Les femmes n'atteignent que 60 % de leur potentiel au niveau mondial

Selon un nouveau rapport mondial publié mardi par ONU Femmes et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), moins d'un pour cent des femmes et des filles vivent dans des pays où le niveau d'autonomisation des femmes est élevé et où l'écart entre les hommes et les femmes est faible. En outre, aucun pays n'a pleinement atteint la parité hommes-femmes.

Lancé lors de la conférence "Les femmes donnent la vie", le rapport présente l'indice de mesure de l'autonomisation des femmes (WEMI) et l'indice mondial de parité entre les sexes (GGPI) comme des indices complémentaires permettant de mesurer la parité entre les sexes et l'autonomisation des femmes. Ensemble, ils aident à comprendre les défis auxquels les femmes sont confrontées, à élaborer des politiques plus efficaces et à cibler les interventions, ont déclaré les agences. 

En utilisant les nouveaux indices pour analyser 114 pays, le rapport révèle que le pouvoir et la liberté des femmes de prendre des décisions et de profiter des opportunités restent très limités. Le faible niveau d'autonomisation des femmes et les écarts importants entre les hommes et les femmes sont une constante. 

Pouvoir de décision

Les agences ont expliqué que l'IEM mesure le pouvoir et la liberté des femmes de prendre des décisions et de profiter des opportunités de la vie dans cinq dimensions : la santé, l'éducation, l'inclusion, la prise de décision et la violence à l'égard des femmes. L'IPF évalue la situation des femmes par rapport à celle des hommes dans les dimensions fondamentales du développement humain, telles que la santé, l'éducation, l'inclusion et la prise de décision. 

Sur la base de ces critères, l'étude montre que les femmes ne peuvent atteindre, en moyenne, que 60 % de leur potentiel au niveau mondial.

En revanche, elles atteignent en moyenne 72 % de ce que les hommes réalisent dans les dimensions clés du développement humain. 

"Ces nouveaux indices nous montrent clairement que, dans tous les pays, le plein potentiel des femmes reste inexploité et que d'importants écarts entre les sexes sont encore courants, ce qui entrave et ralentit les progrès dans la réalisation de tous les Objectifs [de développement durable]", a déclaré la directrice exécutive d'ONU Femmes.

"Des efforts permanents sont donc nécessaires pour tenir la promesse de l'égalité des sexes, garantir les droits humains des femmes et des filles et veiller à ce que leurs libertés fondamentales soient pleinement réalisées", a ajouté Sima Bahous.

Pour sa part, l'administrateur du PNUD a déclaré que l'analyse "montre qu'un développement humain plus élevé n'est pas en soi une condition suffisante, puisque plus de la moitié des pays affichant des performances faibles ou moyennes sur la mesure de l'autonomisation des femmes et l'indice de parité mondial se trouvent dans les groupes de développement humain très élevé et élevé".

Achim Steiner a ajouté que "trop de femmes et de filles vivent dans des pays qui ne leur permettent d'atteindre qu'une fraction de leur potentiel, et ces nouvelles perspectives sont en fin de compte conçues pour contribuer à un changement réel, pour des personnes réelles".

Cinq dimensions essentielles

ONU Femmes et le PNUD affirment que les nouveaux indices fournissent des preuves de progrès et guident l'élaboration des politiques dans les domaines suivants :  

• Politiques de santé : soutenir et promouvoir une vie longue et saine pour tous, en mettant l'accent sur l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive.
• Égalité dans l'éducation : combler les lacunes en matière de compétences et de qualité de l'éducation, en particulier dans des domaines tels que les sciences, les technologies, l'ingénierie et les mathématiques, afin de donner aux femmes et aux filles les moyens d'agir à l'ère numérique.
• Équilibre entre vie professionnelle et vie privée et soutien aux familles : investir dans des politiques et des services qui permettent d'équilibrer vie professionnelle et vie privée, notamment des services de garde d'enfants abordables et de qualité, des systèmes de congé parental et des modalités de travail flexibles.
• Participation égale des femmes : fixer des objectifs et des plans d'action pour parvenir à la parité hommes-femmes dans toutes les sphères de la vie publique et éliminer les lois et réglementations discriminatoires qui freinent les femmes.
• Violence à l'égard des femmes : mise en œuvre de mesures intégrées axées sur la prévention, le changement des normes sociales et l'élimination des lois et politiques discriminatoires. 

Les auteurs ont souligné qu'à l'heure où les défis mondiaux menacent d'exacerber les disparités existantes entre les sexes, les indices peuvent aider les décideurs politiques à accélérer la voie vers un monde plus équitable et plus inclusif.