La Méditerranée a besoin d'un plan de lutte contre le changement climatique

Les preuves scientifiques montrent que l'homme est en train de provoquer un changement climatique. Les conséquences sont graves et globales, avec des exemples continus de catastrophes naturelles, telles que les inondations ou les sécheresses, une augmentation des températures moyennes et la conscience que les ressources disponibles sont limitées et que des solutions sont nécessaires.
La région méditerranéenne souffre particulièrement de cette dégradation et de ses conséquences. L'élévation du niveau des mers, la salinisation des zones côtières, la désertification, la pollution de l'air et de l'eau ou les températures record menacent tous les pays méditerranéens, qui dépendent également de l'agriculture et du tourisme. La pénurie d'eau ne connaît ni frontières, ni pays, ni religions, et la situation nous oblige à nous mobiliser et à construire ensemble un avenir avec un environnement durable.
La seule solution est de travailler ensemble pour être efficace. Les pays méditerranéens doivent améliorer la coopération scientifique et technique, investir dans leurs propres technologies, éviter le gaspillage, adopter de meilleurs systèmes de gestion de l'eau et des autres ressources, revoir la déforestation, mettre un terme à la désertification et partager les informations. Sans planification, les conditions s'aggraveront et entraîneront d'importants mouvements de population, tels que les réfugiés climatiques, ainsi que davantage de chaos et de problèmes aux coûts économiques et sociaux élevés.
Face aux grands défis communs, la région a besoin d'un mode de fonctionnement et de vie différent, avec des réponses conjointes urgentes et efficaces, une meilleure gestion des ressources, l'arrêt de la menace du développement, la gestion du tourisme et la préservation du grand patrimoine historique commun.
Le grand défi méditerranéen est mondial, il dépasse les pays et leurs frontières. Nous devons créer un concept de vie durable qui s'attaque aux problèmes d'aujourd'hui dans le but d'offrir un meilleur avenir aux nouvelles générations. Ce n'est qu'en coordonnant les efforts dans le cadre d'une vision globale partagée par les acteurs publics et privés de la région qu'il sera possible de concevoir des solutions réalisables et efficaces.
Les premières actions sont prévues : accélérer la transition énergétique et réduire les émissions de carbone, tout en promouvant des pratiques durables qui impliquent tout le monde.
La nécessité d'un plan régional pour stimuler les énergies renouvelables de manière durable est primordiale, car la croissance démographique et la diversification économique ont entraîné une augmentation de la demande d'énergie. Les énergies renouvelables, bien que relativement récentes dans le paysage énergétique régional, ont un grand potentiel de réduction des coûts à long terme, de réduction des émissions de carbone, de préservation de la rareté de l'eau et de création d'emplois.
Dans la région méditerranéenne, l'approche de la lutte contre le changement climatique et de l'évolution vers la durabilité et les énergies renouvelables doit être holistique et entraîner les changements nécessaires non seulement dans la production et la consommation, mais aussi dans les collaborations multipartites, les partenariats public-privé, la pensée économique verte et les options de financement vertes. Tout le monde doit participer à ce mouvement pour obtenir l'impact nécessaire à un changement durable.
Prendre le changement climatique au sérieux représente une opportunité importante pour les économies de la région, car leur avenir dépend de la diversification, de l'efficacité et de la connectivité.
Toutes les entreprises de la région devront intégrer le financement de la lutte contre le changement climatique dans leurs politiques fiscales. Le besoin est d'environ 7 000 milliards de dollars à l'échelle mondiale d'ici la fin de la décennie.
Le changement climatique est en train de remodeler le discours politique dans le monde entier et de modifier les priorités des investisseurs. Cela incite les entreprises à donner la priorité à l'agenda climatique.
La région, en particulier le secteur privé, doit accélérer les investissements dans les technologies climatiques, investir dans des infrastructures de transport plus efficaces telles que les chemins de fer, le refroidissement urbain, le dessalement de l'eau et les technologies agricoles durables.
Toutes les entreprises et organisations de la région devront intégrer le financement de la lutte contre le changement climatique dans leurs politiques fiscales. Un espace fiscal doit être créé pour augmenter le financement de l'adaptation au climat.
Le besoin d'accroître le financement de la lutte contre le changement climatique est d'environ 7 000 milliards de dollars à l'échelle mondiale d'ici la fin de la décennie, le secteur privé étant censé combler 80 % du déficit de financement.
Fin novembre, la 28e conférence sur le changement climatique (COP28) se tiendra à Dubaï. Les enjeux sont de plus en plus connus et les attentes d'un esprit d'action collective et d'une réponse véritablement mondiale s'améliorent. Compte tenu de l'ampleur de l'impact et des répercussions directes dans notre région, les pays méditerranéens ne doivent pas rester à la traîne.
Il faudra un effort collectif, une aide considérable de la part des puissances mondiales les plus riches qui ont causé le plus de dommages au climat dans les pays les plus touchés.
Une relance verte collective doit être la voie à suivre si nous voulons assurer la durabilité de la planète et un avenir plus radieux pour les générations méditerranéennes actuelles et futures.