Les organisations et associations alaouites qualifient les procédures imposées par Paris de "honteuses"

Francia dificulta la emisión de visados para los marroquíes y agrava la situación con Rabat

REUTERS/CHIRSTOPHE ARCHAMBAULT - Le président français Emmanuel Macron et le roi du Maroc Mohammed VI arrivent pour inaugurer une ligne ferroviaire à grande vitesse à la gare de Tanger, à Tanger, au Maroc, le 15 novembre 2018.

Les relations diplomatiques entre la France et le Maroc dépendent en grande partie des visas délivrés par Paris aux citoyens marocains. En effet, la décision prise par Paris en 2021 de réduire de 50 % le volume des visas pour les Marocains et les Algériens, et de 30 % pour les Tunisiens, n'a pas plu à Rabat. Le pays présidé par Emmanuel Macron a justifié cette décision comme une conséquence du "refus de ces pays de reprendre leurs citoyens contre lesquels des ordres d'expulsion ont été émis".
 
Cependant, il semble que la situation entre le Maroc et la France ait été réorientée avec la visite de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna à Rabat en décembre dernier, lorsque la ministre a assuré que la relation entre les deux pays est "exceptionnelle". Et la réalité est que, bien que les liens entre les deux pays représentent l'un des partenariats les plus importants pour les Français dans la région du Maghreb, au Maroc, ils sont de plus en plus mécontents des obstacles imposés par le gouvernement de Macron en matière de visas.

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De nombreuses organisations et associations du royaume alaouite qualifient la gestion du processus de délivrance des visas de "honteuse" en raison de la complexité des procédures. En outre, malgré les assurances de Colonna selon lesquelles "les décisions politiques prises à la mi-décembre, à savoir le retour à la normale en matière de délivrance de visas aux citoyens marocains, sont bien appliquées", le Royaume estime que "les résultats ont été décevants" et que la situation en matière de délivrance de visas "n'a pas changé".
 
Ces organisations se sont plaintes pour diverses raisons, l'une des principales étant le paiement de frais administratifs lors du dépôt d'une demande, qu'elle soit approuvée ou non par la suite. Ils prévoient que les paiements ne seront effectués qu'en cas d'octroi d'un visa. En outre, ils accusent "la complexité des procédures et la multiplicité des catégories et sous-catégories qui organisent le processus", affirmant que cela rend le processus obsolète, opaque et susceptible de fraude.

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Alors que le Maroc est mécontent des difficultés de la procédure, l'ambassade de France à Rabat ignore les demandes. En fait, elle a publié un communiqué en janvier dernier indiquant que l'activité consulaire était "revenue à la normale". Ils ont même déclaré que "l'objectif est de retrouver en 2020 l'activité normale qui a précédé la crise sanitaire". Cependant, loin de l'"assouplissement" que le consulat français prétend effectuer, les organisations marocaines font état d'un durcissement des procédures de nomination.
 
Les derniers chiffres publiés le 26 janvier par le ministère français de l'Intérieur indiquent que 142 921 visas ont été accordés à des citoyens marocains l'année dernière. Ce chiffre est le deuxième plus élevé après celui de l'Inde, et le plus élevé du continent africain.

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Les observateurs estiment que ce problème risque d'avoir un impact majeur sur les relations entre la France et le Maroc. Ils estiment que ces difficultés à obtenir des visas renforcent la position du royaume alaouite, qui accuse Paris d'entraver ces processus. Les organisations expliquent que l'Europe défend "la souveraineté des pays sur leurs frontières et le contrôle de celles-ci", mais, disent-elles, "il n'y a pas de souveraineté en question ici, il y a un droit que les États doivent respecter, surtout dans les cas urgents".