La pauvreté entrave l'éducation des filles dans les villages marocains

Le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique du Maroc a révélé, dans un récent rapport intitulé « L'égalité entre les sexes dans le système éducatif », des données inquiétantes sur l'impact de la pauvreté sur l'éducation des filles dans les zones rurales du pays. Selon le rapport, dans ces zones, l'école est considérée comme plus importante pour les garçons que pour les filles.
Par conséquent, de nombreuses familles pauvres des zones rurales n'investissent pas dans l'avenir scolaire de leurs filles. Elles leur apprennent plutôt à faire le ménage, à cuisiner et à s'occuper des autres membres de la famille, ainsi qu'à pratiquer des activités agricoles.

Le Conseil a expliqué que de nombreuses personnes dans ces régions pensent que les garçons seront mieux à même de soutenir leurs parents à l'avenir, tandis que la fille est considérée comme une future « femme au foyer et mère au sein de la famille ».
En général, une plus grande importance et une plus grande valeur sont accordées à l'éducation des enfants. Lorsque les familles ne disposent pas de ressources suffisantes pour éduquer tous leurs enfants, la priorité est souvent donnée aux garçons. Le rapport note que, notamment dans les zones rurales, le lien social est basé sur une hiérarchisation qui relègue les filles au second plan, alors que les garçons sont prioritaires.
Cela se reflète dans le taux d'abandon scolaire, qui est de 41,56 % chez les filles issues de familles rurales, contre 28,94 % chez les garçons.

Le rapport révèle également que 13,79 % des femmes en charge de la famille déclarent que l'éducation des garçons est plus importante que celle des filles. La même opinion est partagée par 9,49 % des hommes.
Saeed, instituteur dans une école rurale, a déclaré à Al-Arab que de nombreux parents dans ces régions ne croient pas que les études profitent à leurs filles, et préfèrent donc leur enseigner les tâches ménagères et leur trouver un mari.
Pour remédier à ce problème, le ministère de l'enseignement primaire a lancé le programme Tayseer, qui vise à encourager l'éducation des enfants, en particulier des filles. Lancée en septembre 2008, cette initiative vise à réduire les taux d'abandon scolaire en fournissant une subvention mensuelle estimée à 140 dirhams par élève.
En plus de ce programme gouvernemental, il existe d'autres associations telles que « Pour l'éducation des filles rurales » qui a contribué à l'intégration de dizaines de filles dans différentes régions du Royaume.

Cette organisation considère que la cause de l'abandon scolaire des filles est due à la faiblesse de l'infrastructure éducative et à l'éloignement des établissements d'enseignement dans certaines régions, en plus du problème culturel.
Pour offrir des opportunités aux filles, l'association fournit divers services tels que la nourriture, le logement, les livres, les cahiers, les fournitures scolaires, le soutien éducatif, les activités récréatives et culturelles, ainsi que des bourses d'études.
Les experts invitent les autorités à mettre en place des politiques qui empêchent les filles des zones rurales d'abandonner leurs études, en particulier celles qui sont confrontées à la pauvreté et à un système familial qui donne la priorité à l'éducation des garçons.