Quatre autres soldats de la paix des Nations unies ont été gravement blessés lors de l'attaque

Wee-kend tragique au Sahel : trois casques bleus meurent dans une explosion au Mali et vingt civils sont tués au Niger

PHOTO/AFP - Soldats sénégalais de la mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali, MINUSMA (Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies au Mali)

La propagation du coronavirus en Afrique n'arrête pas le fléau de la violence sur le continent. Les combats et les attaques se poursuivent jour après jour en Libye. Dans le cas du Sahel, une zone frontalière entre plusieurs pays au sud du Sahara, le deuxième week-end de mai montre des chiffres tragiques de violence : trois casques bleus de l'ONU tués par une explosion au Mali ce dimanche, selon Efe, et une vingtaine de civils tués au Niger, selon les médias nigérians cités par Europa Press.

Les militaires, dont les nationalités n'ont pas été révélées par la MINUSMA, la mission de maintien de la paix de l'ONU, effectuaient une patrouille de routine dans une zone proche de la ville d'Aguelhok lorsque le véhicule dans lequel ils voyageaient a marché sur le dispositif, selon une déclaration de l'agence recueillie par l'agence Efe.

Quelques heures après l'explosion, le groupe djihadiste Nusrat al-Islam wal Muslimin, une branche d'Al-Qaida au Sahel, a revendiqué l'attentat et a déclaré que l'attaque avait eu lieu à trois kilomètres d'Aguelhok et avait tué trois « casques bleus » tchadiens.  

La violence a également frappé le Niger ce week-end. Une vingtaine de civils ont été tués samedi par des individus armés non identifiés dans plusieurs villages de la commune d'Anzourou, au sud-ouest du Niger, selon des sources citées par l'agence Europa Press.  
 

Les attaquants sont arrivés à moto samedi après-midi dans des villages comme Gadabo, Zibane Koira Zeina et Zibane Koira Tegui et ont causé un véritable massacre pendant le Ramadan, selon le site web ActuNiger, rapporté par Europa Press. Dans certains de ces villages, les assaillants ont ordonné aux habitants de partir sous la menace de nouvelles attaques dans les prochains jours. En conséquence, plusieurs villages de la région frontalière du Mali sont restés vides après que la présence de miliciens ait été confirmée il y a quelques semaines.  

Jusqu'à présent, ni le gouvernement ni l'armée n'ont fait de déclaration sur les faits. Le Niger est l'un des pays les plus touchés par la violence djihadiste au cours de l'année écoulée, en particulier dans la région du lac Tchad, dans la région de Diffa. Les frontières du pays avec le Burkina Faso et le Mali sont également très peu sûres car des groupes djihadistes, y compris des branches d'Al-Qaïda et des Daech, y sont établis.  

La mission de paix au Mali est devenue ces dernières années la plus dangereuse de toutes les missions de l'ONU déployées dans le monde et est continuellement attaquée par les groupes terroristes actifs dans le pays. L'instabilité qui sévit au Mali a commencé avec le coup d'État de 2012, lorsque des groupes rebelles touaregs, accompagnés d'organisations djihadistes, ont pris le contrôle du nord du pays pendant dix mois. 
 

Les djihadistes ont été théoriquement expulsés en 2013 grâce à une intervention militaire internationale menée par la France, mais de vastes régions du pays, surtout dans le nord et le centre, échappent au contrôle de l'État, ce dont profitent les groupes terroristes.  

La situation d'insécurité dans la région continue à se détériorer rapidement malgré la propagation du coronavirus et la déclaration de l'état d'urgence par les autorités. Les gouvernements ont donc renforcé la présence militaire pour contenir les attaques de groupes tels que l'État islamique du Grand Sahara, avec une forte présence dans le triangle formé par le Niger, le Mali et le Burkina Faso.