Tinmel, Targa et les villages du Haut Atlas les plus touchés par le séisme
La province du Haouz a été l'une des plus touchées par le tremblement de terre qui a frappé une partie du Maroc vendredi dernier, faisant plus de 2 900 morts.
La catastrophe a frappé les montagnes du Haut Atlas en particulier, une région où se trouvent de petites communautés locales qui vivent de l'élevage et du tourisme.
Selon Telquel, dans le village de Targa, qui comptait cinquante maisons typiques de la région autour d'une mosquée, les dégâts ont été considérables, au point qu'il n'en reste pratiquement plus aucune debout et que de nombreux habitants sont morts écrasés par les décombres. Leurs corps n'ont pas encore été retrouvés.
Les survivants tentent de récupérer quelques affaires dans les décombres en attendant l'arrivée des secours dans cette région reculée de l'Atlas. Leur situation est aggravée par le fait qu'une partie de leur subsistance dépend du bétail, qui a également été gravement endommagé par le tremblement de terre.
De plus, la route reliant ce village à Ijoukak, qui traverse un terrain très accidenté, a été gravement endommagée.
Tinmel
Parmi les villages du Haut Atlas touchés, Tinmel est probablement le plus connu. Situé à une centaine de kilomètres de Marrakech, il fut le berceau de l'empire berbère almohade et son quartier général lors de la campagne contre les Almoravides au XIIe siècle.
Après la prise de Marrakech (1147), Tinmel devient la capitale spirituelle du califat almohade. Sa mosquée, construite en 1156 à la mémoire du calife Muhammad Ibn Tumart, a été gravement endommagée lors du tremblement de terre du 8 septembre et seuls quelques murs subsistent.
Le ministère marocain de la Culture a déjà annoncé qu'une délégation d'experts se rendrait sur place pour évaluer les possibilités de restauration. En effet, avant le tremblement de terre, une équipe de restaurateurs travaillait sur la mosquée, dans le cadre d'un projet de 18 mois qui n'était plus qu'à six mois de son achèvement.
Ces travailleurs ont maintenant rejoint les volontaires locaux pour extraire des décombres les nombreuses victimes de la localité.
La route asphaltée menant à Tinmel a été recouverte de rochers provenant des glissements de terrain survenus dans les montagnes voisines.
Talat N'Yaâkoub
La localité la plus touchée de la province du Haouz est Talat N'Yaâkoub, une petite ville qui a vu ses maisons, ses écoles, ses magasins, ses bâtiments administratifs, sa station-service... démolis par le tremblement de terre.
C'est là que les Forces Armées Royales et la Gendarmerie Royale ont installé leur base d'opérations. Des camions-citernes, des véhicules militaires, des ambulances, des hélicoptères, etc. sont arrivés ici.
C'est à partir de ce centre que sont coordonnés les secours et l'évacuation des blessés de la ville et des villages voisins. L'armée et la gendarmerie distribuent des tentes aux sinistrés pour servir d'abris d'urgence, étant donné l'impossibilité de réintégrer les quelques bâtiments encore debout, en raison du risque d'effondrement.