Le Maroc démantèle un réseau qui recrutait des djihadistes pour Daesh

Le Bureau central des enquêtes judiciaires du Maroc a annoncé le démantèlement d'un réseau terroriste actif chargé de recruter et d'envoyer des combattants à Daesh, rapporte Al-Arab.
La menace terroriste s'accroît à mesure que les mouvements extrémistes se déplacent de la côte africaine vers la région de l'Afrique du Nord, en particulier le Maroc, en raison de sa position géostratégique.
Le réseau est composé, selon un communiqué du Bureau central d'investigations judiciaires, de quatre membres âgés de 35 à 40 ans, résidant dans les villes de Tanger, Casablanca, Beni Mellal et Inezgane. Les détenus étaient impliqués dans le recrutement et l'envoi de combattants pour rejoindre la branche de Daesh dans la région du Sahel.
Le communiqué explique que l'opération antiterroriste a été menée au cours des dernières heures, et que les investigations ont montré que ce réseau était en contact avec des dirigeants de l'organisation terroriste sur la côte subsaharienne dans le but de faciliter l'incorporation d'extrémistes dans cette région.
La note officielle ajoute que les perquisitions effectuées aux domiciles des suspects ont permis la saisie d'un ensemble d'équipements électroniques, de sommes d'argent et d'armes blanches, dont de grands couteaux, des masques et des gants, ainsi qu'un fusil.
Cette opération préventive, selon le communiqué, intervient dans le cadre de l'implication des services de sécurité marocains pour faire face aux menaces croissantes posées par Daesh et d'autres organisations terroristes, notamment après les appels successifs d'incitation lancés par ces organisations pour unir leurs fiefs, en particulier dans la région du Sahel, l'un des principaux foyers actuels du terrorisme à l'échelle mondiale.

Les récentes opérations de sécurité révèlent que les services de renseignement marocains ont anticipé leurs risques, en intensifiant la coopération sécuritaire avec les pays du Sahel pour lutter contre l'extrémisme et le terrorisme, tout en étant conscients de la fragilité de la situation interne dans la région.
Les détenus restent en garde à vue dans l'attente d'une enquête menée par le Bureau central d'investigation judiciaire sous la supervision du ministère public chargé des affaires de terrorisme et d'extrémisme, dans le but de contrôler et d'identifier les liens qui les unissent à des organisations terroristes à l'extérieur du Maroc et de découvrir leurs plans et projets terroristes potentiels.
Les suspects seront traduits en justice immédiatement après la fin de l'enquête, qui est menée sous la supervision du parquet compétent.

La région du Sahel, en particulier le triangle formé par le nord du Mali, le Niger et le Burkina Faso, est considérée comme un foyer de terrorisme où les groupes extrémistes ont été très actifs ces dernières années, compte tenu du vide sécuritaire et du conflit international qui sévissent actuellement dans la région.
Au fil des ans, le Maroc a acquis une grande expérience dans le domaine du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, ce qui lui a permis de remporter de grands succès au cours de l'année écoulée.
Parmi ces succès antiterroristes des services de renseignement marocains figure, par exemple, le démantèlement, en octobre dernier, d'un groupe terroriste affilié à Daesh qui s'apprêtait à attaquer les villes de Tanger, Tétouan et Inzegane Ait Melloul.

Les efforts du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme sont également salués au niveau international. À cet égard, le rapport annuel du département d'État américain publié en janvier de l'année dernière a souligné le rôle de Rabat dans la lutte contre ce phénomène et la mise en échec de nombreux complots dans de nombreuses parties de la région et du monde.
Le département d'Etat américain a déclaré que le Maroc représente "un élément important dans la coordination historique et la coopération solide avec les Etats-Unis pour combattre le terrorisme", soulignant qu'il "a poursuivi sa stratégie globale, qui comprend des mesures de sécurité vigilantes accrues, une coopération régionale et internationale, et le développement de politiques "pour contrer l'extrémisme".
Le rapport rappelle également que le Maroc a accueilli la réunion ministérielle 2022 de la coalition internationale contre Daesh et a contribué à l'élaboration d'un ensemble de mesures pour lutter contre le financement de l'organisation djihadiste, en mettant l'accent sur la région africaine (Africa Focus), ainsi que le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF), qu'il a co-présidé (trois mandats consécutifs) avant de céder la place à l'Egypte.