Une libération amère

Les familles israéliennes chanceuses qui ont pu récupérer leurs filles, sœurs et petites-filles n'oublient pas les nombreuses familles qui n'ont pas eu cette chance.
De nombreux otages enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque terroriste du Hamas en Israël ont perdu la vie, tout comme plus de 1 200 personnes qui ont été tuées dans des conditions brutales et cruelles chez elles, sur leur lieu de travail ou lors d'un festival de musique.
Le sentiment est très doux-amer, une libération amère. Il est compréhensible de se réjouir que ces jeunes femmes retrouvent la liberté et retournent dans leurs familles, mais il ne faut pas oublier le prix payé pour rendre cette libération possible.
Il faut aussi prendre la mesure des milliers de morts palestiniens, des familles qui ont perdu leurs proches et leurs maisons, et qui souffrent depuis des mois dans des conditions de vie très précaires.
En ce moment où les deux parties ont souffert en tant qu'otages de fanatiques sans scrupules, nous devons nous rappeler que la responsabilité principale de toute cette situation incombe à ceux qui ont organisé, financé et ordonné l'attaque terroriste contre Israël car, en plus de causer la mort de nombreux Israéliens, ils étaient parfaitement conscients qu'ils provoquaient une réponse brutale de la part d'Israël dans le but de détruire la stabilité qui se consolidait avec la mise en œuvre des accords d'Abraham et d'empêcher l'aboutissement de l'adhésion formelle de l'Arabie saoudite.
La compréhension et la coexistence entre Arabes et Israéliens sont possibles et nécessaires, même si les radicaux chiites, notamment en Iran, ne sont pas du tout intéressés.
Au moment de dresser le bilan, il convient d'analyser si Israël a neutralisé comme il le souhaitait les terroristes du Hamas et du Jihad islamique à Gaza, mais aussi en Cisjordanie, le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen, les milices en Syrie et en Irak, bref, l'Iran et son influence dans la région et sa capacité à menacer la paix et la stabilité dans la région.
Il reste encore un long chemin à parcourir pour déterminer comment le pouvoir est contrôlé à Gaza et en Cisjordanie, car la proposition de Donald Trump d'expulser 1,5 million de Palestiniens de la bande de Gaza vers l'Égypte et la Jordanie n'est pas très réaliste à l'heure actuelle.