Le Maroc s'attaquera au problème du MENAS

La crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc semble connaître une première issue positive. Le gouvernement marocain adoptera des mesures pour rapatrier les MENAS (mineurs étrangers non accompagnés) qui vivent à leurs risques et périls dans différents pays de l'Union européenne, notamment en Espagne et en France. Leur situation précaire, entre charité et délinquance, est devenue ces jours-ci l'une des questions les plus controversées auxquelles sont confrontées les autorités et l'image du Maroc.
La solution au problème a été décrétée personnellement ces dernières heures par le roi Mohamed VI, dans un ordre communiqué aux ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Les chefs des deux départements ont immédiatement répondu positivement. Dans la recherche d'une solution, ils ont annoncé qu'ils prendront contact avec les gouvernements des pays où résident des enfants et des jeunes de moins de dix-huit ans qui peuvent prouver leur origine marocaine et qui ne sont pas accompagnés par des parents ou d'autres adultes.
Dans des explications ultérieures, il a été précisé qu'elle ne s'occupera que des "MENAS" dont l'origine marocaine est claire, et que les mesures de rapatriement ou de protection ne concerneront pas les mineurs d'autres pays entrés en Europe par le biais de l'émigration clandestine. Le nombre de personnes touchées est inconnu et difficile à déterminer. Les dernières données disponibles en Espagne datent de 2019 et sont estimées à 12 301 personnes qui ont été identifiées. On pense actuellement qu'il y en a plus. Il n'est pas certain qu'il s'agisse uniquement de Marocains : il y a aussi des Algériens et d'autres pays du Maghreb.
L'opération prévoit quelques difficultés, à commencer par la résistance de la grande majorité des mineurs concernés à être évacués. Il y en a aussi qui ont trouvé la protection de familles espagnoles, qui résisteront à leur perte, et dans d'autres cas, les autorités marocaines devront vaincre la résistance de leurs parents qui sont habitués à ce qu'en Espagne, comme en France et dans d'autres pays, ils les élèvent, les éduquent et leur donnent des droits de résidence quand ils seront grands.