Le Maroc accorde une grande valeur à la baie de Dakhla

Dakhla accueillera le 18e Congrès de l'Association des plus belles baies du monde, qui se tiendra du 27 novembre au 1er décembre 2024. 

Cette édition aura le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc, ce qui démontre la grande valeur que le Royaume du Maroc attache à la région de Dakhla-Oued Eddahab et au Congrès de l'Association des plus belles baies du monde.  

Atalayar s'est entretenu avec Yanja El Khattat, président de la région Dakhla-Oued Eddahab, afin de discuter du prochain congrès de l'Association des plus belles baies du monde à Dakhla et des avantages et attraits de cette région du sud du Maroc.  

Dakhla a été choisie à l'unanimité pour accueillir le 18ème Congrès de l'Association des Plus Belles Baies du Monde. Qu'est-ce que cela représente pour la région d'accueillir cet événement international ?  

L’accueil de ce 18ème congrès de « l’Association des Plus Belles Baies du Monde » à la ville de Dakhla, chef-lieu de la Région de Dakhla-Oued Eddahab, est un événement majeur qui reflète l’importance mondiale de notre région, la consolidation de sa réputation comme terre de rencontre et la reconnaissance de sa capacité d’organiser des événements internationaux.  

En plus, c’est une occasion idoine pour présenter la splendeur naturelle, les atouts et les caractéristiques environnementaux et économiques de la baie de Dakhla, l’intérêt que nous portons à sa préservation et notre ambition de la réalisation d’un développement durable et harmonieux.  

C'est la deuxième fois que le Maroc accueille ce congrès, après Agadir en 2004, mais c'est la première fois qu'il se tient sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. C'est un honneur, mais aussi une énorme responsabilité, n'est-ce pas ? 

Certes, l’organisation de ce Congrès sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, est hautement symbolique et c’est une nouvelle preuve de l’intérêt et l’attention particulière que porte Sa Majesté le Roi à notre région ce qui nous comble d’honneur, mais aussi, de responsabilité et nous pousse à doubler l’effort pour créer les conditions optimales garantissant la bonne organisation de cet événement et le rayonnement de notre région. 

Le Congrès réunit les représentants des 44 baies membres, originaires de 25 pays, d'autres baies candidates à l'adhésion, les autorités, les gestionnaires publics et privés, la presse... Comment la Baie de Dakhla se présente-t-elle à la communauté internationale ? Quelles sont ses principales vertus ?  

L’importance de la baie de Dakhla n’est plus à démontrer. Elle est classée au niveau national comme site d'intérêt biologique et écologique (SIBE) et au niveau international comme zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) et comme zone humide d'importance (site RAMSAR) et depuis 2014, elle est classée numéro une des spots mondiaux de la glisse. 

 Elle attire les visiteurs durant toute l'année, notamment ceux qui pratiquent les sports nautiques, qui se trouvent fascinés par la splendeur de ses spots exceptionnels, la beauté de ses paysages et du milieu naturel où désert et mer se marient pour former un cadre impressionnant qui mérite d'être visité.  

La région de Dakhla se distingue en plus de son potentiel naturel par la diversité de ses ressources économiques dans les domaines de la pêche, du tourisme, de l’agriculture et des énergies renouvelables, ce qui en fait une destination privilégiée pour les investisseurs. 

Cet événement dépasse le cadre local et national et aura des répercussions sur l'ensemble du continent africain : quel est le rôle de Dakhla et du Maroc dans le développement de l'Afrique, en particulier sur sa façade atlantique ?  

Grace à la volonté de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, Dakhla s’est convertie en terre de rencontre, on en témoigne la multitude de rencontres et de forums consacrés à l’Afrique et la coopération sud-sud tenues dans cette ville qui s’est transformée avec le temps en passerelle et une plateforme propice pour développer les relations de partenariat avec les autres pays d’Afrique, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne.  

C'est dans cette perspective que Le Souverain a annoncé l'Initiative Royale pour l’Atlantique qui vise à consolider la sécurité, la paix, la stabilité et la prospérité au niveau des Etats africains atlantiques et à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique.   

La Région de Dakhla-Oued Eddahab s’est inscrite pleinement dans cette politique volontariste de coopération Africaine prônée par le Royaume et qui a pour finalité́ la co-émergence de l’Afrique et la création des synergies qui lui permettront de prendre la place qui est la sienne sur la scène internationale.  

La préservation et le développement durable des baies est l'une des questions clés abordées lors de ce congrès. Dans le cas de Dakhla, comment cet engagement de durabilité se combine-t-il avec la promotion et le développement du secteur touristique ?

Conscients de la vulnérabilité de l'écosystème et des sites naturels de la baie de Dakhla, couvrant une superficie de 400 km2, la préservation de l'équilibre écologique et le développement durable de cette baie ont bénéficié d’un intérêt particulier de la part des pouvoirs publics et des élus locaux dans tous les plans de développement socio-économiques destinés à la région.  

La baie est classée comme site d'intérêt biologique et écologique, comme zone importante pour la conservation des oiseaux et comme importante zone humide. Elle offre un habitat idéal pour les poissons et les espèces de mollusques, dont des espèces endémiques. Elle est aussi un site d'hivernage et de reproduction remarquable pour de nombreuses espèces d'oiseaux et une escale pour la plupart des oiseaux d'eau paléarctiques. 

La baie est connue, également, pour ses peuplements de mammifères et constitue un excellent site pour le développement des activités aquacoles qui se sont développées dernièrement d’une façon remarquable.  

Cette variété d'atouts naturels et paysagers, conjugués à d'autres attraits socio-culturels, ont favorisé progressivement le développement du tourisme dans la région et notre ambition est de rendre ce secteur en tant que levier de développement à travers l’encouragement d’un écotourisme durable respectant l’équilibre environnemental et générant une forte valeur ajoutée, en espérant que la destination touristique de Dakhla deviendra dans les prochaines années l’une des meilleures stations touristiques mondiales en la matière.  

Selon les statuts de l'association, celle-ci admet des baies bénéficiant de mesures de protection, d'une faune et d'une flore exceptionnelles, d'espaces naturels attractifs, d'une notoriété locale et nationale et d'un potentiel économique. Quelles sont les valeurs qui ont permis à Dakhla de devenir membre de l'association ?  

Sans doute, l’admission de la baie de Dakhla comme membre de « l’Association des plus belles Baies du monde », n’est pas fortuite. Elle s’est basée sur son potentiel naturel splendide mentionné ci-dessus , mais aussi sur l’intérêt porté par les pouvoirs publics et les élus locaux pour la conservation et le développement durable de ce site et la volonté affichée à maintes reprises pour la préservation de sa biodiversité et la valorisation de ses ressources naturelles et socio-culturelles.  

Quels sont les nouveaux projets que vous envisagez pour l'avenir dans ce domaine en ce qui concerne les énergies renouvelables ? 

La Région de Dakhla Oued Eddahab, riche en ressources renouvelables avec un potentiel énergétique considérable du fait de l’ensoleillement toute l’année et le vent, est parfaitement positionnée pour devenir un acteur clé dans le secteur de l’énergie propre éolienne et photovoltaïque ce qui permettrait non seulement de répondre aux besoins énergétiques nationaux, mais aussi, aspirer à l’exportation du surplus de cette énergie durable.

 Plusieurs investissements sont en cours de réalisation ou seront lancés prochainement concernant l’énergie solaire, éolienne et la production d’hydrogène vert, à l’instar, du projet de parc éolien de Dakhla qui fournira de l’électricité à la station de dessalement de l’eau de mer, dont les travaux devraient s’achever en 2025, et servira pour l’irrigation de projets agricoles et l’alimentation en eau potable du nouveau port Atlantique et la ville de Dakhla et sa région. 

On peut citer, également, le projet stratégique d’autoroute électrique très haute tension de 3 GW reliant Dakhla à Casablanca conçu pour transporter de l’électricité, ainsi que les projets de création de centrales de production d’hydrogène vert capables de positionner le Royaume du Maroc parmi les plus compétitifs au monde.

Dakhla, Agadir et Al Hoceima sont les trois baies marocaines qui font partie de cette organisation, un nombre qui dépasse celui de pays très puissants dans le secteur du tourisme comme l'Espagne et l'Italie. Comment le Maroc peut-il profiter de ce potentiel pour devenir une destination touristique de classe mondiale, en tirant profit de son climat ?

Le Royaume du Maroc est en phase de devenir la première destination touristique d’Afrique en 2024 qui s’annonce l’année de tous les records, ce qui confirme que notre pays est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs ambitieux tracés par le secteur.

La diversification du produit touristique, la modernisation des infrastructures de transport et d’accueil et la mise à jour de la qualité de l’offre sont capables d’améliorer, davantage, l’attractivité du secteur et delà de placer le Royaume comme destination touristique privilégiée et très compétitive sur la scène mondiale et ce d’autant plus qu’il va accueillir une série de grands évènements culturels et sportifs, à commencer par la CAN 2025 et la co-organisation du Mondial 2030.