Zelenski rencontre le président turc dans le cadre d'une tournée destinée à faire pression sur l'OTAN

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre son homologue turc Recep Tayyip Erdogan vendredi, dernière étape d'une tournée diplomatique visant à faire pression pour l'adhésion de son pays à l'OTAN et la livraison de davantage d'armes de la part de ses alliés.
"Sans armes à longue portée, il est non seulement difficile de mener des missions offensives, mais aussi, pour être honnête, des opérations défensives", a déclaré M. Zelenski vendredi depuis la République tchèque, avant de se rendre en Turquie.
"Nous discutons avec les États-Unis, mais pour l'instant, c'est à eux de décider", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a déclaré qu'il enverrait des hélicoptères de combat à l'Ukraine et qu'il formerait des pilotes de chasse F-16 de fabrication américaine.

La rencontre avec M. Erdogan à Istanbul intervient à la veille du 500e jour depuis le début de l'invasion russe et au milieu d'une contre-offensive des troupes de Kiev dont M. Zelenski lui-même a reconnu la lenteur des progrès.
"Cependant, nous avançons, nous ne reculons pas comme les Russes", a-t-il déclaré. "Nous avons maintenant l'initiative", a-t-il ajouté.
La discussion avec le président turc, qui joue un rôle important de médiateur entre Kiev et Moscou dans le conflit, devrait porter sur l'accord arrivant à expiration concernant les exportations de céréales ukrainiennes à travers la mer Noire et sur le sommet de l'OTAN de la semaine prochaine.
Les analystes s'attendent à ce que M. Zelenski tente de convaincre M. Erdogan de donner le feu vert nécessaire à l'adhésion de la Suède à l'OTAN avant la réunion des 11 et 12 juillet à Vilnius, capitale de la Lituanie.
La Turquie bloque la candidature de la Suède en raison d'un différend de longue date avec Stockholm sur ce qu'Ankara considère comme l'attitude trop laxiste du pays scandinave à l'égard des militants kurdes dans le pays.
Bombes à fragmentation
M. Zelenski cherche avant tout à adhérer à l'OTAN et souhaite que le sommet lituanien débouche sur une "invitation" à Kiev à rejoindre le groupe.
Les deux dirigeants tenteront également de trouver un moyen de prolonger l'accord conclu sous l'égide de la Turquie et de l'ONU, qui a permis aux Ukrainiens d'exporter des céréales pendant la guerre et qui, à moins que Moscou n'accepte de le renouveler, expire le 17 juillet.
Jeudi, M. Zelenski s'est rendu en Bulgarie, puis en République tchèque, d'où il a appelé à l'"honnêteté" de l'OTAN et au "courage" de ses alliés, auxquels il demande un soutien militaire accru.

Selon le dirigeant ukrainien, la lenteur des livraisons d'armes a retardé sa contre-offensive et donné à la Russie le temps de renforcer ses défenses dans les zones occupées.
À Washington, les médias américains ont rapporté que le Pentagone préparait un nouveau paquet d'armes et de munitions qui pourrait inclure les bombes à fragmentation controversées, qui consistent en de petits explosifs disséminés dans un large rayon.
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiy Reznikov, a tweeté qu'il avait parlé avec son homologue américain de "nouveaux projets liés à la fourniture de divers types de munitions".
Ces bombes ont déjà été utilisées par les deux parties, bien que les organisations de défense des droits de l'homme condamnent leur utilisation et affirment que les munitions non explosées peuvent le rester et menacer les civils.
Mystère autour de Prigozhin
Le Kremlin a prévenu qu'il suivrait "de près" la rencontre entre Zelensky et Erdogan et qu'il maintiendrait une "coopération constructive avec Ankara", selon son porte-parole, Dmitri Peskov.
Mais toute l'attention à Moscou est concentrée sur le mystère de la localisation de Yevgeny Prigozhin, le patron de Wagner qui s'est rebellé contre le commandement militaire à la fin du mois de juin.
Alors que le Kremlin avait convenu que le chef du groupe paramilitaire se rendrait en Biélorussie, le président biélorusse et médiateur du pacte qui a mis fin à la rébellion, Alexandre Loukachenko, a assuré qu'il ne se trouvait pas en Biélorussie, mais à Saint-Pétersbourg.

Interrogé sur la localisation de Prigojine, M. Peskov a répondu : "Nous ne suivons pas ses déplacements".
Sur le terrain, les troupes russes ont lancé jeudi une attaque de missiles sur la ville occidentale de Lviv, à des centaines de kilomètres de la ligne de front, tuant neuf personnes et en blessant 42 autres, selon un communiqué du ministère ukrainien de l'intérieur vendredi.
L'armée russe a déclaré avoir visé des lieux de "déploiement temporaire" de soldats ukrainiens. "Toutes les installations désignées ont été touchées", a déclaré le ministère de la défense.