Le gouvernement marocain dévoile des amendements au projet de réforme du code de la famille

Les ministres marocains de la Justice et des Affaires islamiques ont dévoilé publiquement les amendements présentés par l'instance chargée de la révision du Code de la famille

Familia marroquí
Famille marocaine - PHOTO/DEPOSITPHOTOS

En plein processus de révision du Code de la famille marocain, deux décennies après son entrée en vigueur, impulsé par le roi Mohammed VI, les amendements présentés par la commission chargée de sa révision viennent d'être rendus publics.

  1. Héritage et finances
  2. La procédure

L'objectif de cette révision est de moderniser et d'adapter aux temps modernes un Code en vigueur depuis 20 ans, afin qu'il assure l'égalité et l'équilibre au sein de la famille marocaine, qu'il préserve son identité et qu'il consolide les principes de justice, d'équité, de solidarité et d'harmonie.

Ces amendements au Code de la famille ont été présentés au public par Abdellatif Wehbe, ministre de la Justice, et Ahmed Al-Tawfiq, ministre des Dotations et des Affaires islamiques, lors d'une rencontre avec les médias le 24 décembre.

Héritage et finances

L'une des questions les plus débattues est celle de l'héritage et des testaments dans divers cas particuliers. Ainsi, le ministre des Affaires islamiques a indiqué que la commission chargée d'amender le code « a fourni des alternatives juridiques à trois questions », qui sont liées à la lignée d'un enfant hors mariage, au testament de l'héritier dans le cas où le reste des héritiers ne l'approuvent pas, et à l'abolition du statut agnatique (qui donne la préférence à l'héritage aux frères du père plutôt qu'à ses fils) dans le cas où il y a des filles mais pas de fils dans la famille.

Les alternatives à ces trois questions sont les suivantes : le père est financièrement responsable du fils, sans qu'il soit nécessaire de prouver la paternité ; le remplacement du testament par une dotation si les héritiers s'y opposent ; et l'octroi d'une dotation aux filles en l'absence de fils.

Le ministre Al-Tawfiq a également noté que le comité a présenté des alternatives fondées sur la charia pour deux autres questions, également liées à l'héritage. La première concerne l'héritage entre conjoints de religions différentes et stipule que chaque conjoint peut recommander des dons volontaires à l'autre. La seconde concerne l'héritage entre parrain et parrainé, où chacun d'eux peut faire un testament ou une donation de son plein gré.

Une autre question débattue est d'ordre financier. La commission chargée de la réforme du code de la famille a recommandé la création d'un nouveau cadre pour la gestion de l'argent acquis pendant la relation conjugale, en valorisant le travail de l'épouse au sein du ménage et en le considérant comme une contribution au développement du patrimoine acquis pendant la relation conjugale.

Elle établit également le droit du mari ou de la femme à conserver le domicile conjugal en cas de décès de l'autre conjoint.

Mohamed VI
Mohamed VI - PHOTO/FILE

La procédure

Il convient de rappeler que le 23 décembre dernier, le roi Mohammed VI a présidé au Palais Royal de Casablanca une réunion au cours de laquelle, comme l'a rapporté Atalayar, il a été procédé à la révision du Code de la famille, à l'analyse des réponses du Conseil scientifique suprême aux consultations sur les textes religieux et au règlement des arbitrages sur les questions faisant l'objet d'une pluralité d'avis.

Le gouvernement prend maintenant des mesures pour mettre en œuvre cette importante réforme du code de la famille. À cette fin, il a déjà commencé à fournir des ressources humaines qualifiées et suffisantes, y compris des juges et du personnel d'exécution, pour traiter les affaires familiales qui se présentent, en veillant à la formation continue et à la révision des procédures.

Un guide pratique et de référence sur le code sera également élaboré et un « guichet unique » sera mis en place au niveau du tribunal de la famille pour résoudre les litiges.

En outre, la formation des couples qui se marient sera améliorée grâce à des cours qui les initieront aux droits et aux devoirs découlant du mariage.