La persécution de la minorité musulmane Ahmadi se poursuit au Pakistan
La communauté musulmane ahmadiyya a une nouvelle fois dénoncé la persécution de la minorité musulmane ahmadi au Pakistan. En l'occurrence, la loi interdit aux musulmans ahmadis de célébrer l'Aïd-ul-Adha (la fête du sacrifice) sur le territoire pakistanais, ce que la Communauté musulmane Ahmadiyya a dénoncé dans un communiqué officiel.
La déclaration officielle de la Communauté musulmane Ahmadiyya est reproduite ci-dessous :
LA PERSÉCUTION DE LA MINORITÉ MUSULMANE AHMADI SE POURSUIT AU PAKISTAN
INTERDICTION LÉGALE POUR LES MUSULMANS AHMADI DE CÉLÉBRER L'" AÏD-UL-ADHA " (LA FÊTE DU SACRIFICE) AU PAKISTAN.
Les autorités pakistanaises ont interdit aux musulmans ahmadis du Pakistan de se rassembler pour célébrer l'Aïd-ul-Adha, alors que les musulmans du reste du monde commémorent cette fête islamique.
Violant gravement les droits de l'homme fondamentaux et la liberté religieuse, l'association du barreau de Lahore et de Gojra a demandé aux forces de police locales de prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que les musulmans ahmadis ne participent pas au Qurbani (sacrifice rituel d'animaux pratiqué par les musulmans du monde entier à l'occasion de l'Aïd) ou ne se rassemblent pas pour prier en ce jour spécial pour le monde musulman. L'association du barreau de Lahore a fait remarquer que "toute violation de cet édit" entraînerait des mesures préventives "strictes et rigoureuses". Cette institution publique était autrefois considérée comme la dernière ressource impartiale et ouverte d'esprit travaillant pour les citoyens sans distinction de caste, de race ou de croyance religieuse. D'autres messages de ce type ont circulé dans tout le pays, invitant les gens à dénoncer à la police les musulmans ahmadis surpris en train de pratiquer des sacrifices d'animaux.
Les célébrations de l'Aïd et le sacrifice d'animaux à cette occasion sont une tradition des musulmans du monde entier depuis le début de l'islam. Les musulmans ahmadis ont toujours participé à cette tradition.
Il s'agit de la dernière d'une longue série de restrictions et d'oppressions imposées par les autorités pakistanaises à la communauté musulmane ahmadie, marginalisée et persécutée.
Le sort des musulmans ahmadis a attiré l'attention du monde entier. Il y a quelques jours, Michael McCaul, membre du Congrès américain, a tweeté :
"Nous continuons d'être alarmés par l'augmentation de la violence contre les musulmans ahmadis au Pakistan. Selon certaines informations, un Ahmadi a été arrêté parce qu'il portait un nom musulman, et ses avocats ont été battus en plein tribunal. Ces persécutions flagrantes doivent cesser. Les prisonniers d'opinion ahmadis doivent être libérés".
La fête de l'Aïd-ul-Adha sera célébrée au Pakistan à la fin du mois de juin 2023, et comme la situation des Ahmadis vivant au Pakistan est très précaire, les mollahs et la police tenteront de les persécuter simplement parce qu'ils accomplissent leurs rituels religieux.
C'est pourquoi, une fois de plus, nous exhortons la communauté internationale à dénoncer les restrictions imposées à la liberté religieuse et à faire pression sur le gouvernement pakistanais pour qu'il prenne sans délai les mesures nécessaires pour préserver la sécurité des Ahmadis. Le rétablissement des droits fondamentaux de tous les citoyens contribuera sans aucun doute à la création d'une société inclusive qui sera bénéfique pour le Pakistan à long terme. Le gouvernement pakistanais doit mettre ses lois et ses pratiques en conformité avec les normes internationales, comme l'exigent l'article 2, 18 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), articles 25 et 26.
Comme nous l'avons rappelé à plusieurs reprises, le 13 juillet 2021, les experts des droits de l'homme des Nations unies ont exprimé leur profonde inquiétude face au manque d'attention porté aux graves violations des droits de l'homme perpétrées à l'encontre de la communauté musulmane ahmadie dans le monde entier. Ils ont appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour mettre fin à ces persécutions.
