Ce pays du Golfe suspend tous les vols pendant deux semaines, ferme les centres commerciaux, les restaurants et les marchés et exhorte les gens à rester chez eux

L'ambassade d'Espagne aux Émirats invite les touristes à quitter le pays

PHOTO/PIXABAY - Un avion de la compagnie Emirates

La crise du coronavirus continue de franchir les frontières et touche désormais le monde entier. Les chiffres changent toutes les heures, ainsi que les mesures imposées par chaque pays pour tenter d'arrêter la progression du virus. Les Émirats arabes unis (EAU) ont annoncé lundi aux premières heures du jour qu'ils suspendront tous les vols, tant internationaux que nationaux, à partir du 25 mars. Compte tenu de cette nouvelle mesure, l'ambassade d'Espagne dans le pays, située dans l'émirat d'Abu Dhabi, a appelé tous les Espagnols non-résidents, touristes ou dont le passeport est sur le point d'expirer, à quitter le pays le plus rapidement possible.  

Comme l'a indiqué l'Agence WAM, cette nouvelle mesure du gouvernement des EAU entrera en vigueur le mercredi 25 mars et sera, en principe, prolongée d'au moins deux semaines. Cette décision a été prise par la National Emergency and Crisis and Disaster Administration et par l'Autorité de l'aviation civile, qui a annulé les vols à l'arrivée et au départ pour tenter de ralentir la progression de la COVID-19 Dans le pays des émirats, le coronavirus a jusqu'à présent emporté deux personnes, dont le ministre de la santé a confirmé qu'il s'agissait de deux résidents âgés de 78 et 52 ans, dont l'un avait récemment voyagé en Europe. En outre, les autorités ont estimé que 198 cas de coronavirus ont été diagnostiqués.

Quitter le pays dans les 48 heures 

C'est ce que doivent faire les touristes espagnols qui ne sont pas résidents ou dont le visa est sur le point d'expirer. C'est la recommandation que l'ambassade d'Espagne aux EAU a faite dans une déclaration et sur leurs réseaux sociaux. La recommandation est que, étant donné la suspension de tous les vols pendant deux semaines, le groupe de citoyens mentionné « quitte les EAU dès que possible et retourne en Espagne ». Ils ont mis un numéro de téléphone à la disposition de tous ceux qui en ont besoin, ainsi qu'une attention via les réseaux sociaux.  

Dans la déclaration, ils recommandent également de se rendre directement dans les aéroports pour recevoir des informations précises et actualisées sur les vols de retour disponibles, ainsi que sur les correspondances. Mardi, il y aura des vols, mais ils avertissent que les correspondances peuvent changer, certaines peuvent même être annulées en raison de l'évolution de la situation ; ils estiment donc qu'il est plus judicieux de se rendre dans les aéroports pour connaître les meilleures options.  

Tweet de la Embajada

Outre l'annulation des vols pendant deux semaines (minimum), il a également été décrété que les centres commerciaux, les marchés et les restaurants seront fermés pendant les 15 prochains jours. Le gouvernement a décidé de maintenir ouverts les magasins les plus essentiels, tels que les pharmacies et les supermarchés, ainsi que la possibilité de livraison à domicile pour les restaurants.  

De même, toute la population a été invitée à rester chez elle, à limiter autant que possible les déplacements non essentiels et à éviter les contacts sociaux pour prévenir la propagation du coronavirus. Jusqu'à présent, 198 cas ont été signalés, mais tous les gouvernements se tournent vers des pays comme l'Italie et l'Espagne, où la courbe d'infection continue d'augmenter et où les décès se comptent déjà par milliers.

Les touristes coincés à l'étranger 

La pandémie de COVID19 a pris tout le monde au dépourvu et, à mesure que le virus progresse, les frontières se ferment et de nombreux touristes européens ont été piégés dans différentes parties du monde. La Commission européenne estime que jusqu'à 300 000 citoyens européens pourraient être bloqués dans des pays tiers en raison de la fermeture des frontières ou de l'annulation de vols. Les 27 travaillent sur une solution commune pour pouvoir rapatrier les touristes européens qui se trouvent dans cette situation ; une tâche compliquée qui nécessite la collaboration de nombreux acteurs et sur laquelle ils travaillent contre la montre.  

Selon les données du ministère des affaires étrangères, il y a environ 2 200 touristes espagnols bloqués dans divers pays pour lesquels le gouvernement travaille déjà à les ramener chez eux. Il s'agit d'un effort « sans précédent », comme le décrit le ministère. Le chiffre de 2 200, tel qu'il est détaillé par les sources ministérielles, n'est pas exact à 100 % car, comme on le dit aux Affaires étrangères, il s'agit d'un chiffre qui a été obtenu de sources dans chaque pays et il s'agit d'opérations commerciales, c'est-à-dire de vols qui sont toujours opérationnels, qui ne déboursent pas de fonds publics ou qui n'utilisent pas les forces armées. Ils affirment que le coût du voyage est à la charge des voyageurs, le ministère communique avec les différents pays et les compagnies aériennes pour tenter de regrouper les Espagnols qui reviennent, ainsi que pour informer correctement les personnes concernées. Ils soulignent que tout le monde n'est pas en contact avec les ambassades, donc le chiffre n'est pas exact et les chiffres changent de temps en temps.

En ce moment, différentes opérations sont coordonnées dans des pays d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique, du Moyen-Orient et aussi en Europe. Les fermetures continuent des frontières, les restrictions de voyage et les annulations de vols rendent cette tâche très compliquée, c'est pourquoi le ministère demande « calme, patience et responsabilité » aux citoyens qui se trouvent actuellement dans d'autres pays.  

Être espagnol à l'étranger, situation de risque et de rejet en raison du coronavirus 

Il s'agit d'une situation sans précédent pour les touristes espagnols et italiens, qui ont dit à leurs réseaux sociaux ou à la presse comment ils leur reprochent la propagation du virus. Après la Chine, l'Italie et l'Espagne ont été deux grands centres de contagion et de mort, et dans plusieurs pays, les citoyens européens, en particulier les Italiens et les Espagnols, sont sévèrement critiqués. Dans des articles comme celui-ci dans « El País », un groupe de voyageurs espagnols bloqués à l'étranger se sont fait l'écho de ces expériences. Ils expliquent comment, dans certains endroits, ils (les Espagnols) sont rejetés des hôtels, des appartements loués, des restaurants et se voient même refuser l'accès aux centres de santé ou aux hôpitaux privés par peur du coronavirus. Les cas les plus extrêmes parlent même d'agression ou d'enfermement forcé avec menace d'amende ou d'expulsion de l'hôtel/appartement s'ils sortent dans la rue.