Le Cap-Vert viole le droit diplomatique et se transforme en un état de non-droit

Palacio de Justicia Cabo Verde

Refusant de respecter l'immunité du diplomate Alex Saab, de passage au Cap-Vert dans le cadre d'une mission spéciale en Iran, le Cap-Vert a procédé à son arrestation, exécutant les ordres de l'ancienne administration de Donald Trump, en vue de son extradition. L'arrestation n'a aucune base légale et se poursuit depuis le 12 juin 2020. 

L'étau se resserre contre le gouvernement du Cap-Vert. On savait déjà que l'arrestation et la détention du diplomate vénézuélien Alex Saab avaient été jugées totalement arbitraires par la Cour de justice de la CEDEAO, qui a ordonné sa libération immédiate le 15 mars 2021. Le gouvernement du Cap-Vert a cependant continué à s'engager dans l'illégalité et à multiplier les violations du droit international et des droits de l'homme, refusant d'exécuter ce jugement international contraignant. Le Venezuela n'a cessé de protester et le différend a pris des proportions sans précédent. La violation de l'immunité diplomatique par un Etat est rare et va à l'encontre des valeurs les plus fondamentales de la communauté internationale. 

Presidente de Cabo Verde con Obama

Désormais, une source anonyme proche des chancelleries impliquées, nous indique que le différend s'étend. En effet, l'Iran aurait exprimé par voie officielle sa profonde inquiétude au gouvernement du Cap-Vert concernant "les conséquences de la violation des principes fondamentaux du droit international public et celles de l'ingérence dans les relations bilatérales entre l'Iran et le Venezuela". En outre, l'Iran "exige que toutes les mesures nécessaires soient prises pour mettre fin à la détention de M. Saab et que, dans le respect de l'immunité de M. Saab en tant qu'envoyé spécial, il soit autorisé à poursuivre, sans interruption, son voyage en tant qu'envoyé spécial du gouvernement vénézuélien". L'Iran exige la fin du processus d'extradition vers les États-Unis et proteste vivement contre ces violations du droit international par le Cap-Vert. 

Contrairement à ses obligations fondamentales en vertu du droit international, qui exigent du Cap-Vert qu'il engage le dialogue et agisse de bonne foi pour trouver des solutions pacifiques aux différends avec d'autres États, le gouvernement cap-verdien a choisi de rester silencieux, ignorant les appels au dialogue lancés par une série d'organismes internationaux, dont l'Union africaine, la CEDEAO et le Venezuela. Le différend prend des proportions sans précédent. La protestation de l'Iran est claire et sans ambiguïté : le droit international est violé et Saab doit être libéré. Le Cap-Vert va-t-il continuer à se complaire dans un silence coupable ? Les conséquences juridiques, diplomatiques, politiques, économiques et géopolitiques pour le Cap-Vert de cet affront aux règles élémentaires de la communauté internationale, que tous les Etats respectent (même lorsqu'ils sont en guerre), sont abyssales.