L'ASADEH dénonce le non-respect des droits de l'homme à Tindouf

- Situation dans les camps de Tindouf
- En matière de droits de l'homme
- Détournement de l'aide humanitaire
Au cours de la troisième rencontre de la Fondation Droits de l'Homme sans Frontières (DHSF) qui s'est tenue dans la capitale équatorienne Quito les 16, 17 et 18 juillet derniers, l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) a présenté la motion suivante, qui a été soutenue à l'unanimité par les différentes organisations présentes à ces journées et qui a été incluse dans la déclaration finale des journées intitulée « Déclaration de Quito ».
Parmi les signataires figurent les personnalités suivantes :
- Edgar Sarango, président de la Confédération des travailleurs de l'Équateur (CTE).
- Juan Carlos Moragas Duque, président de la Fondation Droits Humains Sans Frontières (DHSF).
- Rodrigo Pizarro, avocat spécialisé dans les droits de l'homme.
- Sonia Valdez, docteure en droit.
- Guillermo Godoy, président de la Chambre nationale des petites et moyennes entreprises de l'Équateur.
- Flavio Granizo, président de l'Association des ingénieurs des mines de l'Équateur
- Rosa Helena Diaz, directrice du département des droits de l'homme de la Confédération des travailleurs du Pérou et directrice des programmes au ministère du Développement agricole et de l'Irrigation du Pérou.
- Gricel Nancul, défenseuse des droits de l'homme et leader des peuples autochtones, Chili.
- Younes Khaya, directeur de la transition à Laayoune.
- Carmen Olise Cerdán, présidente de l'association des femmes entrepreneurs de l'Équateur.
- Fiador Nicolay Mena, président de l'ordre des ingénieurs de l'Équateur (CIGAE).
Situation dans les camps de Tindouf
Au cours de l'année écoulée, c'est-à-dire depuis la deuxième rencontre de la DHSF à Santiago du Chili, nous avons constaté une grave détérioration et un recul des droits de l'homme dans les camps de Tindouf (Algérie), ainsi qu'une crise alimentaire due au détournement et à la vente de l'aide alimentaire dans les pays limitrophes par les dirigeants du Polisario, en collaboration avec de hauts responsables militaires algériens.

En matière de droits de l'homme
Nous avons pu recenser une douzaine d'assassinats de Sahraouis sans défense, habitants des camps susmentionnés, perpétrés par l'armée algérienne.
La présence croissante de cartels de la drogue et de la contrebande en général, dirigés pour la plupart par des barons de la guerre et des dirigeants du Polisario qui s'affrontent régulièrement pour le contrôle, ces affrontements sporadiques, dont le dernier en date remonte au mois de juin dernier, créent un climat de panique parmi la population.
Nous avons également constaté des cas de détention ou d'enlèvement de centaines de jeunes, principalement des filles, le dernier et le plus médiatisé étant celui d'une jeune fille, Sàfia, qui a été enlevée et qui est actuellement en fuite, cachée dans un appartement à Alger par crainte d'être arrêtée ou victime de représailles. Le Polisario a lancé un mandat d'arrêt contre elle en vue de son arrestation.
Nous avons également constaté que de nombreux jeunes des camps ont rejoint les rangs des différents groupes terroristes actifs dans la région du Sahel (en particulier au Mali et au Niger).
Au cours de l'année dernière, deux attaques aveugles à la roquette ont été perpétrées contre des cibles civiles dans la ville de Smara, semant la terreur parmi la population civile. Ces actes ont été et sont considérés par divers observateurs internationaux comme de véritables actes terroristes.
Détournement de l'aide humanitaire
En ce qui concerne le détournement de l'aide humanitaire, nous estimons qu'il est nécessaire et urgent, comme le demande l'ONU, de procéder à un recensement officiel de la population des camps, qui est bloqué par le Polisario et l'Algérie, afin que cette population ne bénéficie d'aucun statut.
Pour toutes ces raisons, nous considérons le Polisario comme un facteur d'instabilité dans toute la région et, plus il subit de revers diplomatiques, plus il réagit de manière imprévisible, comme les attaques contre Smara ou la répression féroce dans les camps qu'il gère avec l'accord de l'Algérie.
C'est pourquoi nous appelons la communauté internationale, toutes les organisations et la société civile en général à condamner ces pratiques et à exiger du Polisario et de l'Algérie qu'ils permettent la libre circulation de la population sahraouie des camps.