Le monde osera-t-il enfin affronter la menace du Polisario ?

- Un tabou diplomatique enfin brisé
- Du séparatisme à la guerre par procuration : l'axe de déstabilisation s'approfondit
- Clarté stratégique ou ambiguïté persistante : il est temps de redessiner les lignes
- La croisée des chemins internationale : sécurité, souveraineté et volonté stratégique
Alors que les menaces hybrides s'intensifient à travers le Maghreb et le Sahel, le monde ne peut plus se permettre de considérer le Front Polisario comme un mouvement de libération inoffensif. Derrière son discours séparatiste se cache un réseau complexe d'alliances avec l'Iran, le Hezbollah et des réseaux djihadistes transnationaux, qui sape directement la stabilité régionale et la sécurité euro-atlantique.
C'est pourquoi l'initiative législative du membre du Congrès Joe Wilson visant à classer le Polisario comme organisation terroriste est plus que symbolique. Elle reflète une reconnaissance longtemps attendue que le silence et l'ambiguïté ne sont plus tenables. Le moment est donc venu pour la communauté internationale de tracer une ligne juridique et stratégique claire. Cette analyse expose les preuves et l'urgence de la situation.
I agree with @SecRubio genuine autonomy under Moroccan sovereignty is the only feasible solution for the Sahara.
— Joe Wilson (@RepJoeWilson) April 11, 2025
I will introduce legislation to designate the Polisario as terrorists.
Iran & Putin gaining a foothold in Africa via Polisario. Connect the dots: axis of aggression. https://t.co/pTEGfIlc8d
Un tabou diplomatique enfin brisé
Ainsi, le 11 avril 2025, le membre du Congrès américain Joe Wilson a annoncé son intention de présenter un projet de loi visant à désigner le Front Polisario comme organisation terroriste. Soutenue par des législateurs influents des deux chambres, cette initiative reflète une prise de conscience croissante à Washington et au-delà de la menace que représente ce groupe séparatiste pour la sécurité dans une région de plus en plus en proie à des menaces hybrides et asymétriques.
Loin d'être un geste symbolique, l'initiative du Congrès américain brise un tabou diplomatique de longue date et introduit une perspective pragmatique pour comprendre les menaces hybrides auxquelles sont confrontés le Maghreb, le Sahel et au-delà.
Du séparatisme à la guerre par procuration : l'axe de déstabilisation s'approfondit
Cette initiative reflète une escalade des menaces qui ne peut plus être ignorée. Elle s'appuie sur un ensemble de renseignements et de rapports de terrain qui mettent en évidence des liens opérationnels plus profonds. Depuis des années, des sources corroborées, récemment renforcées par les révélations du Washington Post, ont mis en évidence des liens opérationnels entre le Front Polisario, l'Iran et le Hezbollah. Ces révélations valident l'initiative du membre du Congrès Wilson. Citant des sources régionales et européennes, le Post a révélé que l'Iran avait formé des centaines de combattants du Polisario en Syrie, par le biais de réseaux coordonnés avec le Hezbollah.
Au cœur de ce réseau se trouve un partenariat évolutif qui transcende les idéologies, ancré dans la logistique, la stratégie et des objectifs géopolitiques communs. Le démantèlement de ces cellules par les nouvelles autorités syriennes, dans le cadre de leur vaste campagne de répression contre la contrebande et les mandataires iraniens, confirme que le Polisario ne peut plus être considéré comme un acteur local dans un conflit régional.
En réalité, il est désormais un maillon actif d'un axe transrégional de militarisation et de déstabilisation qui s'étend du Levant au Sahel. Cet alignement opérationnel au sein du croissant chiite renforce les arguments en faveur d'une reclassification du Polisario en tant qu'entité terroriste, conformément aux principes de la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Bien avant ces récentes révélations, des rapports antérieurs avaient déjà esquissé les contours d'un alignement inquiétant. Un rapport du Conseil de sécurité des Nations unies (S/2018/812) faisait référence à des livraisons d'armes via l'Algérie, impliquant Yas Air, identifiée par le Trésor américain Trésor américain comme étant la branche logistique de la Force Qods.
Bien que le rapport ne nomme pas directement le Polisario, la trajectoire de la cargaison vers le Maghreb, ainsi que les liens du Hezbollah et de l'Iran avec les réseaux séparatistes, ne laissent guère de doute quant à l'existence d'une ligne d'approvisionnement indirecte renforçant les capacités du Polisario. Cette triade logistique - manipulateurs iraniens, intermédiaires algériens, bénéficiaires sahraouis - révèle une architecture intégrée conçue pour étendre l'axe chiite vers le flanc sud de l'OTAN.
Ces transferts ont eu lieu dans le cadre de l'accord stratégique conclu en 2016 entre l'Iran et l'Algérie, visant à contourner les sanctions occidentales contre Téhéran. Selon d'autres sources, le Hezbollah a joué un rôle essentiel dans la formation militaire du Polisario, comme l'a documenté le Counter Extremism Project en 2023. Ces synergies positionnent le Polisario comme un relais de l'axe chiite dans un théâtre géostratégique où l'Iran, sous le couvert de la latence nucléaire, cherche à renforcer sa position contre l'OTAN.
Il convient de noter qu'en 2018, le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran après avoir présenté des preuves concrètes de transferts d'armes au Polisario via le Hezbollah. Parallèlement, des voies de financement informelles, notamment via le système hawala, ont été identifiées comme des canaux permettant aux fonds liés à l'Iran d'atteindre les séparatistes. Ces développements reflètent une tentative plus large de l'Iran d'exercer son influence au détriment de la stabilité en Afrique du Nord.
Au-delà du domaine tactique, ces liens opérationnels visent à redéfinir les sphères d'influence sur le flanc sud de l'OTAN, une ligne de fracture géopolitique de plus en plus ciblée par les acteurs révisionnistes. Sur un autre axe d'instabilité régionale, le paysage des menaces a évolué au Sahel de manière asymétrique et juridiquement alarmante, en particulier en raison des changements djihadistes parmi les éléments liés au Polisario.

De nombreux rapports de renseignement et organisations spécialisées ont retracé la radicalisation de jeunes Sahraouis des camps de Tindouf qui ont ensuite rejoint des affiliés de l'EI dans le Grand Sahara (ISGS) ou AQMI. Le cas le plus emblématique est celui d'Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien cadre du Polisario devenu chef de l'EI, désigné comme terroriste par l'ONU. Ces trajectoires soulignent les ponts idéologiques, logistiques et territoriaux entre le séparatisme armé et l'extrémisme djihadiste dans un corridor Sahel-Sahara caractérisé par un faible contrôle de l'État.
Les implications de ces conclusions ne sont pas seulement analytiques : elles exigent un réajustement des politiques. Ce croisement entre mouvements irrédentistes et terroristes a de graves implications pour le droit international, notamment en ce qui concerne l'interdiction de soutenir des entités armées qui violent les normes humanitaires.
Cette menace est aggravée par la transformation du sud de l'Algérie en une zone de non-droit, servant de refuge aux réseaux criminels transnationaux impliqués dans le trafic d'armes, le trafic de drogue et la traite des êtres humains. La récente arrestation au Niger du terroriste notoire Inkinane Ag Taher, qui serait lié aux milieux sécuritaires algériens, ne fait qu'accroître les inquiétudes régionales.
À cet égard, les camps de Tindouf ne sont pas seulement des zones grises sur le plan humanitaire ; ils sont devenus un terrain fertile pour le recrutement de djihadistes. Le rapport 2024 de l'Initiative mondiale contre le crime organisé transnational souligne que des combattants de l'ISGS ont trouvé refuge dans ces camps à la suite d'opérations militaires dans les régions de Kidal, Tombouctou et Liptako-Gourma au Mali.
Des enquêtes publiées dans le magazine français Jeune Afrique (mars 2025) ont mis au jour des filières de trafic d'armes reliant Tindouf et Kidal, gérées par des réseaux touaregs liés à Ag Taher. Cet environnement poreux prouve que le Polisario n'est pas un acteur isolé, mais fait partie intégrante d'un réseau criminel transnational qui exploite le vide sécuritaire en Algérie.
Ces camps, sous le contrôle exclusif du Polisario et bénéficiant du soutien logistique de l'Algérie, constituent une lacune du droit international. De nombreux rapports de l'ONU et d'ONG documentent des détentions arbitraires, des disparitions forcées et des actes de torture. Un rapport de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) de 2007 a révélé des détournements systématiques de l'aide humanitaire, notamment la falsification de listes de bénéficiaires et la revente de fournitures sur les marchés algériens et mauritaniens.
L'endoctrinement idéologique et militaire aggrave encore les inquiétudes, les enfants étant enrôlés dans des formations paramilitaires en violation des normes internationales de protection de l'enfance (Human Rights Watch, Appel de Genève).
La radicalisation au sein des rangs du Polisario va au-delà de la rhétorique séparatiste. Une enquête menée en 2022 par le Centre de politique de sécurité de Genève a révélé comment des prédicateurs salafistes expulsés d'Europe ont été recrutés pour endoctriner les jeunes de Tindouf.
Financés par des cryptomonnaies, selon le Blockchain Intelligence Group, ces programmes visent à fusionner le séparatisme sahraoui avec les discours djihadistes anti-occidentaux. Cette tendance a atteint son paroxysme en novembre 2024, lorsqu'un convoi de la MINURSO a été attaqué par une faction dissidente du Polisario alignée sur AQMI.

Clarté stratégique ou ambiguïté persistante : il est temps de redessiner les lignes
Outre les violations humanitaires et criminelles, les attaques du Polisario contre des civils marocains, notamment les tirs de roquettes et le blocus du poste-frontière de Guerguerat en 2020, compromettent la libre circulation des personnes et des biens en Afrique de l'Ouest. Ces actions s'inscrivent dans un contexte de montée en puissance des groupes terroristes basés au Sahel, tels que le GSIM et l'ISGS, affiliés respectivement à Al-Qaïda et à l'EI.
Le Maroc n'a pas été épargné. En février 2025, les autorités marocaines ont démantelé une cellule affiliée à l'EI composée de 12 individus qui préparaient des attentats coordonnés sur le territoire national. Le commandant du groupe est lié à la branche sahélienne de l'EI.
Ainsi, en raison de sa position ferme dans la lutte contre le terrorisme et de sa coopération étroite avec ses partenaires occidentaux, le Maroc est devenu une cible stratégique pour l'ISGS. Cette hostilité djihadiste reflète une tentative plus large de déstabiliser un État régional pivot considéré comme un rempart contre le chaos.
Le parcours et les liens logistiques de plusieurs individus suggèrent des recoupements dangereux entre les camps de Tindouf gérés par le Polisario en Algérie et les factions terroristes actives au Sahel. Le parcours d'Al-Sahraoui en est un exemple typique. Ces intersections entre séparatisme, criminalité et extrémisme violent mettent en évidence la menace que représente le Polisario, exploité comme un proxy géopolitique.
Dans ce contexte, la menace djihadiste sahélienne ne peut être dissociée des zones grises juridiques que sont les espaces non gouvernés comme Tindouf, qui servent de plaques tournantes pour le recrutement, la contrebande et la coordination. Certains États et institutions continuent malheureusement de considérer le Polisario à travers le prisme dépassé d'un « mouvement de libération ».
Cependant, un examen des faits offre une image plus sombre. Les rapports de l'OLAF, les enquêtes menées par des ONG crédibles telles que Human Rights Watch et les conclusions des agences de sécurité internationales mettent tous en évidence non seulement les pratiques autoritaires, mais aussi l'exploitation d'une population captive et la vulnérabilité du groupe à la radicalisation et à la violence.
Par conséquent, alors que les menaces hybrides redessinent les lignes de fracture régionales, la frontière entre les mouvements séparatistes et les groupes armés radicalisés devient de plus en plus floue. En effet, l'initiative de Joe Wilson n'est donc pas seulement un acte politique, mais un appel à la clarté juridique et stratégique pour défendre la stabilité du Maghreb et du Sahel.

La récente reconnaissance par les États-Unis et la France de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud souligne ce changement. Elle marque l'émergence d'une nouvelle doctrine face aux menaces hybrides et valide une évaluation plus pragmatique du Polisario en tant qu'acteur déstabilisateur qui sape la cohésion régionale et les intérêts euro-atlantiques. Cela n'exclut pas une solution politique au conflit régional, mais une telle solution doit être débarrassée de toute implication terroriste afin de créer un espace pour une paix véritable et un ordre juridique.
En conséquence, le Front Polisario ne peut être reconnu comme un acteur international légitime au regard des normes établies en matière de souveraineté, car il ne dispose pas d'un contrôle territorial effectif, d'une légitimité institutionnelle ou d'une reconnaissance au-delà d'un cercle de plus en plus restreint d'alliés idéologiques.
Il fonctionne plutôt comme un vecteur de déstabilisation géostratégique dans le corridor Maghreb-Sahel, facilitant activement la convergence des menaces transnationales grâce à une collusion avérée avec le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, les réseaux logistiques illicites du Hezbollah et les factions djihadistes qui exploitent les zones non gouvernées.
Selon les dernières évaluations des services de renseignement de l'AFRICOM (2023-2024), les camps de Tindouf administrés par le Polisario en Algérie servent de points de transit pour le transfert d'armes sophistiquées, notamment des drones fabriqués en Iran et des MANPADS, destinés à l'ISGS et aux affiliés d'AQMI.
Ce lien opérationnel exige un réajustement des cadres de sécurité des États-Unis et de leurs alliés, en donnant la priorité aux paradigmes de lutte contre le terrorisme en vertu des autorités du titre 50 (régissant les opérations de renseignement et les actions secrètes des États-Unis en matière de défense de la sécurité nationale) et des désignations du décret 13224 (signé en 2001 pour geler les avoirs liés au terrorisme et criminaliser le soutien matériel), plutôt qu'aux discours obsolètes sur l'autodétermination.

Les violations répétées du droit international humanitaire par le groupe, depuis les tirs de roquettes visant des civils à Laâyoune en 2021 jusqu'au détournement systématique de l'aide de l'UE pour l'achat d'armes, le classent comme une « entité non étatique malveillante » selon la doctrine du DOD (JP 3-05.1). Son rôle dans la campagne par procuration menée par l'Algérie pour perturber la consolidation du Maroc sur la côte atlantique, notamment en ciblant le gazoduc Nigeria-Maroc, soutenu par l'UE à hauteur de 25 milliards de dollars, et le pôle technologique de Dakhla, souligne son utilité en tant qu'instrument de guerre hybride.
Ignorer cette réalité, c'est ignorer les leçons tirées après le 11 septembre. Par conséquent, l'ambiguïté à l'égard des acteurs non étatiques ayant des liens avérés avec des réseaux terroristes désignés, tels que définis dans le décret 13224, risque d'entraîner une déstabilisation régionale en cascade.
L'initiative législative du membre du Congrès Wilson s'aligne sur l'impératif de dissuasion intégrée de la stratégie de défense nationale de 2022, qui donne la priorité à la neutralisation des menaces dans la zone grise avant qu'elles ne dégénèrent en crises conventionnelles. La reclassification du Polisario via les mécanismes du titre 50 (autorisant des opérations antiterroristes ciblées) n'est pas une formalité bureaucratique, mais une nécessité doctrinale pour sécuriser le flanc sud de l'OTAN et protéger les infrastructures sous-marines critiques qui relient l'Europe aux corridors énergétiques et numériques de l'Afrique de l'Ouest grâce aux sanctions prévues par le décret 13224 à l'encontre des entités qui ciblent ces actifs et à la perturbation des réseaux logistiques hostiles rendue possible par le titre 50.
Ainsi, cette entreprise séparatiste soutenue par l'Algérie ne doit plus être perçue comme un mouvement territorial. Sa collusion soutenue avec l'Iran, canalisée par Alger, le place au cœur d'un réseau d'influence asymétrique qui met en péril l'équilibre régional et transrégional. Le soutien qu'il reçoit du Hezbollah et ses liens opérationnels avec des groupes armés non étatiques à travers le Sahel soulignent une convergence stratégique : le séparatisme idéologique, les réseaux chiites transnationaux et la criminalité transfrontalière s'allient pour éroder la sécurité euro-méditerranéenne.
De ce fait, le Polisario n'est pas un acteur indépendant. Il fonctionne comme un vecteur non conventionnel dans la stratégie de pression régionale de l'Algérie, mobilisé dans une confrontation indirecte avec le Maroc. Cet enchevêtrement avec l'axe Iran-Hezbollah menace directement les intérêts euro-atlantiques. Le sud du Maroc est un pivot de la sécurité énergétique et des télécommunications de l'Europe : 80 % des câbles sous-marins à fibre optique reliant l'Europe et l'Afrique de l'Ouest passent près de Dakhla.
En 2023, le Polisario a signalé sa capacité et son intention de mener des frappes de roquettes contre cette ville stratégique, dévoilant ainsi une stratégie coercitive visant à saper la souveraineté marocaine et à déstabiliser les nœuds d'infrastructures critiques euro-atlantiques en Afrique du Nord.
Cette projection de menace calibrée, qui exploite des tactiques asymétriques pour cibler les corridors énergétiques, maritimes et numériques, s'inscrit dans la stratégie de guerre hybride de Téhéran, qui exploite l'agression dans les zones grises pour éroder la résilience du flanc sud de l'OTAN.
La région devrait également accueillir des projets stratégiques tels que le gazoduc Nigeria-Maroc, soutenu par l'UE. Par conséquent, il est essentiel de désigner le Polisario comme un groupe terroriste afin de protéger ces infrastructures, conformément aux recommandations de l'Atlantic Council de 2023 sur les menaces hybrides en Afrique du Nord.
Exploitant des territoires non gouvernés pour le transit, l'entraînement et le déploiement tactique, le Polisario est devenu un centre hybride de déstabilisation opérant au-delà des frontières. Le reclasser comme acteur terroriste n'est plus une option, c'est un impératif stratégique pour la sécurité euro-atlantique. Alors que le Sahel devient rapidement un terrain d'entraînement pour les affiliés de l'État islamique et d'Al-Qaïda, tolérer des acteurs ambigus constitue une faille critique dans la chaîne de sécurité collective.

La croisée des chemins internationale : sécurité, souveraineté et volonté stratégique
Alors que l'architecture sécuritaire du Sahel continue de s'effriter, la désignation du Polisario comme groupe terroriste n'est pas une option, mais une nécessité. Les résolutions 2351 (2017) et 2494 (2019) du Conseil de sécurité des Nations unies appellent à une action ferme contre les menaces transnationales.
En démantelant 32 cellules terroristes entre 2020 et 2024, le Maroc prouve son rôle de rempart. L'inaction sur la question du Polisario équivaudrait à un apaisement, compromettant la stabilité du Maghreb au nom de l'opportunisme politique et au détriment des normes juridiques internationales.
En tant que nation fermement engagée dans la lutte contre le terrorisme, le Maroc reste un pilier de la stabilité dans la région. Reconnaître cela nécessite d'aligner les positions juridiques et diplomatiques sur les réalités du terrain. Qualifier le Polisario d'organisation terroriste n'est pas une manœuvre politique ou un ajustement à court terme : c'est une nécessité urgente fondée sur le droit international et les obligations de sécurité collective.
La résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l'unanimité après le 11 septembre, charge les États membres de « réprimer le terrorisme par tous les moyens légaux » (article 1) et de « s'abstenir de fournir toute forme de soutien, actif ou passif, aux entités ou aux individus impliqués dans des actes terroristes » (article 2).

Les attaques délibérées du Polisario contre des civils, son recours à des enfants soldats, le détournement de l'aide humanitaire et ses liens opérationnels avec le Hezbollah et des factions djihadistes au Sahel répondent sans équivoque à ces critères. L'article 4 appelle également les États à empêcher le transit et l'implantation de terroristes dans des zones non réglementées, ce qui correspond directement au statut de zone de radicalisation anarchique qu'est Tindouf.
Compte tenu de la montée des menaces hybrides et de la crise sécuritaire qui s'aggrave au Sahel, la communauté internationale est désormais confrontée à un choix déterminant. Deux visions régionales concurrentes se dégagent. D'une part, la vision du Maroc sous le règne du roi Mohammed VI vise la stabilité à travers des initiatives géoéconomiques transnationales telles que le gazoduc Nigeria-Maroc et le port atlantique de Dakhla, une diplomatie Sud-Sud proactive comprenant la formation d'imams et des partenariats agro-pastoraux, et une stratégie d'intégration du Sahel atlantique via l'Appel de Rabat et la coopération avec la CEDEAO. De l'autre, l'approche obstructionniste de l'Algérie repose sur le maintien d'une zone tampon de conflit, le soutien au Polisario et l'alignement sur des protecteurs révisionnistes de l'instabilité tels que l'Iran.
Il ne s'agit plus d'une question d'idéologie, mais d'un choix fondamental en matière de sécurité. En conséquence, les démocraties occidentales doivent cesser de se bercer d'illusions diplomatiques à propos du Polisario et reconnaître sa dérive terroriste comme une menace directe pour la sécurité euro-atlantique.