L'Europe commence à faire face aux nouveaux défis qui sont apparus à la suite de la pandémie de COVID-19

Un nouveau projet européen est lancé

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70 ans se sont écoulés depuis que le ministre français des affaires étrangères, Robert Schuman, a prononcé un discours qui allait donner naissance au premier traité européen, visant à créer une Communauté européenne du charbon et de l'acier. Au cours de ces 70 années, l'Europe s'est façonnée en une Union qui a donné naissance à ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'Union européenne, dans l'esprit d'éviter de nouvelles guerres sur le sol européen.

Depuis sa naissance, l'Union a été confrontée à une série de défis adaptés à chaque moment historique, de la création d'une monnaie commune à la libre circulation des membres des pays européens. Aujourd'hui, notre réalité est très différente et l'Europe appelle à la création de solutions suffisantes et efficaces pour relever les défis auxquels l'Europe doit faire face. La pandémie de COVID-19 a montré la lenteur de la réaction des systèmes de santé, qui ne sont pas suffisamment préparés pour faire face à une pandémie d'une telle ampleur. Elle a également mis en évidence la dépendance de l'Union vis-à-vis de pays comme la Chine pour pouvoir acquérir du matériel de santé et des médicaments. 

En ce sens, l'Europe ne veut pas être laissée à la traîne dans la course et la lutte pour le leadership entre le géant asiatique et les États-Unis. C'est pourquoi la Conférence de l'Europe se veut le fondement d'une nouvelle construction européenne capable d'affronter les défis actuels et de "récupérer la production industrielle". Lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence à Madrid, organisée par le Mouvement européen du Conseil fédéral espagnol, l'ancien président du Parlement européen, José María Gil Robles, a souligné que "nous ne pouvons pas comprendre ce que nous faisons si nous ne savons pas où nous allons".

Dans cette optique, il a souligné que "l'Europe est un processus constitutif ouvert qui a changé le sens de l'histoire". Aujourd'hui, le processus constituant travaille à la réalisation du fédéralisme européen afin d'essayer d'atteindre et de maintenir "une démocratie supranationale, avec des objectifs et des valeurs communes qui rendent l'Europe plus forte et plus démocratique" afin que l'Europe devienne un "point de référence pour un avenir meilleur".

D'autre part, la vice-présidente de l'UGT, Cristina Antoñanzas, a affirmé que l'objectif de ces processus constitutifs est que "les politiques soient intégrées dans les traités". À cet égard, la déclaration de Porto a été un succès dans le sens du maintien des mesures sanitaires d'urgence, ainsi que dans la défense d'une reprise équitable et durable et dans la promotion de l'égalité des sexes. En outre, l'intégration de l'UGT en tant que membre de la Conférence permet "de défendre le fait que les partenaires sociaux occupent la place qui leur revient dans les débats et les conclusions de la Conférence, ce qui n'est pas encore totalement garanti".

Ces aspects font partie d'un vaste ensemble de résolutions que la conférence souhaite aborder en termes de démocratie, ainsi que de promotion de la participation des citoyens, de création d'une Europe sociale, durable, créative et prospère et de renforcement du rôle de l'Europe dans le monde afin de "forger des relations optimales entre les États membres de l'UE et les autres grandes puissances régionales, notamment les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni".

Toutefois, le développement et la propagation de la pandémie ont mis en évidence la nécessité d'unir les forces de tous les pays européens pour assurer le développement de la santé. La présidente de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen, Iratxe García, a souligné que "la pandémie a montré que la Conférence est plus nécessaire que jamais".

En outre, le Président a voulu souligner l'importance de la citoyenneté dans la Conférence puisque, pour la première fois, on tentera de briser les structures établies de pouvoir et de prise de décision descendante afin que la société puisse participer au nouveau projet européen. Selon M. García, l'avenir de la Conférence et son développement "seront ce que les citoyens veulent qu'ils soient".

Outre la crise sanitaire actuelle, d'autres questions ont été abordées et sont destinées à constituer l'un des principaux aspects du nouveau projet européen : la numérisation, le changement climatique et la crise migratoire. À cet égard, l'Europe fait appel à la solidarité de tous les pays qui composent l'Union pour accueillir les différentes vagues de réfugiés en provenance de pays en guerre au Moyen-Orient et en Afrique afin que les pays méditerranéens ne soient pas les seuls à prendre en charge cette crise humanitaire.

Dans ce sens et face à la situation de la crise migratoire, le vice-président de la CFEME, Eugenio Nasarre, a avoué que "nous n'avons pas pu trouver de solution". En outre, le taux de natalité en Europe diminue de manière inquiétante et l'on parle déjà d'une crise des naissances. Actuellement, 6 % de la population mondiale est européenne, ce qui se traduit par une perte significative de l'influence économique de l'Union européenne à l'échelle mondiale. Si l'on ajoute à cela la population américaine et latino-américaine, qui constituerait le "vieil Occident", nous aurions 20 % de la population mondiale totale, tandis que le pays chinois représenterait à lui seul 26 % du total des habitants. 

À cet égard, un autre des principaux problèmes auxquels l'Union européenne est confrontée est la question de la gouvernance, car la devise "Une vision commune, une action conjointe" est souvent difficile à respecter en raison du conflit d'intérêts politiques entre les différents partis.

Cependant, la Conférence se veut une solution à tous ces problèmes. Ce projet ambitieux vise à rapprocher l'Europe des citoyens afin qu'ils soient conscients de leur rôle dans le façonnement politique, social et économique de la nouvelle Europe. Dans la déclaration commune sur la conférence, Ursula Von der Leyden a déclaré que "ce sera une occasion unique pour tous les citoyens européens et notre société civile de façonner l'avenir de l'Europe, un projet commun pour le fonctionnement de la démocratie européenne". Aujourd'hui, depuis Madrid, les représentants politiques des partis opposés ainsi que les organisations syndicales et sociales s'accordent sur un point essentiel qui se veut l'esprit de la nouvelle Union européenne : " respecter les valeurs européennes pour améliorer la vie des gens " car l'Europe est fille de " la nécessité et de l'unité dans la diversité ".