Le mois du Ramadan et sa célébration pendant la pandémie
Pour la deuxième année consécutive, le mois sacré du Ramadan se déroulera au milieu d'une pandémie de la fameuse COVID-19. Bien que nous maîtrisions déjà les connaissances et la sensibilisation au virus, le caractère essentiel du mois sacré exige de réitérer l'importance d'avoir un sens de la responsabilité individuelle et de respecter toutes les mesures et restrictions de sécurité.
Alors que l'année dernière, le Ramadan a commencé au milieu d'un confinement mondial, cette année, il aura lieu pendant la nouvelle normalité. Sous les restrictions, les couvre-feux et les mesures de sécurité, sans compter le fait que de nombreux pays musulmans sont en pleine campagne de vaccination contre le COVID-19.
Ce mois de jeûne pour les musulmans du monde entier sera affecté de quelques manières. Les prières Tarawih ne pourront pas être faites collectivement et les membres de la famille ne pourront pas non plus se réunir pour rompre le jeûne. Mais la chose la plus importante qui entoure le Ramadan est le spiritualisme que ce mois renferme dans le cœur des musulmans, de sorte que sa célébration ne touchera aucun individu en dehors du pratiquant.
Certains pays arabes, au vu de l'augmentation des cas, malgré les avertissements officiels sur la gravité de la situation et notamment la croissance du taux de mortalité dans de nombreux pays, renforcent les restrictions pour faire face à cette nouvelle vague.
Malgré le fait qu'aux Émirats arabes unis, par exemple, le taux d'infection a considérablement baissé ces dernières semaines, le nombre total d'infections au 21 mars 2021 ayant diminué de 56,8 % par rapport au pic du 3 février 2020. Lors du point de presse régulier donné par le gouvernement des Émirats arabes unis le 16 mars 2021, l'Autorité nationale de gestion des contingences, des crises et des catastrophes (NCEMA) a annoncé une série de mesures de précaution pendant le mois sacré du Ramadan afin de ne pas faire reculer les acquis. Ces mesures comprennent l'interdiction des tentes familiales et commerciales et des iftars dans les lieux publics, ainsi que la distribution de repas d'iftar devant les maisons et les mosquées.
La NCEMA a noté que ceux qui souhaitent aider à distribuer des repas doivent se coordonner avec les autorités charitables, ajoutant que les dons de Zakat doivent être payés par voie électronique. Les visites familiales doivent également être évitées, de même que le partage des repas entre les maisons et les familles, et seules les familles vivant ensemble dans la même maison peuvent avoir un iftar collectif à l'intérieur de la maison. Elle autorisera les prières Tarawih conformément aux mesures de précaution et aux instructions préventives COVID-19 relatives aux prières, mais interdira les tables d'iftar dans les mosquées et limitera les prières Isha et Tarawih à 30 minutes.
Pour sa part, l'Égypte a publié mardi plusieurs décisions en vue du prochain mois de Ramadan, notamment la nécessité de fournir des biens et des approvisionnements importants à bas prix et de faire face à la pandémie. Les mesures comprennent la limitation de la durée des prières Tarawih à 30 minutes et l'interdiction d'amener des enfants dans les mosquées pendant les prières. L'interdiction d'organiser de grands rassemblements dans des lieux fermés pendant le Ramadan, tels que des funérailles ou des célébrations, est maintenue. Il met également l'accent sur le renforcement des campagnes de sécurité sur les marchés pour contrôler les prix et lutter contre la fraude commerciale.
En Arabie saoudite, les repas d'iftar et de suhur ne seront pas non plus autorisés à l'intérieur des mosquées pendant le ramadan, a déclaré mardi le ministre des affaires islamiques. Le cheikh Abdullatif al-Asheikh a déclaré que la pratique du i'tikaaf, qui consiste à rester dans une mosquée pendant plusieurs jours, sera également suspendue.
La présidence générale des affaires des deux saintes mosquées a déclaré que la capacité quotidienne de la Grande Mosquée de La Mecque passerait à 50 000 pèlerins et 100 000 fidèles. Le cheikh Abdulrahman al-Sudais, chef de la présidence des deux saintes mosquées, a déclaré que la vaccination était obligatoire pour entrer dans la Grande Mosquée et la Mosquée du Prophète.
La Tunisie a prolongé son couvre-feu nocturne de trois heures et a renforcé d'autres restrictions avant le Ramadan après un pic d'infections au COVID-19. La mesure sera en vigueur de 19 h à 5 h du vendredi jusqu'au 30 avril au moins. La porte-parole du gouvernement, Hasna ben Othman, a également annoncé d'autres mesures mercredi soir, notamment l'interdiction de tous les rassemblements publics et privés, ainsi que la fermeture des marchés hebdomadaires et un usage plus strict des masques de protection.
Le Maroc va également renforcer le couvre-feu pendant le Ramadan afin d'endiguer la pandémie de coronavirus, a annoncé mercredi un communiqué de l'exécutif. "Le gouvernement a décidé d'interdire les voyages de nuit dans tout le pays de 20 heures à 6 heures", a confirmé le communiqué, mais la date doit encore être précisée par les autorités religieuses locales.
Il a pris des mesures restrictives telles que l'interdiction des festivals et des rassemblements, une mesure qui suspend de facto les prières collectives de nuit dans les mosquées et interdit les sorties familiales traditionnelles après la rupture du jeûne. Placé en état d'urgence sanitaire depuis la mi-mars dernier, avec un couvre-feu en vigueur depuis décembre, le pays d'Afrique du Nord a récemment renforcé les mesures préventives pour limiter la propagation du virus et de ses variantes, la variante britannique étant particulièrement préoccupante.
D'autre part, la communauté musulmane vivant en Occident devra respecter les mesures de sécurité imposées par chaque pays. Toutefois, malgré toutes ces restrictions, la célébration du Ramadan n'aura aucune incidence sur la pandémie et ne modifiera pas les cas, car les prières Tarawih peuvent être effectuées à la maison avec un suivi en ligne grâce à de nombreux portails. Le jeûne est individuel et l'iftar et le suhur peuvent être effectués normalement sans réunion de famille.