La propagation rapide du coronavirus au Moyen-Orient
Selon les données officielles, il y a 139 personnes infectées par le coronavirus en Iran et 19 décès, a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Kianush Jahanpur, dans une annonce à la télévision d'État. Ces chiffres ne correspondent pas à la version donnée par le député régional de la province de Qom, Ahmad Amirabadi Farhani, lundi dernier, puisqu'il a porté à 50 le nombre de personnes décédées après avoir été infectées par le COVID-19.
Au cours des dernières 24 heures, 44 nouveaux cas ont été confirmés. La République islamique est le pays qui compte le plus grand nombre de décès liés aux coronavirus en dehors de la Chine, derrière la région où l'épidémie a débuté, Wuhan. Parmi les personnes touchées par le virus figurent le maire de Téhéran et le vice-ministre iranien de la santé.
Les autorités ont exhorté les Iraniens à éviter tout voyage non essentiel afin de limiter la propagation du virus. Selon un professeur d'épidémiologie de l'université de Harvard, repris par Al Arabiya, le nombre de cas de contagion pourrait atteindre 1 500. L'estimation est basée sur le nombre officiel de morts en Iran, qui s'élevait à 15 mardi, et sur les estimations mondiales, qui situent le taux de mortalité dans une fourchette de 1 à 2%.
Le président iranien Hasan Rohani a déclaré qu'il y avait eu « de bons efforts dans le pays pour la prévention, le diagnostic, la quarantaine et le traitement », et que les derniers rapports du ministère étaient « prometteurs ». Mais les chiffres ne soutiennent pas ce discours. Les nouvelles infections sont réparties sur 14 provinces sur les 31 que compte l'Iran, ce qui montre la propagation progressive de la maladie dans tout le pays. Dans son discours, Rohaní a dit aux citoyens qu'« ils ne devraient pas prêter attention aux rumeurs », défendant la fiabilité des données officielles et essayant de faire taire les versions comme celle du député Amirabadi Farhan ou les déclarations du secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, qui a déclaré « l'inquiétude » que l'Iran ait caché des détails sur la propagation du virus.
L'isolement de l'Iran dans la péninsule arabique est presque total. Les pays voisins tels que la Turquie, l'Irak, le Pakistan, le Koweït, Oman, l'Arabie saoudite et l'Arménie ont fermé leurs frontières terrestres et la plupart des compagnies aériennes, y compris Turkish Airlines et Emirates, ont suspendu leurs vols ou imposé des restrictions aux voyages en provenance d'Iran.
Entre-temps, le Bahreïn a suspendu les cours dans toutes les écoles publiques et privées en pleine épidémie de coronavirus et Oman va transférer les voyageurs bloqués d'Iran à Mascate.
Dans le cas d'Oman, le ministère de la santé a signalé deux nouveaux cas, ce qui fait un total de quatre. Tous s'étaient récemment rendus en Iran. Au total, 250 personnes de différentes nationalités sont en quarantaine à Oman.
Le ministère de la santé du Koweït a signalé un total de 11 personnes affectées par le virus, également liées à des voyages en Iran. Le Bahreïn a identifié neuf nouveaux cas de coronavirus en provenance d'Iran, ce qui porte à 26 le nombre total de cas dans le Royaume du Golfe, selon l'agence de presse nationale BNA, citant le ministère de la Santé.
Lundi, le pays a annoncé une interdiction de voyager en Iran et l'Autorité du tourisme et des expositions du Bahreïn (BTEA) a publié une déclaration avertissant que toute personne qui enfreindrait la loi sur les voyages en République islamique serait sévèrement réprimandée. « Cette mesure vient du gouvernement pour intensifier les efforts de protection de la santé et de la sécurité des citoyens et des résidents », a déclaré le directeur exécutif de la BTEA, Nader Khalil Almoayyed.
Manama a également suspendu les vols vers les aéroports de Dubaï et de Sharjah aux Émirats arabes unis, qui a été le premier pays à déclarer le premier cas de coronavirus dans la péninsule arabique.
L'origine du virus était à Wuhan, en Chine, et depuis lors, 77 658 personnes ont été infectées et 2 663 sont mortes, selon la Commission nationale de la santé chinoise.
