Pour un référendum à Tindouf

La population sahraouie confinée dans les camps de la Hamada algérienne, au sud de Tindouf, n'est qu'une tragédie humaine. Le récit politique et propagandiste sur lequel ils ont été construits s'épuise en faveur d'une autonomie pour le Sahara, sous la pleine souveraineté du Royaume du Maroc.
De même, le projet national-communiste du Polisario, dilué dans le programme algérien expansionniste, anticapitaliste, anti-monarchiste et particulièrement anti-marocain, s'est éteint sans bruit. Par conséquent, la population retenue à Tindouf a été et est victime du Polisario, qui avait ses propres plans, étrangers aux intérêts des Sahraouis qu'il prétend représenter à travers l'Algérie.
Il existait plusieurs groupes de libération sahraouis, à savoir le MLS (Mouvement de libération du Sahara, 1968), le MOREHOB (Mouvement révolutionnaire des hommes bleus, 1969), le PUNS (Parti d'union nationale sahraoui, 1974) et le F.L.U. (Front de libération et d'unité, 1975). Le Polisario (Front populaire pour la libération de Sakia al-Hamra et Rio de Oro, 1973) a été formé au Maroc par des étudiants marocains de gauche pour la plupart. Tous ces groupes ont rejoint le Maroc, sauf le Polisario, qui était une organisation parallèle derrière laquelle l'Algérie camouflait ses prétentions.
Le projet du Polisario se fonde sur un texte d'inspiration communiste, qui met en évidence son idéologie et son aliénation comme suit : "Le Polisario va coopérer avec la révolution algérienne pour faire échouer les manœuvres tracées contre le tiers monde... La liberté s'obtient avec le fusil." C'est ainsi que le Polisario s'est jeté, avec la population prise en otage, dans les bras d'une Algérie satellite de l'URSS, qui se veut le rempart des mouvements de libération des peuples, mais incapable de libérer la Kabylie, avec sa langue et sa culture propres, qui est réprimée par les militaires algériens.
Le Polisario était accueilli, financé et entraîné par l'Algérie, la Libye de Kadhafi, Cuba, le Venezuela et l'URSS à l'époque. Le Maroc a donc lutté, pendant 16 ans (1975-1991), contre le bloc communiste dans toute sa splendeur. Il convient de noter que l'Algérie a soutenu et abrité l'ETA et le séparatiste canarien Cubillo, chef du MPAIAC, qui a été autorisé à diffuser sa propagande indépendantiste depuis une station de radio algérienne. Pour sa part, le Polisario, dans le "manifeste politique" de son 3e congrès en 1976, décrit les Canaries comme une "base militaire de l'impérialisme".
Le séparatiste Cubillo déclare, depuis son exil en Algérie, qu'il "utilisera le territoire du Sahara dans sa lutte armée contre l'archipel des Canaries" (ABC, 26 février 1978). À son tour, la dictature militaire algérienne présentera la question de la "décolonisation" des îles Canaries à l'Organisation de l'unité africaine (aujourd'hui l'Union africaine, UA). Le Maroc a voté contre, déclarant à l'époque, en 1978, que "les îles Canaries font partie intégrante du territoire espagnol... et qu'il ne reconnaît pas Cubillo ni son organisation séparatiste", tandis que des délégations de partis de gauche espagnols sont arrivées à Alger pour commémorer le deuxième anniversaire de la République du Polisario. C'est dans ce contexte, et toujours à partir de l'Algérie, que le Polisario a entrepris ses activités en s'attaquant à des civils innocents, assassinant et enlevant ignoblement des pêcheurs canariens et des travailleurs de la mine de Fosbucraa au sud d'El Ayoun. L'Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE) estime à 300 le nombre de victimes espagnoles du Polisario, et affirme que les auteurs de ces actes sont toujours en liberté sans avoir été jugés.
A ses débuts, le Polisario s'intéressait également aux soldats sahraouis récemment libérés par l'armée espagnole pour leur combat, et était très actif dans l'enlèvement de la population. Tout jeune homme qui ne rejoignait pas le Front était enlevé et emprisonné, comme ce fut le cas de Mrabbih Rabbou Maoulainine, parmi beaucoup d'autres. Leurs familles ont dû quitter leurs maisons pour rejoindre leurs enfants otages à Tindouf, et d'autres ont été trompés. Plus tard, lors de leurs escarmouches à l'intérieur du Sahara marocain, le Polisario a pris des familles sahraouies entières comme trophées pour les enfermer dans les camps. La population était leur atout pour soutenir l'histoire selon laquelle le Maroc est un pays colonisateur (Ana de Palacio, ancienne ministre espagnole des affaires étrangères - Atalayar, 19 mars 2021).
Alors que le Polisario dispose de chars russes d'une valeur de 1 million d'euros, la population sahraouie vit dans une extrême pauvreté depuis plus de 45 ans. De plus, il leur est interdit de développer toute forme d'activité économique générant des richesses et améliorant leur situation, car cela signifierait l'autonomisation des individus et la légitimation de leur enfermement. La devise du Polisario, qui prétend représenter les Sahraouis, est "plus la population est mal lotie, mieux c'est". Ainsi, les Sahraouis continuent d'être privés du strict nécessaire pour survivre dans un endroit aride et inhospitalier, et dans un état déplorable de malnutrition. Tout ceci est aggravé par la répression continue des rébellions à l'intérieur des camps.
Une aide substantielle de l'ONU, de l'agence ECHO de la Commission européenne, de l'Agence espagnole de coopération internationale et de développement (AECID) et de nombreuses mairies, associations pro-sahraouies et communautés autonomes de toute l'Espagne est prévue à cet effet et, malgré cela, les conditions de vie des Sahraouis restent pitoyables. L'Algérie et le Polisario affirment qu'il y a entre 150 000 et 170 000 Sahraouis confinés, tout en refusant un recensement indépendant et définitif. Les organisations neutres estiment qu'il y en a entre 70 et 90 000.
L'ONU incite à la fois à un véritable recensement et à conditionner l'aide humanitaire à un moment où les soupçons de fraude sont confirmés. Les rapports de l'OLAF, l'office anti-fraude de l'UE, ont démontré l'existence de détournements massifs des aides accordées. Et Bruxelles accuse directement Alger de détournement de fonds.
Il est indéniable que ces camps ont généré des avantages politiques, parvenant dans un premier temps à manipuler l'opinion publique de gauche en pleine guerre froide. Mais de l'eau a coulé sous les ponts. Aujourd'hui, il est prouvé qu'elle est un instrument de chantage politique et une source de revenus. C'est pourquoi le principe même abject qui a présidé à leur création a été invalidé. Ainsi, le Polisario, lui-même otage de l'Algérie, a fait des nomades sahraouis libres des hommes et des femmes attachés à un piquet au milieu de nulle part, mendiant l'aide internationale, alors que les provinces du Sud du Royaume sont en plein développement économique et ont besoin de ses hommes et femmes. Des provinces dotées d'infrastructures modernes grâce à l'implication du roi Mohamed VI lui-même et à la participation directe des Sahraouis eux-mêmes. En fait, les régents du Sahara, les maires, les gouverneurs provinciaux et régionaux sont tous des Sahraouis. Et beaucoup sont des rapatriés, dont des fondateurs et d'anciens dirigeants du Polisario.
La question du Sahara est réglée et l'incertitude de la population de Tindouf est ainsi levée. Par ailleurs, les revendications polisario-algériennes sont largement dépassées par la nouvelle dynamique géostratégique ouverte par le Maroc sur le continent africain, où il est à la fois acteur et réalisateur. La bataille géopolitique se joue donc pour le progrès des nations africaines, le développement humain comme frein à l'immigration et la sécurité face au terrorisme, loin de l'anachronisme rétrograde du Polisario et de son mentor l'Algérie, qui cherchent à déstabiliser la région.
La communauté internationale a le devoir moral de mettre fin à ce calvaire en exhortant l'Algérie et le Polisario à permettre le retour des Sahraouis de Tindouf en ouvrant un corridor humanitaire. Human Rights Watch avait déjà prévenu que la population confinée à Tindouf ne bénéficiait pas d'une totale liberté de mouvement et n'était pas autorisée à quitter les camps.
L'ONU pourrait-elle envoyer une mission pour un référendum sur le retour des otages de Tindouf ? Il est urgent d'identifier et de recenser la population qui y est détenue et d'organiser un référendum avec un "OUI" ou un "NON" au retour à la mère patrie.