La fermeture de la route depuis sept mois provoque de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de produits d'hygiène au sein de la population

Des experts exhortent l'Azerbaïdjan à lever le blocus d'un corridor vital pour mettre fin à la crise humanitaire dans le Haut-Karabakh

ICRC/Gohar Hakobyan Imagen de Nagorno-Karabaj
CICR/Gohar - Hakobyan Image du Haut-Karabakh

Un groupe d'experts des droits de l'homme de l'ONU* a exprimé lundi son inquiétude face à la poursuite du blocus azerbaïdjanais du corridor de Lachin, une situation qui provoque une grave crise humanitaire dans la région du Haut-Karabakh. Ce territoire contesté est une enclave où vit une majorité d'Arméniens, mais qui est internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Les quatre experts ont constaté que le bouclage, qui bloque depuis sept mois la seule route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, provoque de graves pénuries de denrées alimentaires de base, de médicaments et de produits d'hygiène au sein de la population.

Il affecte également le fonctionnement des institutions médicales et éducatives et menace la vie des habitants, en particulier des enfants, des handicapés, des personnes âgées, des femmes enceintes et des malades.

Les experts ont déclaré que le blocus constituait "une urgence humanitaire entraînant de graves pénuries de denrées alimentaires de base telles que l'huile de tournesol, le poisson, le poulet, les produits laitiers, les céréales, le sucre et le lait en poudre pour bébés".

Ils ont également mis en garde contre l'épuisement rapide des stocks de médicaments et les difficultés rencontrées dans les soins hospitaliers, la diminution des réserves de carburant rendant difficile le fonctionnement des ambulances. 

La libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises doit être rétablie de toute urgence

Ils ont donc exhorté les autorités azerbaïdjanaises à rétablir immédiatement la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises dans le corridor de Lachin, dans les deux sens, conformément à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2020.

Ils ont également demandé aux forces de maintien de la paix russes déployées dans la région de protéger le corridor conformément aux termes de cet accord.

"Nous exhortons le gouvernement de l'Azerbaïdjan à respecter ses obligations internationales en matière de respect et de protection des droits de l'homme, notamment le droit à l'alimentation, à la santé, à l'éducation et à la vie. Nous soulignons également l'importance de la coopération et du dialogue entre toutes les parties concernées pour trouver une solution pacifique et durable au conflit du Haut-Karabakh", ont déclaré les experts. 

* Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation ; Farida Shaheed, rapporteur spécial sur le droit à l'éducation ; Claudia Mahler, experte indépendante sur la jouissance de tous les droits de l'homme par les personnes âgées ; Gerard Quinn, rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées.

Les rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de suivi du Conseil qui traitent de situations nationales spécifiques ou de questions thématiques dans le monde entier. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.