Une délégation de Haftar prévoit de rencontrer Dbeibé à Paris
Les tentatives du maréchal Khalifa Haftar pour faire entendre raison au Premier ministre libyen en exercice, Dbeibé, afin de permettre au Premier ministre nommé par le Parlement, Fathi Bashagha, d'entrer au gouvernement, se poursuivent.
Dbeibé a refusé de céder le poste, malgré l'ordre du Parlement, en précisant qu'il ne céderait le pouvoir qu'à un candidat démocratiquement élu par les urnes. Dbeibé bénéficie du soutien international de la Turquie et du mouvement international des Frères musulmans.
Selon les informations publiées par le portail d'information Africa Intelligence, une rencontre est prévue prochainement à Paris entre une délégation du maréchal Haftar et Dbeibé. La France ayant manifesté son soutien à Haftar à plusieurs reprises, le clan du maréchal pourrait avoir choisi le lieu de la rencontre. L'objectif de cette réunion serait de convaincre Dbeibé de céder le pouvoir à Fathi Bashagha et de se conformer au mandat du Parlement.
Depuis que Dbeibé a refusé de mettre en œuvre le transfert de pouvoir, la Libye se trouve dans une grave impasse politique qui n'a fait qu'aggraver la situation déjà catastrophique que connaît le pays depuis 2011.
Selon Africa Intelligence, la délégation de Haftar est dirigée par son propre fils, Belkacem, qui a déjà représenté son père à plusieurs reprises. Selon Africa Intelligence, Belkacem s'est rendu en France à plusieurs occasions en mars pour préparer la rencontre entre les deux délégations. Lors de l'un de ces voyages, il a rencontré Najla Mohammed El Mangoush, la ministre libyenne des Affaires étrangères, sans grand succès.
La Turquie serait également présente dans ces négociations, par l'intermédiaire du chef du renseignement d'Erdogan, Hakan Fidan. Selon l'article, Fidan a également rencontré Belkacem Haftar à la fin du mois de mars. Le maintien des négociations avec la Turquie doit être une étape impérative pour le camp de Haftar afin de parvenir à un accord, Erdogan étant le principal soutien international de Dbeibé. La présence militaire turque en Libye reste l'un des principaux obstacles au développement politique normal du pays.
Outre ses fonctions de maintien de la paix, la mission militaire turque a pour objectif de maintenir fermement au pouvoir Dbeibé, qui aurait déjà été destitué. Lorsque Dbeibé a annoncé sa décision de ne pas céder le pouvoir malgré le mandat parlementaire, c'était avec le soutien implicite de certains secteurs militaires. Le président français Macron a dénoncé à plusieurs reprises le rôle de l'intervention militaire turque en Libye.
Négociations au Caire
À partir du mercredi 13 avril, des négociations auront lieu au Caire entre la Chambre des représentants de Tobrouk et le Conseil supérieur de l'État de Tripoli, les deux principales factions qui divisent la Libye. L'un venant de l'est, le second de l'ouest. Les négociations du Caire ont été organisées sous l'égide et à la demande de la mission spéciale des Nations unies en Libye, et de l'envoyée spéciale qui la dirige, Stephanie Williams.
L'objectif des négociations est de trouver un consensus et de parvenir à des accords sur lesquels construire un processus démocratique qui conduira à la tenue d'élections démocratiques avec les meilleures garanties possibles en Libye.
La communauté internationale et les Nations unies espèrent obtenir un consensus suffisant entre la Chambre des représentants et le Conseil supérieur de l'État au Caire pour faire avancer le processus constituant.