Ces derniers jours, l'ONG Syrian Human Rights Observatory et le collectif militant Deir el Zur 24 ont tous deux signalé des cas de personnes infectées sur le territoire syrien

La Syrie reconnaît son premier cas de coronavirus

PHOTO/AFP - Un membre de l'ONG syrienne Violeta désinfecte l'entrée de l'hôpital Ibn Sina dans la ville d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 19 mars 2020

Le gouvernement syrien a reconnu ce dimanche sa première infection par COVID-19 chez une personne venant de l'étranger, a informé l'agence d'Etat SANA, après que les ONG aient assuré qu'il y a plus de cas sur le territoire du pays arabe. « Le premier cas de coronavirus en Syrie a été enregistré chez une personne venant de l'étranger », a déclaré le ministre syrien de la Santé, Nizar Yazigi, dans des déclarations recueillies par l'agence. Il a déclaré que « les mesures nécessaires ont été prises pour traiter » le patient, sans préciser la nationalité de la personne ni son origine. 

La Syrie était l'un des rares pays au monde à ne pas avoir enregistré de cas de ce nouveau coronavirus. Yasin Nanous, responsable de la santé de la province de Damas, a déclaré aujourd'hui à SANA que des échantillons avaient été prélevés sur 31 Syriens sur 138 qui sont arrivés mardi de pays où des foyers de coronavirus avaient été signalés, bien qu'ils aient tous été négatifs. 

Selon M. Nanous, le laboratoire de référence du pays a augmenté son volume de 10 à 15 tests par jour, pour atteindre 30 à 40 par jour. Ces derniers jours, le gouvernement syrien a pris un certain nombre de mesures pour confiner sa population, telles que la fermeture des frontières et des entreprises autres que celles de première nécessité, afin d'empêcher la propagation de la pandémie.

Bien que ce soit le premier cas reconnu par Damas, ces derniers jours, l'ONG Syrian Human Rights Observatory et le collectif militant Deir el Zur 24 ont tous deux signalé des cas de personnes infectées sur le territoire syrien. L'Observatoire, une ONG basée au Royaume-Uni mais avec des collaborateurs sur le terrain, a déclaré que dans la ville d'Al Mayadin, à Deir al Zur, il y a 15 cas confirmés, dont 11 Iraniens, un des pays les plus touchés par la pandémie, ainsi que 4 Irakiens appartenant à des milices pro-Téhéran, alliées à Damas et présentes dans ce lieu frontalier de l'Irak. 

Cependant, le gouvernement syrien a insisté sur le fait qu'il n'y a pas eu de cas dans leur pays à ce jour. Le 19 mars, le gouvernement syrien a appelé la communauté internationale à lever les sanctions économiques contre la Syrie en raison de la menace du coronavirus, selon SANA. 

En plus des territoires contrôlés par le gouvernement, on craint que le coronavirus n'atteigne des zones échappant à son contrôle, comme la province d'Idlib, où des camps informels pour les personnes déplacées par l'offensive lancée en avril dernier contre le dernier fief d'opposition du pays ont été mis en place.