L'impact de la chute de Bachar Al-Assad sur l'Iran et son peuple

Bashar Al-Assad - PHOTO/FILE
Bashar Al-Assad - PHOTO/FILE
Depuis plus de quarante ans, la Syrie, sous la direction de la famille Assad, est l'un des principaux alliés du régime iranien, permettant à Téhéran d'étendre son influence au Moyen-Orient
  1. L'impact psychologique sur le peuple iranien
  2. Un catalyseur pour l'opposition iranienne
  3. Le contexte mondial et la vulnérabilité du régime iranien
  4. Conclusion : le vent du changement en Iran

Partenaire clé dans ses guerres par procuration, le régime Assad a facilité le contrôle iranien sur le Liban par l'intermédiaire du Hezbollah et a fourni un corridor stratégique aux forces iraniennes vers l'Irak, la Syrie et d'autres territoires, reliant Téhéran à Beyrouth.

Toutefois, l'effondrement récent du régime d'Al-Assad après une défaite militaire rapide et inattendue en 11 jours représente un coup dévastateur pour l'Iran, tant sur le plan stratégique que psychologique.

L'impact psychologique sur le peuple iranien

La chute du régime d'Assad a eu un impact profond sur le peuple iranien, en particulier sur ceux qui ont souffert de la théocratie répressive des mollahs. Pendant des années, le régime iranien a promu un récit d'invulnérabilité et d'hégémonie régionale, fondé en partie sur son alliance avec Assad. L'effondrement d'un partenaire aussi proche remet directement en cause ce discours et renforce la perception que même les dictatures les plus enracinées peuvent vaciller et tomber.

Pour les Iraniens ordinaires, cela représente non seulement la chute d'un dictateur étranger, mais aussi une leçon symbolique : le changement est possible. La défaite d'un régime soutenu par les Gardiens de la révolution iraniens et un vaste réseau de milices montre que même les structures autoritaires apparemment impénétrables sont vulnérables. Elle alimente l'espoir d'un peuple qui, pendant des décennies, a été confronté à la répression, aux difficultés économiques et à un environnement politique hostile.

Un catalyseur pour l'opposition iranienne

Le peuple iranien et son opposition organisée se sentent encouragés par la chute d'Assad. Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dirigé par Maryam Radjavi, affirme depuis longtemps que les jours du régime iranien sont comptés, malgré son imposant appareil militaire et de sécurité. L'effondrement rapide du régime Assad offre au peuple iranien, en particulier aux partisans du CNRI, la preuve tangible que le régime des mollahs n'est pas aussi puissant qu'il en a l'air.

La vision de le CNRI pour l'Iran n'est pas seulement un idéal théorique. Elle est soutenue par un mouvement de résistance bien organisé dans le pays, dirigé par l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI/MEK), qui a joué un rôle crucial en dénonçant la corruption du régime, y compris ses ambitions nucléaires, et en organisant des manifestations et des soulèvements dans tout l'Iran. Les unités de résistance de l'OMPI opérant clandestinement en Iran sont devenues une force de plus en plus puissante pour contester l'appareil de sécurité du régime, en particulier le CGRI.

La chute d'Assad n'est pas seulement un coup porté aux ambitions régionales de l'Iran, mais aussi un témoignage de la fragilité du régime iranien lui-même. L'opposition a le sentiment profond que si Assad, un dirigeant autrefois puissant et soutenu par l'Iran, a pu s'effondrer aussi rapidement, il en va de même pour le régime iranien. Cette conviction peut galvaniser les efforts à l'intérieur de l'Iran et alimenter un nouveau sentiment de détermination à renverser les mollahs.

Pour le peuple iranien, en particulier ceux qui souffrent des conditions économiques difficiles imposées à la fois par la mauvaise gestion intérieure et les sanctions internationales, la chute d'Assad offre une puissante victoire symbolique. Elle montre que même les régimes profondément enracinés sont vulnérables et que le régime actuel de Téhéran - dont les politiques ont déstabilisé une grande partie du Moyen-Orient - peut être renversé. L'impact psychologique sur les Iraniens ordinaires est considérable, car ils considèrent qu'un changement de régime est non seulement possible, mais imminent.

Le contexte mondial et la vulnérabilité du régime iranien

Depuis des années, l'Iran poursuit une stratégie de déstabilisation régionale, utilisant son alliance avec Assad, le Hezbollah et divers alliés en Irak et au Yémen pour étendre son influence. La chute d'Assad représente une rupture significative dans cette stratégie, conduisant à une situation dans laquelle la capacité de l'Iran à projeter sa puissance dans la région est désormais soumise à un examen plus approfondi. Pour le peuple iranien, il s'agit d'un autre signe clair que son gouvernement perd le contrôle, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international.

Cette vulnérabilité croissante a suscité une opposition grandissante au sein même de l'Iran. La défaite de l'armée d'Assad, autrefois considérée par de nombreux analystes comme l'une des forces les plus puissantes de la région, démontre que même les armées les plus redoutables peuvent s'effondrer sous la pression. Cette leçon trouve un écho profond auprès du peuple iranien, qui assiste à une crise économique, à des manifestations de grande ampleur et à une agitation croissante dans son propre pays. Le régime des mollahs, que l'on croyait imprenable, semble aujourd'hui plus vulnérable que jamais.

Maryam Rajavi y miembros del Parlamento Europeo - PHOTO/NCRI
Maryam Radjavi et des membres du Parlement européen - PHOTO/NCRI

Conclusion : le vent du changement en Iran

Depuis plus de quarante ans, l'Iran est sous le joug d'une dictature religieuse qui a infligé d'immenses souffrances à son peuple et causé des ravages dans tout le Moyen-Orient. Le régime des mollahs a supprimé les libertés, étouffé la dissidence et maintenu un climat de peur et de répression.

Mais le vent du changement commence à souffler. La chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, un allié clé de l'Iran, et la montée en puissance de la résistance iranienne indiquent que le temps du changement approche à grands pas. 

La principale opposition iranienne, dirigée par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), s'est engagée à instaurer une république libre, démocratique et laïque. Le leadership de Maryam Radjavi repose sur son plan en dix points pour un Iran démocratique. Ce plan énonce les principes clés de l'Iran de demain, notamment l'abolition de la peine de mort, l'égalité des droits pour les femmes, la séparation de la religion et de l'État et la mise en place d'un gouvernement respectueux de la liberté d'expression et de la tolérance religieuse. Le plan prévoit également une transition pacifique vers la démocratie, avec un gouvernement intérimaire organisant des élections libres dans les six mois suivant la chute du régime.

Lors d'une récente réunion au Parlement européen, Mme Radjavi a réaffirmé l'engagement indéfectible de la Résistance en faveur de la liberté, de l'égalité des sexes et de la séparation de la religion et de l'État. Cet engagement est parfaitement résumé dans ses slogans, qui sont devenus un cri de ralliement pour la Résistance : « Pas de hijab obligatoire, pas de religion obligatoire et pas de gouvernement obligatoire ».

Il est temps que la communauté internationale les soutienne et contribue au changement de régime dont l'Iran a désespérément besoin.