Le Maroc et la signification du cinquantenaire de la Marche verte

Cette année 2025 marque son 50e anniversaire et définit la mobilisation de plus de 350 000 Marocains vers le sud du pays, c'est-à-dire vers le territoire du Sahara occidental, la partie la plus méridionale de la souveraineté du royaume marocain, afin de l'occuper, répondant ainsi à l'appel résolu et visionnaire de leur monarque de l'époque, Hassan II, qui s'est vu ainsi revêtu de l'insigne indélébile d'homme d'État.
La MV est restée inscrite de manière transcendante et totale dans l'imaginaire collectif de l'État marocain, c'est-à-dire de sa monarchie constitutionnelle et de son peuple, comme en témoigne la forte unité nationale de ce pays arabe d'Afrique du Nord de plus en plus autonomisé.
Voyons voir :
1° La MV était un acte libre et volontaire, dominé par la spontanéité, c'est-à-dire sans mandat impératif comme c'était le cas dans les monarchies absolues du Moyen Âge, sous peine de punition, où les sujets obéissaient aux ordres, dominés par l'intimidation ou la peur. Il n'y avait rien de tout cela dans la MV.
Au contraire, il s'agissait de comportements individuels d'immédiate correspondance, d'abord avec une subordination de respect maximal, fondée sur l'acceptation libre, à l'égard de la figure du roi, qui est différente, et ensuite, avec le fait de s'identifier complètement à un appel qui répondait aux intérêts de la patrie et à leurs convictions en tant que citoyens marocains, assumant cette réponse comme un devoir civique qui, en abandonnant tout, leur a procuré bonheur et épanouissement personnel et citoyen.
Ce fait volontaire explique leur identification totale à la cause nationale associée au « ius territoriale », pour fouler le sol qui leur appartenait depuis toujours.
2° La MV a été pacifique par antonomase. C'était là l'expression d'une compatibilité scrupuleuse avec le principe de la solution pacifique du droit international contemporain, qui est une norme de « ius cogens » ou norme impérative de conformité obligatoire. La MV a été la leçon catégorique d'un peuple convaincu que pour revendiquer ce qui lui appartient, il n'est pas nécessaire de recourir à des actions coercitives ou contraignantes.
Les populations sahraouies ne sont jamais entrées en collision avec les Marocains qui se sont déplacés, mais se sont plutôt confondues comme membres d'une même patrie, à laquelle elles appartiennent « erga omnes », toutes, et depuis toujours.
3° La MV a été motivée par l'avis consultatif sans équivoque de la Cour internationale de justice, l'organe judiciaire des Nations unies, qui avait confirmé que le Sahara occidental n'était pas « Terra Nullius », c'est-à-dire que le Sahara n'était pas « terre de personne », ou qu'il n'était pas une terre sans propriétaire, car il appartenait à quelqu'un, à savoir le Maroc.
4° La MV a enfin confirmé « de jure et de facto » l'intégrité territoriale du royaume, seul scénario géopolitique, immuable et non négociable, dont est issue la proposition réaliste, sérieuse et crédible du roi Mohammed VI (2007) d'autonomie pour le Sahara, garantie pour la paix et le développement du Maroc et de la région du Maghreb.
Miguel Ángel Rodríguez Mackay, ancien ministre des Affaires étrangères du Pérou et internationaliste
Article publié dans le quotidien Diario Expreso du Pérou