Crise et impuissance du Polisario

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Bachir Mustafa Sayed - AP/PAUL WHITE 
La déclaration de Bachir Mustafa Sayed reflète clairement une crise profonde au sein du Polisario, qui semble perdre tout contrôle sur la situation

Ce discours, marqué par une autocritique sévère, met en lumière l’impuissance et le désordre au sein des structures dirigeantes et militaires du mouvement.

Voici pourquoi il illustre la fin du Polisario :

1. L’aveu d’échec stratégique :

En affirmant que “l’ennemi” a presque achevé sa stratégie militaire, Bachir Mustafa Sayed reconnaît que le Polisario est dépassé sur le terrain, incapable de contrer les avancées stratégiques marocaines, que ce soit sur la côte (Guerguerat) ou dans le désert (Amgala). Cela traduit une perte d’initiative militaire et stratégique.

2. Un leadership absent et désorganisé :

Le passage sur le “vide” qui règne au sein du commandement suprême et du ministère de la Défense révèle une structure dirigeante inopérante. Quand un haut responsable appelle publiquement à “occuper” ces sièges désertés, c’est un aveu direct que les institutions militaires et politiques du Polisario sont à l’abandon.

3. La perte de confiance interne :

Le recours à des “cadres expérimentés” et la dénonciation du favoritisme montrent que même au sein du mouvement, les décisions sont biaisées, les compétences ignorées, et la méritocratie inexistante. Une telle fracture interne affaiblit davantage un mouvement qui dépend pourtant d’une unité solide pour faire face à ses adversaires.

4. Une vision obsolète et inadaptée :

Les propositions avancées par Bachir Mustafa Sayed, bien que pertinentes sur le papier, démontrent une réaction tardive à des défis qui ont déjà dépassé le Polisario. Par exemple, créer une “véritable salle d’opérations” ou nommer des commandants compétents sont des mesures basiques qui auraient dû être mises en œuvre depuis longtemps.

5. Le désespoir face à l’évolution régionale :

Le recours à la Mauritanie pour contrer les plans marocains souligne l’isolement diplomatique croissant du Polisario. L’idée que Nouakchott pourrait se mettre en travers de la dynamique marocaine est irréaliste et témoigne d’un manque de solutions concrètes pour inverser le rapport de force sur le terrain.

En conclusion, ce texte n’est pas seulement un constat de crise, c’est un aveu d’impuissance. Le Polisario est désormais un mouvement en déclin, miné par des divisions internes, un manque de leadership et une incapacité à s’adapter aux réalités politiques et militaires de la région.

Les avancées marocaines, appuyées par un soutien international croissant, semblent avoir définitivement marginalisé un mouvement qui s’effondre sous le poids de ses propres échecs.

M. Mohamed Cherif, Responsable des relations internationales du Mouvement des Sahraouis pour la paix (MSP)