L'Observatoire syrien des droits de l'homme indique que le gouvernement turc a réduit le paiement mensuel de 2 000 à 600 dollars

La Turquie réduit les salaires des mercenaires syriens déployés en Libye

PHOTO/AP - Les mercenaires syriens envoyés par Erdogan en Libye voient leur salaire réduit de 2 000 à 600

La Turquie a réduit le salaire des mercenaires syriens déployés en Libye de 2 000 à 600 dollars, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation basée au Royaume-Uni, mais qui compte de nombreux partenaires sur le terrain. Au cours des dix derniers jours, jusqu'à 1 200 combattants sont revenus de Libye après avoir terminé leur contrat, selon les statistiques traitées par l'organisation. La Turquie continue à former des mercenaires sur son territoire pour les envoyer au conflit en Afrique du Nord. Des sources consultées par l'Observatoire syrien des droits de l'homme ont rapporté que le nombre de djihadistes arrivés en Libye a atteint 10 000, dont 2 500 sont des ressortissants tunisiens. 

Selon les statistiques de l'Observatoire syrien, le nombre de recrues arrivées en Libye s'élève à près de 18 000 mercenaires syriens, dont 350 enfants de moins de 18 ans, parmi lesquels 7 100 sont déjà rentrés en Syrie après avoir terminé leur contrat. Ankara continue d'intensifier son implication dans le conflit libyen en soutenant le gouvernement d'accord national dirigé par Fayez Sarraj, situé à l'ouest et reconnu internationalement. Cette entité politique conteste la souveraineté du pays avec le Parlement de Tobrouk, dans l'est du pays, soutenu par l'Armée nationale libyenne (LNA, par son acronyme en anglais) et dirigé par le maréchal et homme fort Khalifa Haftar. 

De nouveaux pourparlers pour mettre fin au conflit

Depuis mardi, les pourparlers ont repris pour parvenir à un accord entre les deux légitimités contestant la Libye avec la médiation du Maroc, comme l'a détaillé l'agence de presse marocaine MAP. Les parties ont convenu de travailler pour mettre fin à la corruption et à la mauvaise utilisation des fonds publics dans un pays comme la Libye, ravagé par la guerre qui dure depuis 2014 suite à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La déclaration commune reflète le fait que des « engagements importants » ont été pris, sans toutefois fournir de détails supplémentaires. « Les deux parties espèrent obtenir des résultats positifs et concrets qui ouvriront la voie au processus d'un règlement politique global », ajoute la note officielle.

Erdogan y Sarraj

Cette dernière rencontre a eu lieu à l'initiative de Rabat, qui avait accueilli les pourparlers de paix de 2015, qui ont abouti à la création d'un gouvernement reconnu par les Nations unies (ONU). Depuis 2016, les Nations unies reconnaissent le GNA qui, dans la guerre en Libye, est fortement soutenue par la Turquie (avec son soutien militaire) et le Qatar (avec son soutien financier). La nation eurasienne présidée par Recep Tayyip Erdogan a conclu un accord en novembre 2019 avec Fayez Sarraj pour apporter un soutien militaire au GNA dans la bataille et pour distribuer des zones économiques en Méditerranée orientale, importantes pour ses ressources en gaz et en pétrole. Un pacte qui a levé les protestations de la Grèce et de l'Union européenne pour avoir prétendument envahi les frontières maritimes des îles grecques.

La guerre en Libye est devenue un conflit impliquant diverses puissances étrangères ayant des intérêts dans la nation nord-africaine, qui interviennent en envoyant des mercenaires payés pour soutenir les milices au combat sur le terrain. Différents médias ont publié des informations sur l'envoi par la Turquie de miliciens syriens, qui seraient attachés à des groupes liés par le passé à des entités terroristes telles que Daech et Al-Qaïda.