Selon le Forum économique mondial

Désinformation, cyber-attaques et menaces climatiques : les principaux défis de 2024

Inteligencia artificial - PHOTO/FILE
L'intelligence artificielle représente un défi majeur pour 2024, lorsque la moitié de la population sera appelée aux urnes

L'année 2023 sera marquée, entre autres, par la forte émergence et le développement de l'intelligence artificielle dans différents domaines. Malgré les nombreux avantages et bénéfices de l'IA, cet outil comporte également de nombreux risques s'il n'est pas utilisé correctement.

  1. Les risques de l'IA dans le processus électoral de 2024
  2. La cybersécurité doit être renforcée d'ici 2024
  3. Événements climatiques extrêmes, perte de biodiversité et effondrement des écosystèmes

Comme nous l'avons vu, l'IA a été utilisée pour créer de fausses images qui contribuent à la désinformation, l'un des principaux fléaux du 21e siècle qui va de pair avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. 

Si 2023 a été l'année de l'entrée triomphale de l'intelligence artificielle, 2024 sera celle de la création d'outils pour la réguler et la contrôler.

L'Union européenne a clôturé l'année 2023 par un accord sur la première loi de régulation de l'IA. Cette mesure prise par Bruxelles favorise l'innovation de cet outil en Europe tout en limitant les dérives possibles de cette technologie.

L'intelligence artificielle est là pour durer, tout comme les défis qu'elle pose. Selon le Global Risks Report 2024 du Forum économique mondial (WEF), la désinformation dérivée de l'IA et ses implications en termes de polarisation sociale se classent devant le changement climatique, la guerre et les problèmes économiques dans le top 10 des risques pour les deux prochaines années.

Les risques de l'IA dans le processus électoral de 2024

L'intelligence artificielle représente un défi majeur pour 2024, lorsque la moitié de la population sera appelée aux urnes. Plus de 2 milliards de personnes dans 70 pays devraient voter cette année, à l'ombre de la désinformation et des fake news, toutes deux étroitement liées à l'IA. 

Le Forum économique mondial assure que l'impact de cette technologie sur les élections dans le monde au cours des deux prochaines années sera significatif, et craint que cela ne conduise à remettre en question la légitimité des gouvernements élus, ce qui pourrait à son tour menacer les processus démocratiques et accroître la polarisation sociale avec des émeutes et de la violence.

Cependant, ils ne doutent pas des grandes opportunités qu'apporte l'IA, à condition qu'elle soit utilisée de la bonne manière. Sur ce point, le WEF rappelle les récents entretiens entre le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping. Tous deux ont reconnu les risques associés aux systèmes avancés d'intelligence artificielle, signe d'une reconnaissance internationale croissante de la nécessité d'une gestion responsable.

"Bien qu'il ne constitue pas une solution immédiate à la concurrence géopolitique, ce dialogue soutenu jette les bases d'une plus grande coopération et d'un possible renversement de la fragmentation numérique", déclare Benjamin Larsen, Leader, Intelligence artificielle et apprentissage automatique, Forum économique mondial.

M. Larsen prévient en outre que l'intégration de l'IA dans les décisions relatives aux conflits présente "des risques d'escalade involontaire et de renforcement asymétrique du pouvoir des acteurs malveillants".

La cybersécurité doit être renforcée d'ici 2024

Un autre défi majeur - lié à l'IA - qui devra être relevé d'ici 2024 est la cybersécurité, selon le WEF. L'organisation met notamment en avant les cyberattaques. "Les tendances en matière de cybersécurité et de cybercriminalité sont déterminées par les avancées technologiques", explique Sean Doyle, responsable de l'initiative de l'Atlas de la cybercriminalité du Forum économique mondial. 

Selon lui, le développement technologique accentue le fossé de l'équité cybernétique au sein des pays et entre eux. Cela rend tout le monde plus vulnérable, même les organisations les mieux protégées. 

D'autre part, M. Doyle prévient que les cyberattaquants adoptent de nouvelles technologies, telles que les outils d'IA générative, afin d'augmenter le nombre de marchés qu'ils peuvent cibler.

Événements climatiques extrêmes, perte de biodiversité et effondrement des écosystèmes

Outre l'IA, l'autre grand acteur de 2023 est la chaleur extrême. L'année dernière a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale de 14,98 degrés Celsius, selon les données de Copernicus, le programme d'observation et de surveillance de la Terre de l'Union européenne. L'année 2023 a battu un autre record, puisque son mois de décembre a été le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial. 

Compte tenu de ce fait, ainsi que d'autres phénomènes environnementaux extrêmes observés l'année dernière, les risques climatiques constituent un autre défi majeur pour 2024, selon le rapport du WEF.

Outre les phénomènes météorologiques extrêmes, l'agence souligne également la perte de biodiversité et l'effondrement des écosystèmes.

"Les changements brusques et irréversibles dans les systèmes de la Terre conduisent à des événements météorologiques plus extrêmes et risquent d'entraîner l'effondrement des écosystèmes qui ne sont pas bien adaptés aux nouveaux climats", explique Gill Einhorn, directeur de l'innovation et de la transformation au Centre pour la nature et le climat du Forum économique mondial.

Comme solution à ce défi majeur qui touche tout le monde, Einhorn cite "des réductions d'émissions plus rapides" ainsi que "des actions crédibles de la part de tous les acteurs de notre système économique pour accélérer la vitesse et l'ampleur d'une transition propre".

marruecos-sequia-cambio-climatico

"La réduction des émissions humaines est le moyen le plus rapide de retarder ou d'éviter des changements critiques dans les systèmes terrestres", insiste M. Einhorn, qui appelle également à l'"optimisme" quant à notre capacité à réagir pour éviter et atténuer les pires risques.

"Nous sommes responsables de l'éventuelle sixième extinction de masse, mais nous sommes également dans une position unique pour réagir et éviter ses pires conséquences", souligne-t-il.