La troisième voie : l’unique issue à la crise iranienne

Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)
Depuis le déclenchement du conflit du 7 octobre, la Résistance iranienne n’a cessé d’alerter sur l’état de crise terminale du régime
  1. Entre guerre et complaisance : une impasse à éviter
  2. Une Résistance enracinée dans le peuple
  3. Un plan de transition démocratique crédible

Pour éviter un nouveau soulèvement — potentiellement décisif — le dictateur religieux a allumé l’étincelle de la guerre. De même que peu croyaient à la fin du régime syrien, nombreux sont ceux qui peinent encore à envisager la chute imminente du régime iranien.

La guerre entamée le vendredi 13 juin ouvre une phase particulièrement critique, tant pour la région que pour la Résistance. Mais le véritable affrontement se joue entre le peuple iranien et la dictature théocratique, une lutte enracinée depuis 43 ans. Le régime fondé par Khomeiny a systématiquement tenté de masquer ce combat fondamental en attisant des conflits extérieurs.

Ainsi, la seule solution viable passe par le renversement du régime par le peuple iranien et sa résistance organisée.

Entre guerre et complaisance : une impasse à éviter

La communauté internationale n’a pas à choisir entre une guerre imposée par le régime et une politique de complaisance qui a permis à ce dernier de s’affirmer. Il existe une troisième voie.

Le 18 juin, Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a affirmé, pendant un discours à Strasbourg au Parlement européen : « Aujourd’hui nous voyons que la complaisance a en effet conduit à imposer la guerre. Une fois de plus, je souligne que la paix et la sécurité dans cette partie du monde nécessite un changement de régime en Iran, réalisé par le peuple iranien et sa Résistance. »

En 2002, le CNRI révélait l’existence du programme nucléaire clandestin du régime. Depuis, par conférences, discours et articles, il a mis en garde contre le danger d’un Iran doté de l’arme nucléaire — mais surtout, contre les ingérences régionales, cent fois plus destructrices encore.

Pourtant, ces efforts ont conduit à une situation paradoxale : alors que le CNRI était placé sur les listes terroristes occidentales et n’en a sorti qu’en 2012, le régime poursuivait en toute liberté l’enrichissement de l’uranium !

Après l’accord de 2015, malgré la libération de 150 milliards de dollars d’avoirs gelés, le régime a poursuivi un enrichissement à 60 %, atteignant la matière nécessaire pour dix bombes. Il a ensuite embrasé la région via ses milices. La passivité internationale a permis que cette guerre soit imposée dans le sang et le chaos.

Une Résistance enracinée dans le peuple

Malgré les massacres de 1981 et 1988 — notamment l’exécution de 30 000 prisonniers politiques — la Résistance iranienne est restée debout. Forte d’un lien indéfectible avec le peuple, elle a su implanter, depuis une décennie, des unités de résistance à travers tout le pays.

Aujourd’hui, ces milliers d’unités, actives dans tout l’Iran, défendent à la fois l’unité nationale et l’aspiration à la démocratie. Rien qu’en un an, elles ont mené plus de 3 000 actions contre la répression, et des milliers de campagnes de sensibilisation.

Issues pour beaucoup de la génération Z, ces jeunes s’inspirent de slogans tels que : « Non au gouvernement imposé, non à la religion imposée, non au hijab imposé ». Leur force réside dans leur organisation, leur résilience et leur foi inébranlable en un avenir libre.

Un plan de transition démocratique crédible

Depuis six décennies, l’OMPI, pilier de la Résistance iranienne et membre fondateur du CNRI, a résisté à deux dictatures.

Depuis plus de 40 ans, la Résistance organisée dispose d’un programme de transition écrit et public. Le CNRI prévoit de gouverner pour six mois seulement après la chute du régime, le temps d’organiser l’élection d’une Assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Le pouvoir sera ensuite transféré à cette assemblée élue.

La Résistance a démontré qu’elle est capable d’instaurer une république démocratique en Iran, où chaque citoyen — quelle que soit son origine ou sa croyance — pourra s’exprimer librement. Grâce à un parlement en exil et à l’attribution de responsabilités clés aux femmes, elle affirme haut et fort : « Ni à la dictature du Shah, ni à celle des mollahs ».

Son objectif est de refermer la plaie centenaire d’une tyrannie qui, monarchique ou religieuse, a divisé les peuples de la région.

Dans cette période décisive, la Résistance ne reculera pas. Elle poursuivra sa marche vers un Iran libre, et l’Histoire, encore une fois, confirmera sa légitimité populaire.

Article précédemment publié dans La Dépêche