Le dialogue interreligieux de François
C'est une nouvelle démonstration de la valeur, de l'influence et de la réalité que représentent les quelque 2 milliards de chrétiens dans le monde qui, au-delà d'une religion, d'une foi ou d'une spiritualité, vivent chaque jour selon des principes et des valeurs fondamentales.
Le relais imposé par la nature à la tête visible de l'Église provoque une démonstration du pouvoir populaire du christianisme qui devrait se produire plus souvent, sans autre intention que de réaffirmer la nécessité de la paix, du dialogue, de la tolérance, de la coexistence entre tous, du respect d'autrui, mais avec la fermeté et la conviction qui permettent une civilisation, un mode de vie très digne pour tous.
Ce n'est pas un slogan ni du marketing dans un monde où les influenceurs et les marchands, comme l'écrivait le prix Cervantes Álvaro Pombo, occupent désormais une place incroyable. François était très proche des pauvres, il a défendu les immigrants et a promu la discrétion et l'austérité dans son pontificat, qui ont désormais été appliquées à ses funérailles.
François était une figure révolutionnaire de l'Église catholique, se distinguant par son ouverture au monde islamique et sa défense active des droits de l'homme, de la justice et de la paix. Cet engagement s'est maintenu jusqu'à ses derniers jours. Dans son dernier message pascal, il a appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à la libération des otages israéliens détenus par le Hamas et à l'accès humanitaire pour les civils pris au piège de la guerre.
Il s'est distingué par son leadership dans le dialogue interreligieux, jetant des ponts avec le monde musulman. En 2019, il est entré dans l'histoire en devenant le premier pape à se rendre dans le Golfe, où il a signé avec le Grand Imam d'Al-Azhar, Ahmed El-Tayeb, le Document sur la fraternité humaine, un engagement commun à rejeter la violence et à promouvoir la coexistence, une vision qu'il a consolidée lors de sa visite ultérieure à Bahreïn en 2022.
Son voyage en Irak en 2021, avec une rencontre privée avec le grand ayatollah Ali Sistani, chef spirituel de l'islam chiite, a été un moment fort de la réconciliation interreligieuse. François a également reçu au Vatican Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la Ligue musulmane mondiale, en décembre 2024, renforçant ainsi la collaboration entre l'islam et le christianisme sur les questions mondiales.
Aujourd'hui, l'Église catholique se prépare à élire le successeur de François. À noter que sur les 132 cardinaux qui participeront au conclave, 79 % ont été nommés par le pape François, à l'exception de quelques cas de mauvaise santé qui les empêcheront d'être présents.