Le ministère turc des Affaires étrangères estime que les mouvements du président français Emmanuel Macron encouragent la Grèce, qu'il tient pour responsable de la tension

La Turquie avertit la France que l'envoi d'avions militaires à Chypre est en contradiction avec le traité signé pour pacifier la région

AP/MINISTÈRE GREC DE LA DÉFENSE - L'avion de chasse français Rafale à la base aérienne de Souda, sur l'île de Crète

Le ministère turc des affaires étrangères avertit la France que l'envoi d'avions militaires à Chypre est en contradiction avec le traité de garantie de 1960 signé par la Grèce, Chypre, la Turquie et le Royaume-Uni, qui garantit à chacun des signataires le droit d'agir unilatéralement dans les affaires de l'île pour maintenir l'État démocratique, unique, souverain et indépendant, selon le site web Al-Masdar News. Cette organisation considère que les mouvements du président français Emmanuel Macron encouragent la Grèce, qu'ils tiennent pour responsable de la tension en Méditerranée orientale, à entrer en confrontation avec la Turquie. 

Le ministère a assuré que la Turquie contrecarrera toutes les tentatives de ceux qui cherchent à exclure Ankara et la partie turque de Chypre de la Méditerranée orientale. Pour sa part, le ministère grec de la défense a annoncé que la Grèce, la France, l'Italie et Chypre mèneront des exercices militaires du mercredi 26 août au vendredi 28 août dans le sud de l'île de Crète, en Méditerranée orientale, où les tensions se sont récemment intensifiées entre Athènes et Ankara. La France met à disposition trois avions de chasse, deux frégates et un hélicoptère, selon le ministre français de la défense. 

L'opération a été baptisée Eunomia et coïncide avec les réunions des ministres européens de la défense et des affaires étrangères à Berlin. Ces réunions tenteront de parvenir à un consensus sur la position commune de l'UE vis-à-vis du président turc Recep Tayyip Erdogan. La position de l'Allemagne vise à éviter une collision frontale avec la Turquie, malgré le fait que la ministre allemande de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, ait reconnu que la situation est très tendue et que ce conflit ne peut être résolu du jour au lendemain.  

Le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, évoquera à Berlin plusieurs pistes pour tenter de canaliser la situation avec Erdogan, qui pourraient inclure l'extension des sanctions si la Turquie insiste pour poursuivre la prospection de gaz dans les eaux revendiquées par Chypre et la Grèce. Borrell est également favorable à l'évitement d'un affrontement direct avec la Turquie et préconise une solution diplomatique.  
« Chypre, la Grèce, la France et l'Italie ont convenu de déployer une présence commune en Méditerranée orientale dans le cadre de l'initiative de coopération du Quartet (SQAD) », a expliqué le ministère de la défense dans un communiqué. La note souligne que « la tension et l'instabilité en Méditerranée orientale ont accru les désaccords sur les questions relatives au domaine maritime (délimitation des frontières, migration, afflux de réfugiés ...) ».

Les 27 États membres de l'UE ont convenu mercredi que les tensions entre la Grèce et la Turquie doivent être réduites immédiatement afin d'éviter que la concentration des forces militaires en Méditerranée orientale n'aggrave accidentellement le conflit. « Nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'une détente le plus rapidement possible », a déclaré la ministre allemande de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion informelle avec ses homologues de l'UE à Berlin, à l'occasion de la présidence semestrielle du Conseil européen par l'Allemagne.

« Nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'une détente le plus rapidement possible », a déclaré la ministre allemande de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion informelle avec ses homologues de l'UE à Berlin, à l'occasion de la présidence semestrielle du Conseil européen par l'Allemagne. Kramp-Karrenbauer a averti que « beaucoup craignent » que la « situation tendue » que l'on enregistre actuellement en Méditerranée orientale, avec des accusations politiques croisées et des manœuvres militaires, « pourrait conduire à une escalade » de la tension.