Le défi sioniste et l'Occident

La gente se reúne alrededor de los cuerpos de palestinos asesinados después de una explosión que arrasó el hospital Ahli Arab en el centro de Gaza después de que fueron transportados al hospital Al-Shifa, el 17 de octubre de 2023 - AFP/DAWOOD NEMER
Des personnes se rassemblent autour des corps des Palestiniens tués après une explosion à l'hôpital Ahli Arab dans le centre de Gaza, après avoir été transportés à l'hôpital Al-Shifa, le 17 octobre 2023 - AFP/DAWOOD NEMER

Depuis le début de la guerre contre le Hamas à propos de l'attentat macabre du 7 octobre, j'avais refusé d'exprimer une opinion. J'avais l'intention de rester à l'écart de toute réflexion sur un conflit qui nous ramène toujours à la case départ, à savoir l'occupation de la Palestine. Mais, au vu de ce que j'ai vu, il m'a été impossible de rester insensible aux impressions de ce qui se passe à Gaza.

  1. Génocide à Gaza

Et à ceux qui se taisent et font confiance au sionisme, comme le font les "démocraties" occidentales, je leur demande simplement s'ils ne voient pas qu'il ne s'agit pas du Hamas ou de la libération d'otages, mais de l'extermination d'un peuple, de son expulsion et de l'annexion totale de la Palestine.

Les experts en sécurité ne considèrent pas l'attaque du Hamas comme une surprise et se demandent pourquoi Israël n'a pas pu l'empêcher alors que la zone était minée par des détecteurs et des radars terrestres, aériens et maritimes. D'autres affirment qu'Israël était au courant de l'opération que le Hamas a baptisée "Déluge d'al-Aqsa" pour se venger de la profanation continue de la sainte mosquée par Israël.

Génocide à Gaza

En revanche, ce génocide à Gaza n'est que lâcheté de la part d'une armée qui se prétend la meilleure du monde, alors qu'il est facile d'être en queue de peloton avec la sixième flotte de Biden pour bombarder des enfants et des femmes avec plaisir. Je salue le courage du Secrétaire général de l'ONU Guterres et de Pedro Sanchez qui l'ont dénoncé à Netanyahou alors que l'Europe restait silencieuse. Comment peut-on rester silencieux face à cet atroce infanticide que le Pape François a qualifié de terrorisme ?

La défiance globale d'Israël, soutenue par l'Occident, ignore impunément plus de 140 résolutions de l'ONU condamnant sa politique de colonisation et les crimes commis contre la population civile palestinienne. L'État d'Israël est illégal depuis 1948 ; il a toujours été dirigé par des sionistes, des fondamentalistes de la Torah, dont l'objectif était et reste la création d'un foyer sur la terre palestinienne, alors colonisée par le Royaume-Uni. Ce qui, soit dit en passant, a été réalisé après l'attentat terroriste perpétré par des fanatiques sionistes, qui a fait près de 100 morts en 1946 à l'hôtel David, où les Britanniques avaient leur quartier général.

Depuis lors, le sionisme applique les règles fondamentales de l'occupation. C'est-à-dire l'expansion dans les territoires palestiniens, la Cisjordanie et Jérusalem, avec environ un million de colons armés dans une illégalité flagrante ou l'Apartheid et les check-points qui, pendant des décennies, ont empêché la circulation des Palestiniens dans les territoires occupés afin de bloquer leur développement politique, économique et social. Un mur de béton de quelque 765 km et des clôtures de plusieurs mètres de haut entourent et occupent le territoire de la Cisjordanie, que la Cour internationale de justice a qualifié d'illégal.

En outre, c'est le seul État qui poursuit et condamne des enfants devant des tribunaux militaires pour avoir jeté des pierres sur des chars. Il les emprisonne et, quand ce n'est pas le cas, les tue en toute impunité, ce qui constitue une autre violation des droits de l'enfant. Il viole aussi intentionnellement le droit à l'information en tuant plus de 110 journalistes jusqu'à présent dans son offensive à Gaza.

Le sionisme procède à un nettoyage ethnique classique afin de saper le développement démographique de la population palestinienne. Il bombarde des civils, des enfants et des femmes, qui sont ensuite tués dans des ambulances aux portes des hôpitaux, ainsi que dans des centres hospitaliers, des mosquées et même des cimetières qui explosent et dispersent des restes humains. Même les institutions de l'ONU et leurs représentants n'échappent pas à ce massacre macabre (plus de 100 membres du personnel tués).

Mais tant de défiance à l'égard de la communauté internationale est aussi le symptôme du désespoir d'un Netanyahou sans avenir politique et sans soutien public. Mis en accusation pour corruption, accablé par l'instabilité politique et par l'échec de son contrôle du Parlement au moyen d'une loi totalitaire, récemment annulée par la Cour suprême, il avait décidé, des mois plus tôt, de fuir dans la seule perspective d'un gain politique en occupant l'ensemble de la Palestine.

Cependant, les plans sionistes de Netanyahou, comme ceux de ses prédécesseurs, se sont toujours heurtés à la pierre d'achoppement du dernier bastion palestinien, la bande de Gaza, pour achever l'annexion. La profanation continue de la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l'Islam, était l'appât idéal pour déclencher la colère du Hamas ; un piège dans lequel il est tombé en se lançant dans son macabre "Déluge" que la Sécurité hébraïque a délibérément permis.

En effet, la libération des otages, pris par le Hamas, n'a pas été et n'est pas la priorité de Netanyahou. Il n'a pas réussi à libérer un seul otage. Il en a même tué trois. Et il a clairement indiqué qu'il n'échangerait pas les 132 otages encore détenus par le Hamas. Inutile de rappeler que le Hamas a été créé et financé par l'État hébreu lui-même, non seulement pour affaiblir l'OLP de Mahmoud Abbas, mais surtout pour l'utiliser comme prétexte à l'extermination progressive des Palestiniens après qu'il a été déclaré groupe terroriste.

Netanyahou espérait que la "normalisation", avant de résoudre le problème palestinien, lui permettrait d'avancer gratuitement vers une occupation totale, alors qu'aucun des pays arabes signataires des accords d'Abraham n'a renoncé aux droits historiques de la Palestine. Pour ces pays, la mosquée al-Aqsa est inaliénable. Et la bande de Gaza fait partie intégrante de l'État de Palestine, au même titre que la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

Le monde est aujourd'hui témoin d'un génocide soutenu par l'Occident, que la Cour internationale de justice examine à la demande de l'Afrique du Sud, avec de nombreux soutiens internationaux. Ni les États-Unis ni l'Europe n'ont défendu les droits civils des Palestiniens au cours de ces 75 années d'occupation violente. Ils ne font que reconnaître le droit d'Israël à se défendre, légitimant ainsi le crime et l'injustice. Mais cette Europe "suiveuse", dépourvue de personnalité politique (Real Politik) n'est pas une surprise pour nous ; elle a commis et permis l'holocauste juif qu'elle veut maintenant corriger avec cet autre holocauste.

La colère des pays arabes contre les Etats-Unis pour n'avoir tracé aucune ligne rouge dans la réponse israélienne, puis contre Netanyahou pour avoir franchi l'inimaginable, est telle qu'ils refusent de reconstruire Gaza sans une véritable feuille de route vers la création de l'Etat de Palestine. Qu'Antony Blinken, un juif, propose d'abord comme condition la réforme de l'Autorité palestinienne n'est pas seulement une plaisanterie, c'est aussi le signe que le conflit va continuer.

L'annexion de Gaza sèmera encore plus de haine et jettera le discrédit international sur l'État juif. Elle mettra en péril les accords d'Abraham et pourrait même créer un front arabo-islamique contre l'État d'Israël, les États-Unis et l'Europe. Et une crise pétrolière et gazière similaire à celle de 1973 n'est pas à exclure.

La cruauté inhumaine du sionisme est devenue le pragmatisme d'un Occident prétendument civilisé qui ne cherche qu'à contenir les pays arabes en colère. Une pratique courante qui se synchronise avec Blinken après chaque massacre israélien, mais sans aucune condamnation.

Combien de temps encore les sionistes continueront-ils à défier la communauté internationale ? Et combien de temps le soutien honteux de l'Occident à ces crimes humanitaires se poursuivra-t-il ?