La Chambre des représentants doit encore discuter de son contenu, puis voter pour son entrée en vigueur

Marruecos aprueba un proyecto de ley para legalizar el cannabis

AFP/FADEL SENNA - Champ de cannabis près de la ville de Ketama, dans la région du Rif, au nord du Maroc.

Le gouvernement marocain a approuvé un projet de loi qui légalise la culture du cannabis - dont on extrait le haschisch - à des fins médicales et industrielles. La mesure a été rédigée par le ministère de l'intérieur lors de la réunion hebdomadaire du cabinet. Cela a dû être retardé de deux semaines car l'exécutif de Saad Eddine El Othmani a commencé à étudier la proposition le 25 février, selon les informations publiées par l'agence de presse officielle marocaine. Après avoir été approuvé par le gouvernement, il appartient maintenant à la Chambre des représentants d'en discuter le contenu avant le vote qui permettra l'entrée en vigueur de la nouvelle législation.

Une fois approuvée par le Parlement, cette loi permettra à certains agriculteurs de cultiver eux-mêmes du cannabis. Toutefois, ils doivent d'abord obtenir une licence du gouvernement. La plante devra être cultivée dans des conditions spécifiques et toujours dans le but de l'utiliser à des fins médicales et cosmétiques, même s'il sera également possible, spécifiquement, de la cultiver à des fins industrielles. Cette mesure n'aurait toutefois pas été possible sans l'approbation, en décembre, par la Commission des Nations unies sur les drogues, du retrait de la plante de cannabis de la liste des drogues dangereuses, grâce au vote favorable de 27 des 53 pays membres du Comité des Nations unies, dont le Maroc. 

Atalayar_Marruecos legalización

C'est la première fois que les autorités marocaines annoncent officiellement leur intention de régulariser la culture du cannabis par des moyens légaux. Une idée qui a toujours suscité de nombreuses controverses en raison de la production illégale qui a toujours eu lieu dans le nord du pays. La production des régions les plus proches du détroit de Gibraltar est destinée au haschisch, qui est transporté par des contrebandiers dans toute l'Europe. Et le gouvernement a déjà préparé le terrain depuis un certain temps. Le 11 février, suivant la recommandation des Nations unies, le Comité national des stupéfiants du Maroc a retiré le cannabis de la liste des substances constituant une menace grave, amorçant ainsi la création d'un cadre juridique permettant l'adoption du projet de loi qui devrait voir le jour dans un avenir très proche. 

L'une des tâches les plus préoccupantes au sein du gouvernement est la capacité à contrôler la production de l'usine. La création d'une agence est envisagée dans le projet. On espère que cette agence sera en mesure de contrôler la stratégie du Maroc dans le domaine de la culture, de la production, de la transformation et de la commercialisation du chanvre. L'octroi, le retrait ou le renouvellement des licences relèvent de la compétence de l'agence, qui sera également chargée de suivre les stocks de cannabis et de superviser les producteurs de la plante, selon Moroccan News. Sa tâche consistera également à contrôler que la consommation de cannabis ne dépasse pas les limites stipulées ou n'entraîne pas d'autres actions illégales. 

Atalayar_Cannabis Marruecos

Le projet de loi vise à tirer parti des "possibilités offertes par le marché mondial du cannabis", ainsi qu'à "améliorer les revenus des agriculteurs et à les protéger des réseaux internationaux de trafic de drogue". De plus, l'ouverture à un marché international était très tentante pour un pays qui veut profiter de tous les avantages que peut apporter une production de cannabis régularisée. Depuis 1954, la culture du chanvre est totalement interdite au Maroc, sans pour autant la faire disparaître totalement. En fait, la production s'est poursuivie de manière régulière, notamment dans les régions du nord.

Désormais, le cannabis peut enfin être produit légalement au Maroc. Plusieurs groupes parlementaires tentent de prendre ces mesures depuis des années, mais elles n'ont même pas été discutées par le Parlement.