Le Sénégal avance vers la paix et la sécurité
Le Sénégal est en train de devenir une référence en matière de sécurité en Afrique.
La mission "EU-Mediterranean Political Dialogue Programme : Migration&Climate Change", de la Fondation allemande Friedrich Naumann, a montré que la République du Sénégal est une référence en matière de sécurité en l'absence de coups d'état et de stabilité gouvernementale, mais sous la menace du radicalisme islamique et des mafias du crime organisé transnational. Le Parlement de la République, composé de 165 membres, bénéficie d'un haut niveau de consensus lorsqu'il s'agit de mettre sur la table des questions liées à ce domaine, qui rend solide la gouvernance de son président, Macky Sall, en renforçant les forces de sécurité sénégalaises.
Récemment, la tension et la nervosité ont explosé au Parlement sénégalais (lors du vote du budget du ministère de l'Intérieur) à cause d'un parlementaire irrité, Massata Samb. Il est de notoriété publique que cette conjoncture particulière est unique et que Massata Samb a giflé Amy Ndiaye Gniby de la coalition au pouvoir Benno Book Yaakar (BBY), qui a répondu "avec des fauteuils". Néanmoins, le président actuel, Macky Sall, est sans doute la figure de proue représentant les intérêts de la région. Un modèle de réponse fondé sur une diplomatie préventive qui cherche à trouver de véritables solutions plutôt que de faire de l'esbroufe.
Abdoulaye Fall, membre du groupe d'experts en Migration de la Commission européenne, a décrit le Sénégal comme un "pays sûr" en raison de sa stabilité politique et sociale. Toutefois, il prévoit que le changement climatique entraînera des mouvements de population. . Pour expliquer cette situation, celui qui est également président de l'Association Teranga (esprit d'hospitalité, en sénégalais), remonte aux années 1970, une période qui a connu une forte poussée, étant donné que l'intérieur du Sénégal, les zones agricoles et d'élevage, ont subi une grave sécheresse qui a provoqué les premiers flux migratoires internationaux. "Les forces armées sénégalaises ont renforcé leur présence dans le pays ; Macky Sall a pris "le taureau par les cornes", estime l'expert en sécurité et défense Baye Abdou, directeur sénégalais de l'Agence de presse africaine, en mettant en œuvre une politique anti-terroriste solide, tenant compte du bon fonctionnement de la cellule anti-terroriste créée en 2003. Aujourd'hui, Sénégal demande une loi de prévention contre l'extrémisme islamique. Cette lutte ressent le besoin d'être accompagnée par d'autres pays voisins afin de prévenir de futures attaques.
La Commission de sécurité de l'UE à Dakar (section Politique et Coopération), dirigée par l'expert en sécurité Christoph Pelzer, a ratifié l'existence de lois sur l'immigration, bien que le défi le plus important soit l'intégration de la population jeune sur le marché du travail. La priorité numéro un du Gouvernement sénégalais est de fournir des emplois aux jeunes afin d'atteindre la stabilité sociale. Les membres de cette Commission ont rappelé qu'un migrant est toujours la victime d'organisations qui profitent du rêve idéalisé de vivre en Europe, à la recherche de meilleures opportunités. On peut dire que le Sénégal dispose d'une loi sur l'immigration légale et d'une loi sur l'immigration irrégulière sur papier encore en discussion au Parlement.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, l'Afrique bouge à l'intérieur de l'Afrique, y compris les migrations climatiques, beaucoup plus que vers le continent européen. En même temps, le Sénégal, grâce aussi à sa stabilité politique, est connu pour être l'un des pays les plus accueillants d'Afrique. En effet, le flux migratoire entrant au Sénégal est supérieur au flux sortant (64% contre 20%), selon les données de juillet 2022 de DTM (Displacement Tracking Matrix). Si la migration a toujours été présente au Sahel comme moyen d'adaptation aux schémas saisonniers, la variabilité des précipitations et les sécheresses de plus en plus fréquentes entraînent des migrations plus durables, voire permanentes, selon l'Organisation des Nations unies pour les droits de l'homme. Bureau du Haut Commissaire : "Advancing a rights-based approach to climate change resilience and Migration in the Sahel".
Selon les résultats préliminaires de l'étude de l'IEMed (Institut européen de la Méditerranée), "Changement climatique et migration", à laquelle ce correspondant a eu accès et qui a été présentée récemment à Madrid à la Fondation allemande Friedrich Naumann, en raison de la raréfaction des ressources en eau et du réchauffement climatique, les déplacements forcés et les exodes massifs dans la région africaine sont prévus comme un risque élevé. Les groupes radicaux violents qui opèrent dans la région laissent penser qu'ils pourraient extrapoler leur champ d'action, mais le Sénégal est un mur de confinement, grâce aux mesures mises en place par le gouvernement et la structure sociale (confréries). "Il n'y a pas de lien direct entre le changement climatique et les groupes armés, qui tentent de contrôler l'exploitation du pétrole, du gaz naturel liquéfié et d'autres ressources naturelles", a déclaré Xavier Aragall, responsable du programme Immigration de l'IEMed. Pour Matías Ibáñez Sales, responsable du développement durable et de l'intégration régionale à l'IEMed, des groupes armés ont été identifiés, avec des intérêts militaires et territoriaux, qui pourraient se tourner vers les mafias qui gèrent la migration et le trafic d'êtres humains. Cette situation ne s'est pas encore produite, mais Ibáñez Sales présume que, petit à petit, ces guérillas joueront un rôle au Sénégal, en agissant comme un interlocuteur pour les migrants.
Le dernier rapport de l'Organisation des Nations unies (ONU), lancé le 16 novembre à Genève, montre que depuis 2019, le nombre de migrants irréguliers quittant les côtes de l'Afrique de l'Ouest, et notamment du Sénégal, vers les îles espagnoles des Canaries a augmenté. Entre janvier et août 2022, un total de 10 637 migrants sont arrivés de manière irrégulière aux îles Canaries. La traversée de l'Atlantique depuis la côte ouest-africaine jusqu'aux îles Canaries est considérée comme la route la plus meurtrière vers l'Europe. Avec la croissance des traversées irrégulières, les incidents se multiplient également le long de la côte ouest-africaine. De nombreux migrants traversant l'océan Atlantique se retrouvent dans des situations vulnérables et ont besoin de protection, de soutien et d'assistance après le débarquement.
Macky Sall, chef de l'État sénégalais et président de l'Union africaine, qui inculque la valeur du "non à la guerre", a réussi à former une Assemblée nationale qui évolue vers la tranquillité et la sécurité. Le parti libéral APR (le partenaire dominant), ainsi que les autres partis politiques (plus de 80), s'appuient sur le slogan "Se serrer les coudes pour garder l'espoir". De même, le Plan Sénégal Emergent est un ensemble de politiques stratégiques pour que la nation sénégalaise soit considérée comme un pays émergent à l'horizon 2035, avec un taux de croissance annuel de 7-8% à moyen terme. En outre, Macky Sall entend faire du pays un centre logistique, industriel, minier, aérien et touristique pour la région.
Le Sénégal est un pays très particulier, avec un niveau élevé d'engagement politique avec la société civile. Un total de 14 législatures à l'Assemblée nationale sans coup d'état. Lors des discussions autour de la table, ils parviennent plus souvent qu'autrement à un consensus démocratique, même si, de nos jours, il ne semble pas en être de même. L'Assemblée nationale sénégalaise est un exemple à suivre en tant que coalition de partis cherchant des solutions dans l'intérêt des citoyens. Cette république semi-présidentielle, marquée par une population très jeune et avide de travail, est l'essence même du pays le plus sûr d'Afrique occidentale. En outre, le Président Macky Sall participe activement à la stabilité de cette sous-région (Mali, Burkina Faso, Guinée-Bissau et ailleurs).
La Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté - à travers les réunions, rencontres et autres événements qui se tiennent ces jours-ci à Dakar - donne une voix à ce continent et a collaboré à générer un nouvel élan pour le libéralisme au Sénégal, le deuxième pays le plus important du continent, "la porte du développement de l'Afrique" après la Côte d'Ivoire. Son influence dans la région africaine a fait du leader de l'opposition guinéenne Cellou Klein Diallo un exemple fort de l'éducation politique libérale en Guinée. Élu vice-président du Bureau de l'Internationale libérale en 2018 et candidat à la présidence en 2010, 2015 et 2020 en Guinée, Cellou Dlein fonde ses espoirs sur la population jeune de la région, qui a moins de 30 ans et représente 70% du total. Une population qu'il décrit comme "l'énergie du continent".
Interrogé par ce correspondant, dans une interview, sur les raisons pour lesquelles l'Europe devrait parier sur le continent africain, Cellou Klein a annoncé que l'Afrique est l'équilibre du monde en raison de son grand potentiel en ressources naturelles, dont il espère qu'elles "tomberont dans les bonnes mains" ; en raison du développement de l'agriculture et de la pêche ; parce qu'elle est une zone de libre-échange et en raison de l'amélioration souhaitée des politiques publiques. Il a également expliqué que l'Afrique est une grande opportunité pour l'Europe, bien que beaucoup reste à faire, comme perfectionner le climat des affaires et rentabiliser la sécurité juridique, ainsi qu'assumer une indépendance judiciaire infaillible qui protège les droits de l'homme et le bon fonctionnement des partis politiques, ainsi qu'un plus grand progrès social. "Il ne faut pas négliger une population très jeune, prête à travailler et à dialoguer, car c'est par le dialogue que l'on trouve des solutions", conclut Cellou Klein dans son interview.
Carmen Chamorro García, CIP et directrice de l'ACPE
