu'elle ne le souhaiterait.
Les deux parties ont convenu de préparer des rapports qui seront présentés aux dirigeants des deux pays et de se réunir à nouveau dans la capitale éthiopienne. Du Soudan, dont la délégation était dirigée par Omar Manis, il est indiqué que la priorité est de "délimiter la frontière", et que plus tard, même l'accès à la terre des agriculteurs éthiopiens peut être valorisé.
L'Éthiopie est confrontée à une situation difficile face à la violence ethnique croissante. L'offensive du Tigré a attiré l'attention sur les répercussions possibles de l'avancée des forces armées éthiopiennes dans la région.
Cependant, il a été dans une autre région de l'ouest du pays, où la mort d'une centaine de personnes a été signalée en raison de plusieurs incidents violents, selon la Commission des droits de l'homme. L'origine se trouve à nouveau dans la lutte ethnique pour le contrôle des terres et des ressources. L'affrontement a eu lieu à Benishangul-Gumuz, où les dirigeants amhara revendiquent des droits fonciers. Dans la même région, une autre attaque a eu lieu à la mi-novembre lorsque des hommes armés ont attaqué un bus, tuant plus de 30 personnes.