Les tentatives d'Ankara d'unifier les milices dans la région découlent des tensions récentes, ainsi que de ses craintes de perdre le contrôle de la région

La Turquie cherche à conclure de nouveaux accords militaires dans le nord de la Syrie

Soldados turcos patrullan la ciudad kurda siria del norte de Tal Abyad, en la frontera entre Siria y Turquía - AFP/BAKR ALKASEM
Des soldats turcs patrouillent dans la ville kurde de Tal Abyad, au nord de la Syrie, à la frontière entre la Syrie et la Turquie -AFP/BAKR ALKASEM

Suite à plusieurs manifestations dans le nord-ouest de la Syrie contre le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) - une organisation dirigée par l'ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie - Al-Arab révèle que les démarches du soi-disant "gouvernement intérimaire syrien", un exécutif qui n'est pas reconnu internationalement, pour unifier ses mercenaires au sein de la soi-disant "armée nationale syrienne" s'accélèrent. Cette mesure, selon les médias arabes, fait partie des nouveaux accords militaires promus par la Turquie dans le nord de la Syrie.

Le ministère de la Défense du gouvernement intérimaire syrien a récemment appelé toutes les factions indépendantes déployées dans les zones sous son contrôle dans le nord de la Syrie à rejoindre l'"Armée nationale syrienne", ont rapporté les médias arabes.  Dans un communiqué, le ministère a exhorté les factions à rejoindre l'"armée nationale" afin d'améliorer la sécurité dans le nord de la Syrie

Cette annonce intervient alors que les mercenaires de Tahrir al-Sham sont confrontés à une crise majeure liée à des divisions internes et aux récentes manifestations qui ont eu lieu dans les régions d'Idlib et d'Alep. Ces manifestations, principalement dirigées contre les dirigeants de l'organisation islamiste, ne sont toutefois pas nouvelles, car les citoyens de la région expriment leur rejet de Tahrir al-Sham depuis qu'ils se sont emparés de la région.

Les analystes cités par Al-Arab estiment que les tentatives d'Ankara d'unifier les milices dans la région sont dues aux récentes tensions, ainsi qu'à ses craintes de perdre le contrôle de la région.

Les analystes notent également que la Turquie tente de se distancer de la crise à laquelle sont confrontés les mercenaires de Tahrir al-Sham, "reflétant le fait qu'Ankara est à l'aise avec ce qui arrive au groupe". 

Soldats turcs dans le nord de la Syrie - PHOTO/FILE

Pendant ce temps, le ministère de la défense du gouvernement intérimaire a averti dans sa déclaration que les groupes qui refusent de se joindre à lui seront traités comme des "mercenaires", tandis que les médias proches des factions du nord de la Syrie ont affirmé que la déclaration du ministère de la défense coïncidait avec des "tensions entre diverses factions dans le nord d'Alep" et des démissions de chefs de milices, comme Hussein Assaf du Rassemblement Al-Shahba.

Syria TV, citant des sources de l'armée nationale syrienne, a déclaré que la démission d'Assaf était liée à plusieurs développements, notamment à de nouveaux plans de restructuration de l'armée nationale. L'une des sources syriennes a affirmé que ce plan pourrait faire tomber Hay'at Tahrir al-Sham dans le nord d'Alep en démantelant les blocs qui ont été formés sur la base de l'alliance avec lui et en intégrant certaines des factions de ces blocs en les adoptant officiellement au sein de l'armée nationale. 

La Turquie tente de prendre ses distances avec la crise que traverse Hayat Tahrir al-Sham - PHOTO/FILE

Les sources considèrent également que Hay'at Tahrir al-Sham est le plus grand perdant de la réorganisation dans le nord d'Alep, rappelant que depuis le milieu de l'année dernière jusqu'à aujourd'hui, Hay'at Tahrir al-Sham a été confronté à plusieurs défis qui ont suffi à mettre fin à sa présence. 

L'organisation a commencé à perdre l'influence qu'elle avait acquise à Alep après l'arrestation de plusieurs de ses dirigeants. Le groupe n'a pas la capacité de regagner cette influence, car il se concentre sur les conflits internes et les protestations